Adrenaline - Jeff Abbott
Lu en partenariat avec les éditions J'ai Lu
J'ai Lu - février 2013 - 439 pages
traduit de l'anglais (États-Unis) par Anath Riveline
Titre original : Adrenaline, 2011
Quatrième de couverture :
Sam Capra, un jeune Américain basé à Londres, mène la vie dont il a toujours rêvé. Brillant agent de la CIA, sa femme, Lucy, attend leur premier enfant. Mais un jour, elle l’appelle à son travail et lui demande de quitter le bâtiment immédiatement. Il le fait… quelques secondes avant que tout explose ! Lucy disparaît et le couple est bientôt accusé par la CIA. Torturé, Sam parvient à s’échapper et se lance à la recherche de sa famille et du responsable de ce complot.
Auteur : Jeff Abbott est américain. Il a publié dans une vingtaine de langues onze best-sellers, dont Trauma, Panique, Faux-semblants et Double jeu.
Mon avis : (lu en avril 2013)
Le ton est donné dès le début du livre : action, action, action...
Sam Capra travaille à Londres pour la CIA. Un jour, il reçoit un appel téléphonique de sa femme Lucy qui le supplie de quitter l'immeuble où se trouve son bureau. Il obtempère et soudain une bombe explose dans l'immeuble et Sam est le seul survivant. Lucy enceinte est enlevée et Sam emprisonné, il est suspecté d'être complice de sa femme qui a trahi... Entre les États-Unis, Amsterdam et Londres une course contre la montre est engagée.
C'est un livre qui tient en haleine comme un film d'action ou d'espionnage... Les chapitres sont courts et ils donnent beaucoup de rythme au livre.
Le lecteur est presque essoufflé tellement l'action va vite et les rebondissements sont multiples : terrorisme, enlèvement, espion, complot, trahison... Rien ne nous est épargné et tout est à cent à l'heure ! C'est enchaînement de rebondissements et de fausses pistes ont fini par me lasser, c'est efficace mais pas toujours crédible et ce n'est pas le genre de thriller que je préfère. La conclusion m'a laissé sur ma faim car elle ouvre sur une nouvelle aventure de Sam plutôt qu'elle ne conclut cette aventure...
J'ai aimé la partie qui se passe à Amsterdam puisque l'auteur décrit très bien les lieux que j'ai eu la chance de découvrir un petit peu l'année dernière.
Merci à Silvana et aux éditions J'ai Lu pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Extrait : (début du livre)
Un jour, ma femme me demanda : Si tu savais que c'était notre dernière journée ensemble, qu'est-ce que tu me dirais ?
Nous étions mariés depuis un an déjà. Allongés dans le lit, nous regardions le soleil qui commençait à briller à travers les épais rideaux, et je lui répondis la vérité : Tout sauf au revoir. Je ne pourrai jamais te dire au revoir.
Deux ans plus tard, cette journée-là démarra comme la plupart des autres. Levé à cinq heures du matin, je pris ma voiture et je me garai à côté de la station de métro de Vauxhall. Je profite des logements sociaux à quelques mètres de là pour mes petites aventures.
Je commençai mon entraînement par un long échauffement dans la cour en béton ouverte d'un vieil immeuble. Course sur place pour prendre le rythme, monter la température de mon corps de quelques degrés indispensables puis je me lançai. Il vaut mieux préparer ses muscles et ses ligaments. Un mur de brique s'élevait droit devant moi, trois mètres de haut environ. Je le négociai avec un élan qui me propulsa en l'air, mes doigts agrippant le bord. Je me soulevai d'un mouvement fluide que j'avais répété des milliers de fois. Souffle régulier, pas de craquements au niveau des articulations. J'essayai d'avancer sans faire de bruit. Le silence prouve la maîtrise. Je franchis le mur, traversai une cour, puis sautai par-dessus un mur bien plus bas, m'appuyant sur une main, mes jambes balayant les briques.
Dans le bâtiment principal, une cage d'escalier sentant la pisse et décorée de graffitis obscènes, noir et blanc, s'ouvrit devant moi. De mon pied gauche, je frappai le mur peint dans un bond prudent, utilisant le contact pour m'élancer en avant vers la rambarde au tournant dans l'escalier. Un geste périlleux qui m'avait valu des blessures par le passé. Mais cette fois, j'atterris sans heurt, doucement sur la balustrade, cherchant l'équilibre, le coeur battant la chamade, l'esprit au repos. L'adrénaline puisait. Je bondis de la rambarde vers une barre en acier qui s'étendait le long du chantier et, grâce à la vitesse, je me projetai vers un étage éviscéré. Le bâtiment était détruit et reconstruit. Je n'abîmerais rien, ne laisserais aucun signe de mon passage. On peut m'accuser de violation de propriété, mais pas d'être un connard. Je courus vers l'autre bout de l'étage, me jetai dans les airs, attrapai une autre barre d'acier, me balançai, lâchai et touchai le sol dans une roulade contrôlée. L'énergie de la chute se répandit dans mon dos et mes fessiers plutôt que d'alourdir mes genoux et je repartis aussitôt, de retour dans le bâtiment, à la recherche d'une nouvelle façon plus efficace d'y entrer. Le parkour, l'art de se mouvoir, maintient mon niveau d'adrénaline au maximum et en même temps, une profonde tranquillité m'envahit. À la moindre erreur, je dégringole d'un mur de brique. C'est enivrant et apaisant à la fois.
Encore trois voyages à travers l'espace fascinant de l'immeuble, sols cassés, cages d'escalier béantes, équipement de toute sorte, piochant dans ma palette de sauts, de bonds et de réceptions pour trouver la ligne, le chemin le plus direct et le plus simple à travers les murs à moitié en ruine, les briques et les escaliers vides. L'énergie enflammait mes muscles, mon coeur battait, mais tout ce temps j'essayais de garder un calme intérieur. Trouver la ligne, toujours la ligne. Autour de moi, au loin, j'entendais la circulation grossir. Le ciel s'éclairait, annonçant une nouvelle journée.
Les gens pensent que ce que les Anglais appellent des logements sociaux constitue une horreur. Ça dépend du point de vue. Pour un traceur, les vieux immeubles carrés sont un régal. Des tas de surfaces planes et de murs à escalader et sur lesquels sauter, des rambardes et des rebords desquels s'élancer, des voisins qui n'appellent pas la police au moindre bruit.
À mon dernier passage, je me laissai tomber du deuxième étage vers le premier, attrapant une barre, me balançant et me réceptionnant après une chute maîtrisée. - Eh ! s'exclama une voix, alors que je fendais l'air. Je fis une roulade, permettant à l'énergie de l'impact d'inonder mes épaules et mon bassin. Je me redressai sur les pieds, fis quelques pas et m'arrêtai.
40/50 : New-York
catégorie "Même pas peur" : 38/12