Grand Prix des lectrices Elle
La sélection du Jury de Novembre est arrivée mercredi dans ma boîte aux lettres
Je dois rendre ma "copie" avant le 21 décembre.
J’ai hâte et très envie de découvrir “Avenue des géants” et “Cher Gabriel”
Je ne connais pas “L’interprétation des peurs”
Je termine donc mes lectures en cours avant de commencer par la lecture du document.
A suivre...
L'Affaire Jennifer Jones - Anne Cassidy
Milan – mars 2012 – 370 pages
traduit de l'anglais par Nathalie M.C. Laverroux
Titre original : Looking for JJ, 2004
Quatrième de couverture :
Au moment du meurtre, tous les journaux en avaient parlé pendant des mois.
Lies dizaines d'articles avalent analyse l'affaire sous tous les angles. Les événements de ce jour terrible à Berwick Waters. Le contexte. Les familles des enfants. Les rapports scolaires. Les réactions des habitants. Les lois concernant les enfants meurtriers. Alice Tully n'avait rien lu à l'époque. Elle était trop jeune. Cependant, depuis six mois, elle ne laissait passer aucun article, et la question sous-jacente restait la même : comment unie petite fille de dix ans pouvait-elle tuer un autre enfant ?
Alice Tully. 17 ans, jolie, cheveux coupés très court. Etudiante, serveuse dans un bistrot.
Et Frankie, toujours là pour elle.
Une vie sans histoire.
Mais une vie trop lisse, sans passé, sans famille, sans amis. Comme si elle se cachait.
Comme si un secret indicible la traquait.
Auteur : Pilier de la littérature jeunesse, Anne Cassidy est passionnée par les romans policiers. Mais ce qui l'intéresse n'est pas de découvrir qui est le coupable, mais pourquoi le meurtre a été commis, comment et, surtout, les conséquences de cet événement sur la vie des gens ordinaires.
Mon avis : (lu en novembre 2012)
C'est la blogosphère qui m'a donnée envie de découvrir ce livre destiné aux adolescents et qui est très intéressant à lire également pour les adultes.
« Au moment du meurtre, tous les journaux en avaient parlé pendant des mois. Des dizaines d'articles avaient analysé l'affaire sous tous les angles. Les événements de ce jour terrible à Berwick Waters. Le contexte. Les familles des enfants. Les rapports scolaires. Les réactions des habitants. [...] La question était : comment une petite fille de dix ans pouvait-elle tuer un autre enfant ? »
Six après, Alice Tully a seize ans, elle est en apparence une jeune fille comme les autres, elle a un petit ami nommé Frankie, elle travaille dans une cafétéria et à la rentrée elle doit s'inscrire en première année d'Histoire.
Cette histoire est menée comme un roman policier, je n'en dirais donc pas plus sur l'intrigue...
Des thèmes nombreux et profonds sont abordés à travers cette histoire : comment et pourquoi devient-on meurtrier ? L'environnement familial ou social peut-il être en cause ? Peut-on pardonner ? Un enfant meurtrier a-t-il droit à une deuxième chance ?
C'est un beau livre qui ne laisse pas indifférent. Une très belle découverte.
Extrait : (début du livre)
Challenge Thriller
catégorie "Même pas peur" : 13/12
Challenge Voisins, voisines
Grande-Bretagne
Challenge God Save The Livre
Swap Nordique - édition de Noël : colis dévoilé !
En parallèle avec le Challenge Littératures Nordiques
Myiuki22 a décidé d'organiser le Swap Nordique - édition de Noël !
La tentation était grande d'y participer... J'ai été binômée avec Natiora !
Composition du colis :
1 livre de poche dont l’auteur est nordique [Danemark, Finlande, Suède, Norvège ou Islande] tiré de la wish-list de votre swappé(e)
1 ou 2 marque-page : promo, fait-maison, autre, …
1 carte avec un petit mot - sympa de préférence -
1 surprise : objet, friandises, bougies, thé, ...
Lundi soir, au retour du travail j'ai trouvé le colis de mon binôme dans ma BAL
Mon APN n'étant pas chargé, je dois attendre l'après-dîner avant de satisfaire ma curiosité...
Voilà l'ensemble avant le déballage
Après déballage !
Et le détail de mes surprises...
Un superbe mug grand volume au couleur de Noël et motif Nordique !
Une tablette de chocolat et du thé aux saveurs de Noël
Deux livres choisis par Natiora dans ma LAL que j'ai hâte de découvrir
Smilla et l'amour de la neige - Peter Hoeg (Danemark)
Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison - Arto Paasilinna (Finlande)
Une belle carte au couleur de l'hiver et le marque-page, assorti au livre finlandais,
et avec un petit air de Noël
Un très Grand MERCI à Natiora pour ce très beau colis qui m'a donné l'impression de fêter Noël en avance !
Merci également à Myiuki22 qui a eu la très bonne idée d'organiser ce beau Swap !
Pour aller voir le colis que j'ai envoyé à Natiora, c'est ici
Printemps barbare - Héctor Tobar
Lu en partenariat avec les éditions Belfond
Belfond – août 2012 – 480 pages
traduit de l'américain par Pierre Furlan
Titre original : The barbarian nurseries, 2011
Quatrième de couverture :
Stupéfiant d'acuité et d'imagination, un roman coup de poing, porté par une plume corrosive et un humour mordant. Qualifiée par la critique de Bûcher des vanités pour le XXIe siècle, une œuvre engagée, une radiographie lucide et féroce de nos sociétés paranoïaques, gangrenées par l'indifférence, l'incompréhension et le repli sur soi.
Quand elle était jeune fille au Mexique, Araceli Ramírez voulait être une artiste. Au lieu de ça, la voici cuisinière dans la luxueuse villa de bobos californiens. Cuisinière, mais aussi femme de ménage et baby-sitter ! C'est que la crise est passée par là, forçant les Torres-Thompson à dire adiós à leur bataillon de domestiques latinos.
Aujourd'hui justement, Araceli est inquiète. Cela fait maintenant quatre jours qu'el señoret la señora ont quitté la maison après une dispute, la laissant seule avec les deux petits garçons. Que faire ? Prendre son courage à deux mains et tenter l'aventure dans la jungle de Los Angeles, à la recherche d'un hypothétique grand-père dont elle ignore jusqu'à l'adresse.
Mais l'expédition tourne au cauchemar. Perdue dans une ville hostile, accusée de kidnapping par des parents fautifs et affolés, Araceli va découvrir le sort cruel réservé aux barbares, ceux qui ont eu le tort de croire à l'American dream...
Auteur : Fils d'immigrés guatémaltèques, Héctor Tobar est né à Los Angeles en 1963 où il vit toujours avec sa femme et leurs trois enfants. Journaliste au Los Angeles Times, couronné du prix Pulitzer en 1992 pour son travail sur les émeutes de L.A., Héctor Tobar est également l'auteur de deux romans, dont le très remarqué Tatooed Soldier. Encensé par la critique américaine, Printemps barbare est son premier ouvrage publié en France.
Mon avis : (lu en novembre 2012)
Avec ce livre, l'auteur nous donne à connaître la diversité des latino-américains présent à Los Angeles. Une image de l'Amérique différente de celle que l'on nous montre en générale.
Scott et Maureen Torres-Thompson sont des nouveaux riches, ils habitent une belle demeure dans une résidence sur une colline de L.A. Elle est américaine, lui est un «demi-Mexicain» il a gagné de l'argent avec l'informatique. Ils ont trois beaux enfants Brandon, Keenan et Samantha et les trois employés de maison latinos. Avec la crise, leur situation financière est devenue difficile et ils sont obligés de se séparer du jardinier Pepe et de la bonne Guadalupe. Seule reste Araceli Ramirez qui en plus de ses tâches habituelles de ménage et de cuisine, est obligé d'assumer la garde des enfants. Après une violente dispute conjugale, Maureen part avec le bébé Samantha pour quelques jours de vacances entre fille. De son côté, Scott décide de ne pas rentrer le soir après sa journée de travail. L'un et l'autre sont persuadés que leur conjoint est resté à la maison avec les enfants. Mais c'est la pauvre Araceli qui doit s'occuper des deux garçons de onze et sept ans. Elle n'a pas vraiment d'expérience mais elle ne veut pas abandonner les enfants, étant en situation irrégulière, elle ne peut pas appeler la police. Au bout de quatre jours d'absence des parents et d'impossibilité de les contacter, Araceli décide de conduire Brandon et Keenan à Los Angeles chez leur grand-père. Elle a trouvé son adresse au dos d'une photo datant de 1954... Entre malentendus et incompréhension, cette escapade ne va pas être sans conséquence.
J'ai beaucoup aimé cette histoire qui écorche un peu le rêve américain. L'auteur a mis beaucoup de soin dans la création de ses personnages. Mes préférés sont Araceli, si mystérieuse et pleine de surprise, et Brandon, petit garçon de seulement 11 ans mais plutôt précoce dans ses réflexions et sa pensée...
Merci à Jérémy et aux éditions Belfond pour cette lecture très tardive... mais qui fut une belle découverte !
Extrait : (début du livre)
SCOTT TORRES ÉTAIT ÉNERVÉ parce que la tondeuse à gazon ne voulait pas démarrer. Il avait beau tirer sur la corde de toutes ses forces, elle ne se mettait pas à rugir. Ses efforts ne provoquaient qu'un bref crachotement semblable à la toux d'un enfant malade et suivi d'un long silence uniquement troublé par le bourdonnement de deux libellules qui dessinaient des huit au-dessus de l'herbe encore intacte. C'était un gazon précoce, ambitieux, du faux kikuyu qui atteignait vingt centimètres de hauteur et qui, pour l'instant, pouvait bien rêver de devenir une jungle dont l'ombre, un jour, protégerait la maison du soleil. Les lames bougeaient seulement tant qu'il tirait sur la corde, et la tondeuse toussait. Agrippant le manche en plastique au bout de la corde, il marqua une pause, se pencha en avant pour reprendre à la fois son souffle et son élan, puis réessaya. La tondeuse gronda un instant, sa bouche noire protubérante cracha une touffe d'herbe, et elle s'arrêta. Scott recula d'un pas et lança à la machine le regard furieux bien connu du père frustré, du bricoleur qui n'a plus la main.
Araceli, sa bonne, qui était mexicaine et qui avait les mains couvertes des bulles blanches du liquide vaisselle, le regardait depuis la fenêtre de la cuisine. Elle se demanda si elle devait révéler au señior Scott le secret qui faisait rugir la tondeuse. Quand on tournait un certain bouton situé sur un côté du moteur, le démarrage de la machine devenait aussi facile que tirer d'un pull un fil défait. Elle avait vu Pepe jouer avec ce bouton à plusieurs reprises. Mais non, elle décida de laisser el señior Scott le trouver tout seul. Scott Torres s'était séparé de Pepe et de ses solides muscles de jardinier : que cette lutte contre la machine soit sa punition.
El señior Scott ouvrit le petit bouchon de l'endroit où l'on mettait l'essence, juste pour vérifier. Oui, il y a de l'essence. Araceli avait vu Pepe remplir le réservoir deux semaines auparavant, la dernière fois qu'il était là, le jeudi où elle avait presque eu envie de pleurer parce qu'elle savait qu'elle ne le reverrait jamais plus.
Pepe n'avait jamais de mal à faire démarrer la tondeuse. Quand il se baissait pour tirer sur la corde, son biceps émergeait de la manche, découvrant une masse de peau cuivrée tendue qui laissait imaginer d'autres zones de peau et de muscles sous les vieux teeshirts en coton qu'il portait. Araceli voyait de l'art dans les taches des tee-shirts de Pepe : elles formaient, comme dans l'expressionnisme abstrait, un tourbillon de verts, d'ocres argileuses et de noirs produit par l'herbe, la terre et la transpiration. Quelques rares fois, elle avait, non sans audace, promené ses doigts esseulés sur ces toiles-là. Quand Pepe arrivait le jeudi, Araceli ouvrait les rideaux de la salle de séjour et vaporisait du détergent sur les fenêtres qu'elle nettoyait ensuite à fond rien que pour regarder Pepe transpirer sur le gazon et pour s'imaginer blottie dans le berceau protecteur de sa peau couleur cannelle. Et puis elle se moquait d'elle-même à cause de ça. Je suis encore une fille qui fait des rêves éveillés ridicules. La masculinité désordonnée de Pepe conjurait l'envoûtement qui la faisait habiter et travailler dans cette maison, et lorsqu'elle l'apercevait par l'encadrement de la fenêtre de la cuisine, elle pouvait s'imaginer en train de vivre dans le monde extérieur, dans une maison où elle aurait eu sa propre vaisselle à laver, son bureau à cirer et à ranger dans une pièce que personne ne lui aurait prêtée.
Araceli appréciait sa solitude, son sentiment d'être à l'écart du monde, et elle aimait penser à son travail auprès de la famille Torres-Thompson comme à une sorte d'exil qu'elle s'était imposé pour s'éloigner de la vie devenue sans but qu'elle avait menée à Mexico. Mais, de temps à autre, elle aurait voulu partager les plaisirs de cette solitude avec quelqu'un, sortir de l'existence silencieuse qui était la sienne en Californie, entrer dans l'une de ses autres vies, celles qu'elle explorait dans ses rêves : elle serait alors une fonctionnaire d'État mexicaine de niveau moyen, une de ces femmes dures et grosses, dotées d'un méchant sens de l'humour et d'une coiffure léonine couleur rouille qui régentent leur petit fief dans un quartier de Mexico ; ou alors une artiste qui aurait réussi - voire un critique d'art. Dans nombre de ses fantasmes, Pepe jouait le rôle de l'homme tranquille et patient, père de leurs enfants aux noms aztèques très chic tels que Cuitláhuac et Xóchitl. Dans ces longs rêves éveillés, Pepe devenait un architecte-paysagiste ou un sculpteur, tandis qu'Araceli elle-même pesait dix kilos de moins et retrouvait à peu près le poids qui était le sien avant de venir aux États-Unis, car ses années en Californie n'avaient pas été tendres pour sa ligne.
À présent, toutes ses rêveries sur Pepe étaient terminées. Même si elles étaient absurdes, elles lui avaient appartenu, et leur absence soudaine lui donnait l'impression d'un vol. Au lieu de Pepe, elle avait devant les yeux el señior Scott qui se bagarrait avec la tondeuse à gazon et la corde censée la faire démarrer. Scott venait enfin de découvrir le petit bouton. Il procéda à quelques ajustements et tira de nouveau sur la corde. Il avait des bras minces, couleur de bouillie d'avoine ; il était ce qu'on appelle ici un « demi-Mexicain », et au bout de vingt minutes sous le soleil de juin, ses avant-bras, son front et ses joues prenaient la teinte cramoisie des pommes McIntosh. Une fois, deux fois, trois fois, el señior Scott tira sur la corde, jusqu'à ce que le moteur entre en action, crachote et rugisse enfin. En un rien de temps, l'air devint tout vert tellement l'herbe volait ; Araceli vit les lèvres de son patron se soulever de satisfaction silencieuse. Puis le moteur s'arrêta et le bruit s'assourdit aussitôt parce que la lame calait devant une trop grande quantité d'herbe.
21/21
Challenge Pour Bookineurs En Couleurs

Session 1 : Rose
Lire sous la contrainte
Session 3 : Saisons, mois
C'est Lundi que lisez-vous ? [102]

(c) Galleane
C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane
Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?
Un peu de bois et d'acier - Chabouté (BD)
La faille souterraine et autres enquêtes - Henning Mankell
3 secondes - Marc-Antoine Mathieu (BD)
Qu'est-ce que je lis en ce moment ?
Livre pour le Challenge Un mot, des titres (mot : beau)
L'Affaire Jennifer Jones - Anne Cassidy
Que lirai-je cette semaine ?
Gains - Richard Powers (partenariat PriceMinister)
Le cercle - Bernard Minier
Bonne semaine et bonne lecture.
3 secondes - Marc-Antoine Mathieu
Delcourt – septembre 2011 – 80 pages
Quatrième de couverture :
3 secondes, le temps pour la lumière de parcourir 900 000 kilomètres, le temps d'un coup de feu, d'une larme, d'un SMS, d'une explosion... Observer les détails, enquêter d'une scène à l'autre permet de reconstituer les angles morts et de récolter les indices sur ce qui relie les personnages et les motive. Affaires, crimes, complot... À chacun de se faire sa propre idée. Bonne investigation.
Auteur : Marc-Antoine Mathieu est dessinateur et scénariste de Bande Dessinée. Il est né en 1959 et vit près d'Angers, où il suivit les cours de l'école des Beaux-Arts. Il est publié pour la première fois en 1986 dans le journal "Marcel" dirigé par Coucho, puis publie dans différentes revue (Le Banni, Morsures, ...).
Il est l'auteur de la série Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves.
Mon avis : (lu en novembre 2012)
Voilà un bande dessinée très originale, une histoire policière, sans parole à travers un zoom au ralenti où les images rebondissent de reflets en reflets... le lecteur doit comprendre par lui-même, les tenants et aboutissants de ce qu’il voit, et en même temps, il ne voit que ce que le dessinateur lui laisse voir. C'est un exercice pas si facile à faire...
Heureusement, "3 secondes" est également une BD numérique accessible grâce à un code présent dans la BD papier.
En visionnant l'animation de toutes les images, cela m'a permis de mieux comprendre l'histoire.
L'histoire n'a rien de très originale ou de surprenant, c'est la forme et le style qui surprennent.
Extrait :
La faille souterraine et autres enquêtes - Henning Mankell
Seuil – octobre 2012 – 471 pages
traduit du suédois par Anna Gibson
Titre original : Pyramiden, 1999
Quatrième de couverture :
« Beaucoup m'ont posé la question : que faisait Wallander avant le commencement de la série ' Que s'est-il passé avant le 8 janvier 1990, ce matin d'hiver où Wallander est réveillé à l'aube par un appel qui marque le début de Meurtriers sans visage ? Quand Wallander entre alors en scène, il est flic depuis longtemps, il est déjà père et divorcé, et il a quitté Malmö pour Ystad. Les lecteurs se sont interrogés. Et moi avec eux. J'ai alors commencé à écrire dans ma tête des récits qui se déroulaient avant cette date. Puis j'ai rassemblé ces histoires et décidé de les publier. Elles constituent un point d'exclamation après le point final. Comme l'écrevisse, il est parfois bon de marcher à reculons. De revenir vers un point d'origine. Aucun tableau n'est jamais achevé. Mais ces fragments m'ont semblé devoir faire partie du lot. Le reste appartient au silence. » H. M.
Auteur : Henning Mankell, né en 1948, partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.
Mon avis : (lu en novembre 2012)
Alors que la fin de la série avait été annoncée, quelle belle surprise de retrouver Kurt Wallander dans un nouveau livre d'Henning Mankell !
Ce livre regroupe 5 enquêtes de Wallander avant le début de la série. Cela commence en 1969 alors que Kurt Wallander n’a que 21 ans et 1990 avec le coup de téléphone nocturne qui annonce et l’enquête « Meurtrier sans visage ». Certaines avaient déjà été éditées comme l’enquête Pyramide, en 1999 en Suède, mais encore jamais en France. D’autres sont inédites.
J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Kurt Wallander jeune puis à divers moment clé de sa vie dans cinq enquêtes de longueur différente mais toutes à la hauteur de la série.
Extrait : (début du livre)
Au commencement tout n'était que brouillard.
Ou peut-être comme une mer épaisse, blanche, silencieuse. Le paysage de la mort. Ce fut d'ailleurs la première pensée de Wallander lorsqu'il revint à lui. Il était déjà mort. Il n'aurait pas dépassé l'âge de vingt-deux ans. Un jeune policier, à peine adulte. Voilà. Et puis un inconnu s'était précipité sur lui avec un couteau et il n'avait pas pu l'éviter.
Après, il n'y avait eu que le brouillard blanc. Et le silence.
Lentement il se réveillait, lentement il revenait à la vie. Les images étaient brouillées, confuses. Il essayait de les capturer, comme on chasse les papillons. Mais elles se dérobaient et ce fut pour lui un grand effort que de reconstituer le fil des événements...
Il était de repos. C'était le 3 juin 1969 et il venait de laisser Mona au terminal des ferries vers le Danemark. Pas les bateaux récents, ces aéroglisseurs qui allaient à toute allure, mais un ferry à l'ancienne, où on avait encore le temps de déjeuner durant la traversée. Elle devait retrouver une amie, elles iraient peut-être à Tivoli mais, surtout, l'objectif était de lécher les vitrines. Wallander avait voulu l'accompagner puisqu'il était de repos. Mais elle avait dit non. Ce voyage était pour sa copine et pour elle. Interdit aux hommes.
Il regarda le bateau quitter le port. Mona devait revenir le soir même et il avait promis d'être là. Si le beau temps persistait, ils iraient se promener. Puis ils rentreraient chez lui. Il louait un appartement dans la banlieue de Rosengård.
Il s'aperçut que, rien que d'y penser, ça l'excitait. Il ajusta son pantalon et traversa la rue en direction de la gare. Il acheta un paquet de cigarettes, des John Silver comme d'habitude, et en alluma une avant même d'être de nouveau dehors.
Il n'avait pas de projets pour cette journée. C'était un mardi, il était de repos. Il avait fait beaucoup d'heures sup, entre autres à cause des grandes manifs contre la guerre du Vietnam qui se succédaient partout, tant à Lund qu'à Malmö. A Malmö, il y avait eu des échauffourées. Wallander avait trouvé l'expérience désagréable. Ce qu'il pensait des revendications des manifestants - US go home-, il n'en savait trop rien. La veille encore, il avait essayé d'en discuter avec Mona, mais son opinion à elle se bornait à estimer que «ces gens-là cherchent les embrouilles». Il avait insisté, allant jusqu'à lui affirmer qu'il n'était pas juste, de la part de la première puissance militaire mondiale, de bombarder un pays agricole pauvre situé dans un autre continent avec l'objectif de le faire «retourner à l'âge de pierre», comme l'avait dit un officier américain cité dans le journal de la veille ; elle lui avait rétorqué qu'elle n'avait pas l'intention d'épouser un communiste.
Cette réplique l'avait soufflé, et la discussion en était restée là. S'il était certain d'une chose, c'était qu'il allait bien épouser Mona, aux cheveux châtains, au nez effilé et au menton pointu, qui n'était peut-être pas la plus belle fille qu'il eût jamais rencontrée ; mais qu'il voulait avoir pour lui, quoi qu'il arrive.
Déjà lu du même auteur : Tea-Bag
Les chaussures italiennes
Meurtriers sans visage
Les chiens de Riga
L'homme inquiet
Le Retour du professeur de danse
La lionne blanche
Profondeurs
Le Chinois
L’homme qui souriait
Le guerrier solitaire
Challenge Thriller
catégorie "Même pas peur" : 12/12
Challenge Voisins, voisines
Suède
Défi Scandinavie noire 2012
Suède : Henning Mankell
Challenge Littératures Nordiques
20/21
Un peu de bois et d'acier - Chabouté
Vents d'Ouest - septembre 2012 - 327 pages
Présentation de l'Editeur :
L'histoire d'un banc, un simple banc public qui voit défiler les gens à travers les heures, les jours, les saisons, les années... Ceux qui passent, qui s'arrêtent, d'autres qui reviennent, certains qui attendent... Le banc devient un havre, un îlot, un refuge, une scène... Un ballet d'anonymes et d'habitués évoluant dans une chorégraphie savamment orchestrée ou les petites futilités, les situations rocambolesques et les rencontres surprenantes donnent naissance à un récit drôle et singulier. Chabouté tisse avec brio une histoire où plane la magie d'un Tati, agrémentée d'un soupçon de Chaplin, quelques miettes du mime Marceau et d'une pincée de Keaton ... 330 pages d'une aventure dont le héros est un banc, un simple banc public... Juste un peu de bois et d'acier...
Auteur : Né en 1967, d’origine alsacienne, Christophe Chabouté suit les cours des Beaux-Arts d’Angoulême, puis de Strasbourg. Vents d’Ouest publie ses premières planches en 1993 dans "les Récits", un album collectif sur Arthur Rimbaud. Mais il faut attendre 1998 pour que ce graphiste free-lance se fasse un nom dans la bande dessinée en publiant coup sur coup "Sorcières" aux Editions du Téméraire et "Quelques jours d’été" aux Editions Paquet. Deux albums remarqués et primés, le premier au Festival d’Illzach, le second à Angoulême où Christophe Chabouté décroche l’Alph’Art Coup de Coeur. Avec "Zoé" paru en 1999, Chabouté prouve que son talent a atteint sa pleine maturité, ce qu’il démontre avec encore plus d’évidence dans "Pleine Lune". "Tout seul"(2008), "Terres Neuvas"(2009).
Mon avis : (lu en novembre 2012)
Cette bande dessinée est un coup de coeur pour moi !
Unité de lieu, histoire sans parole... un banc fait de bois et d'acier est le témoin de la vie qui passe... Les saisons se succèdent, les gens défilent, s'arrêtent, pour un instant, pour plus longtemps, seul, à plusieurs... Dans cet album muet, noir et blanc, Chabouté nous fait témoin de ses petits moments de vie, c'est beau, touchant, poétique... Il y a de la joie, de la peine, de la violence, de la douceur...
A découvrir et à partager !
Extrait :
Déjà lu du même auteur :
Quelques jours d'été / Un îlot de bonheur
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
C'est Lundi que lisez-vous ? [101]

(c) Galleane
C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane
Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?
La déesse des petites victoires - Yannick Grannec (Grand Prix Elle)
L'Amour sans le faire - Serge Joncourt
Cavalier seul - Achdé , Daniel Pennac, Tonino Benacquista
Qu'est-ce que je lis en ce moment ?
La faille souterraine et autres enquêtes - Henning Mankell
Que lirai-je cette semaine ?
Gains - Richard Powers (partenariat PriceMinister)
Livre pour le Challenge Un mot, des titres (mot : beau)
Printemps barbare - Hector Tobar (partenariat Belfond)
Bonne semaine et bonne lecture.
Cavalier seul - Achdé , Daniel Pennac, Tonino Benacquista
Dargaud – octobre 2012 – 48 pages
Présentation de l'éditeur :
Dans Cavalier seul, 5e tome des Nouvelles aventures de Lucky Luke, Pennac, Benacquista et Achdé annoncent... la séparation des Dalton !
Ce 5e épisode des Nouvelles aventures de Lucky Luke s'ouvre sur un énième coup raté des Dalton. Mais, cette fois, Jack, William et Averell décident de destituer Joe et de faire cavalier seul. Chacun des frères partira de son côté, et celui qui, le premier, gagnera un million de dollars sera le nouveau chef des Dalton.
Auteurs : Achdé, de son vrai nom Hervé Darmenton, né le 30 juillet 1961 à Lyon, est un scénariste et dessinateur de bande dessinée français. Son pseudonyme vient de ses initiales, H-D. Depuis le décès de Morris en 2001, il dessine la série Lucky Luke
Tonino Benacquista est né en 1961, de parents italiens. Il a grandi à Vitry, lisant très peu, mais passant en revanche une grande partie de son temps libre devant la télévision, à regarder des séries, comme Les Incorruptibles. Il a ensuite commencé des études de littérature et cinéma, qu'il a abandonnées pour faire toutes sortes de petits boulots, expériences qui lui ont donné une matière inépuisable pour l'écriture de ses romans. Il publie son premier roman en 1985, puis atteint à la reconnaissance en 1991 avec La Commedia des Ratés, qui rafle trois prix la même année.
Daniel Pennac est né, en 1944, au Maroc, à Casablanca, dans une famille de militaires. Il a passé son enfance au gré de garnisons en Afrique et en Asie du Sud-Est, avant d'obtenir, à Nice, une maîtrise de lettres et d'opter pour l'enseignement. Professeur de français, il est autant connu pour ses romans pour adultes que pour enfants.
Mon avis : (lu en novembre 2012)
Une aventure de Lucky-Luke très sympathique, je l'ai lu en une demi-heure.
Le nouveau dessinateur qui a repris la suite de Morris reste très proche du dessin de son aîné. Le scénario concocté par Daniel Pennac et Toni Benacquista est à la hauteur de ceux de Goscinny, de l'humour, de l'imagination...
Après encore un retour en prison, Jack, William et Averell se rebellent contre l'autorité omniprésente de Joe. Celui-ci leur lance alors un défi, chacun des frères partiront de leur côté et c'est celui qui rapportera le premier un million de dollars qui deviendra le nouveau chef des Dalton. L'aventure commence dès l'évasion car chaque Dalton va creuser son propre trou... Lucky-Luke est bien sûr là mais son travail va être plus difficile et multiplié par quatre car il va devoir s'occuper de séparément de chacun des frères Dalton.
Extrait :
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012