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A propos de livres...
29 octobre 2012

C'est Lundi que lisez-vous ? [98]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

la_mer_le_matin les_etats_unis_pour_les_nuls 

La mer, le matin – Margaret Mazzantini 
Les États-Unis pour les Nuls - François Durpaire, Thomas Snégaroff

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Discordance - Anna Jörgensdotter
Les visages écrasés - Marin Ledun

Que lirai-je cette semaine ?

Freezing - Clea Koff (Grand Prix Elle)
Les Lisières - Olivier Adam
L'amour sans le faire - Serge Joncour (partenariat PriceMinister) 


Bonne semaine et bonne lecture. 

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28 octobre 2012

Quelques jours de vacances...

Quelques jours d'escapade à la campagne en famille

pommes

et une journée à la mer...

P1100001_25

Pas d'internet, de la lecture, du repos...

A très bientôt.

26 octobre 2012

Les États-Unis pour les Nuls - François Durpaire, Thomas Snégaroff

Lu dans le cadre de Masse Critique

 masse_critique27092012

les_etats_unis_pour_les_nuls First – septembre 2012 – 440 pages

Quatrième de couverture :
Si vous pensez que Christophe Colomb a découvert l’Amérique, que McDonald’s est le fast-food préféré des Américains, qu’ils croient tous en Dieu, qu’ils sont obèses et que leur horizon culturel se limite au base-ball et à Hollywood… ce livre est fait pour vous !
Nous vous convions à un voyage sans bagages ni passeport biométrique dans un monde que l’on ne connaît souvent qu’à travers le miroir déformant de la télévision ou du cinéma. Un voyage au cœur d’une civilisation qui a connu de nombreux bouleversements tout au long de son histoire.
Les passionnés de westerns se plongeront dans les chapitres sur l’histoire américaine. Ceux qui envisagent de s’installer aux États-Unis – ils sont de plus en plus nombreux – dévoreront les parties consacrées à la société et au mode de vie américains. Quant aux voyageurs, ils emporteront Les États-Unis pour les Nuls dans leur valise et l’ouvriront avant de visiter les grands sites américains !

Auteur : François Durpaire est docteur en histoire et professeur agrégé d'histoire.
Thomas Snégaroff est agrégé d'histoire. Grands spécialistes des États-Unis, ils ont publié de nombreux livres sur ce sujet.

Mon avis : (lu en octobre 2012)
Voilà un livre très complet pour découvrir les États-Unis et que j'ai beaucoup aimé feuilleter et découvrir.
Comme les livres de cette collection, l'introduction nous présente les différentes parties du livre : la première partie présente l'Histoire des États-Unis depuis avant les Indiens jusqu'au 11 septembre 2001.
La deuxième partie présente la société américaine, sa diversité mais également son unité.
La vie quotidienne des Américains (The American way of life) est le sujet de la troisième partie : la maison, la famille, la voiture, les exclus...
Dans la quatrième partie, il est question de culture et loisirs : le travail, la télévision, l'internet, les loisirs de plein air, les supporters sportifs, le cinéma, le tourisme, les musées, la littérature.
La cinquième partie explore les raisons du succès des États-Unis, il est question de la richesse du territoire mais également des catastrophes naturelles, de la Science, des inventions et des grands inventeurs, de la puissance économique de l'Amérique, les relations des États-Unis avec le reste du monde...
Puis vient le fameux chapitre « La partie des Dix » présent dans chacun des livres de la collection « pour les nuls » où est listé les 10 films qui ont fait l'Amérique, les dix romans américains à avoir lu, les dix figures emblématiques masculines et féminines, les dix lieux emblématiques des États-Unis.
Puis on trouve en annexes une carte des États-Unis avec les États, les capitales, les villes principales et fleuves, les textes fondamentaux de la déclaration d'Indépendance, la Constitution, les amendements et la liste de tous les présidents américains. Et cela se termine par une liste de livres classés par thème pour prolonger la découverte des États-Unis.
J'ai de grosse réserve sur cette carte en noir et blanc qui est plutôt illisible en particulier dans sa partie Nord Est... Elle tient dans un rectangle d'à peine 9 cm x 15 cm !

Je n'ai bien sûr pas lu ce livre comme je lis un roman, j'ai lu de longs passages piochés à partir de la table des matières très détaillée. C'est un vrai mine d'information pour ce pays qui me fascine de plus en plus à travers mes lectures ou les films que je regarde... Un jour peut-être, je le ferai ce voyage vers le Nouveau-Monde...  

Un grand merci aux éditions First et à Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce beau livre.

Extrait : L'introduction
Si vous pensiez que Christophe Colomb a découvert l'Amérique, que McDonald's est le fast-food préféré des Américains, que tous les Américains croient en Dieu, qu'ils sont tous obèses et que leur horizon culturel se limite au base-ball et à Hollywood, ce livre est fait pour vous !
Objet de fascination ou de rejet, les États-Unis sont indéniablement le pays le moins connu parmi ceux qui nous semblent les plus familiers : premier paradoxe. Nous vous convions à un voyage sans bagages et sans passeport biométrique, au cœur d'un monde que l'on ne connaît souvent qu'à travers le miroir déformant de la télévision ou du cinéma. Un voyage au cœur d'une civilisation qui a connu de si nombreux bouleversements au long d'une histoire pourtant si courte. Second paradoxe...
Il y a cent ans, l'Amérique était isolationniste. Aujourd'hui, l'Amérique intervient partout dans le monde, éteignant les incendies et en allumant d'autres...
Il y a cent ans, l'Amérique était une nation industrielle et refermée sur elle-même. La crise a frappé durement la première puissance commerciale du monde, révélé la financiarisation de son économie et sa désindustrialisation.
Il y a cent ans, les Américains étaient majoritairement descendants de protestants anglo-saxons. Aujourd'hui, la première Église est l'Église catholique et, dans de nombreux territoires, l'espagnol est la langue la plus parlée.
Il y a cent ans, l'Amérique était raciste. Elle s'est donné en 2008 un président noir, après avoir élu tant de maires noirs...
Ce sont toutes ces mutations, et bien d'autres, que ce livre explique. Mais il vous apprendra aussi les permanences, une Constitution qui n'a jamais changé, des valeurs et un rêve américain tant de fois réinventé.
L'ambition des auteurs est de combattre les idées reçues et de vous donner des clés de compréhension, au-delà de la primaire détestation ou de l'admiration béate.

 50__tats
35/50 : Hawaï
le plus récent des 50 États des États-Unis 

23 octobre 2012

La mer, le matin – Margaret Mazzantini

la_mer_le_matin Robert Laffont – août 2012 – 132 pages

traduit de l'italien par Delphine Gachet

Titre original : Mare al mattino, 2011

Quatrième de couverture :
« Elle ne pensait qu'à ça. Ramener sa vie à ce point précis.
Le point où elle s'était interrompue.
Il s'agissait de réunir deux morceaux de terre, deux morceaux de temps.
Au milieu il y avait la mer.
Elle posait des figues ouvertes en deux sur ses yeux pour retrouver cette saveur douce et granuleuse. Elle voyait rouge à travers les fruits. Elle cherchait le cœur de ce monde qu'elle avait dû abandonner. »

Deux mères et deux fils que la Méditerranée sépare.
Deux rives, deux pays, deux histoires que l'Histoire avec un grand H relie pourtant.

Auteur : Née à Dublin, fille d’un peintre irlandais et d’un écrivain italien, Margaret Mazzantini a quarante-cinq ans. Actrice, romancière et scénariste, elle consacre aujourd’hui sa vie à l’écriture et à sa famille.  Après Antenora, Écoute-moi (2004) et Venir au monde, La Mer, le matin est son quatrième roman.  

Mon avis : (lu en octobre 2012)
C'est l'histoire des destins croisés de Jamila et Farid, une mère et son petit garçon, ils sont Libyens et fuient leur pays à cause de la guerre civile et Angelina et Vito, une mère et un fils italiens, Angelina est née à Tripoli et y a vécu jusqu'à l'âge de onze ans, à cette époque, Kadhafi après son coup d’État a expulsé tous les colons italiens. Angelina a toujours rêvé de retourner en Libye. Le seul trait d'union entre l'Italie et la Libye c'est la Méditerranée.

Farid qui rêvait de voir la mer va s 'embarquer avec sa mère sur un bateau de réfugiés. Angelina, avec Vito et sa mère Santa, va faire le voyage inverse et revenir sur les terres de son enfance. C'est l'histoire de réfugiés, déracinés, meurtris qui trouvent en la mer une confidente, un espoir...

Je trouve superbe la couverture de ce livre qui raconte une histoire pleine de poésie, mais qui nous donne également à réfléchir...

 

Extrait : (début du livre)
Farid n'a jamais vu la mer, il n'a jamais mis les pieds dans l'eau.
Il se l'est imaginée des illiers de fois. Piquée d'étoiles comme le manteau d'un pacha. Bleue comme le mur bleu de la ville morte.
Il a cherché les coquillages fossiles enfouis depuis des millions d'années, au temps où la mer recouvrait le désert. Il a poursuivi les poissons lézards qui nagent sous le sable. Il a vu le lac salé, le lac amer et les dromadaires couleur d'argent qui avancent tels des navires de pirates usés. Il habite dans l'une des toutes dernières oasis du Sahara.

Ses ancêtres appartenaient à une tribu de Bédouins nomades. Ils s'arrêtaient dans les oueds, ces lits de fleuve recouverts de végétation, et ils montaient leurs tentes. Les chèvres allaient paître, les femmes cuisinaient sur les pierres brûlantes. Ils n'avaient jamais quitté le désert. Ils se méfiaient un peu des gens de la côte, marchands, corsaires. Le désert était leur maison, ouverte, sans limites. Le désert était leur mer de sable. Tacheté de dunes comme le pelage d'un jaguar. Ils ne possédaient rien. Rien que des traces de pas que le sable bientôt effaçait. Le soleil faisait glisser les ombres. Ils étaient habitués à résister à la soif, à se dessécher comme des dattes, sans mourir. Un dromadaire leur ouvrait la voie, une ombre longue et tordue. Ils disparaissaient au milieu des dunes.

Challenge 1% Littéraire 2012

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14/14

Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Italie

 

22 octobre 2012

C'est Lundi que lisez-vous ? [97]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

la_reine_de_la_baltique 5600 la_vie_sans_fards

La Reine de la Baltique – Viveca Sten 
La nuit tombée – Antoine Choplin 
La vie sans fards - Maryse Condé (Grand Prix Elle)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

La mer, le matin - Margaret Mazzantini
Discordance - Anna Jörgensdotter (partenariat Livraddict)

Que lirai-je cette semaine ?

Freezing - Clea Koff (Grand Prix Elle)
Les Lisières - Olivier Adam
La déesse des petites victoires - Yannick  Grannec (Grand Prix Elle)


Bonne semaine et bonne lecture. 

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20 octobre 2012

La vie sans fards - Maryse Condé

la_vie_sans_fards JC Lattès - août 2012 - 334 pages

Quatrième de couverture : 
« La Vie sans fards répond à une double ambition. D’abord je me suis toujours demandé pourquoi toute tentative de se raconter aboutissait à un fatras de demi-vérités. Trop souvent les autobiographies et les mémoires deviennent des constructions de fantaisie. Il semble que l’être humain soit tellement désireux de se peindre une existence différente de celle qu’il a vécue, qu’il l’embellit, souvent malgré lui. Il faut donc considérer La Vie sans fards comme une tentative de parler vrai, de rejeter les mythes et les idéalisations flatteuses et faciles. 
C’est aussi une tentative de décrire la naissance d’une vocation mystérieuse qui est celle de l’écrivain. Est-ce vraiment un métier ? Y gagne-t-on sa vie ? Pourquoi inventer des existences, pourquoi inventer des personnages sans rapport direct avec la réalité ? Une existence ne pèse-t-elle pas d’un poids déjà trop lourd sur les épaules de celui ou celle qui la subit ? 
"La Vie sans fards est peut-être le plus universel de mes livres. J’emploie ce mot universel à dessein bien qu’il déplaise fortement à certains." En dépit du contexte très précis et des références locales, il ne s’agit pas seulement d’une Guadeloupéenne tentant de découvrir son identité en Afrique. Il s’agit d’abord et avant tout d’une femmeaux prises avec les difficultés de la vie. Elle est confrontée à ce choix capital et toujours actuel : être mère ou exister pour soi seule. 
Je pense que La Vie sans fards est surtout la réflexion d’un être humain cherchant à se réaliser pleinement. Mon premier roman s’intitulait En attendant le bonheur : Heremakhonon, ce livre affirme : il finira par arriver. »

Auteur : Née à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, Maryse Condé est l’auteur d’une œuvre considérable et maintes fois primée : Ségou, La vie scélérate, Traversée de la mangrove, Moi, Tituba, sorcière noire de Salem, Les Belles Ténébreuses, En attendant la montée des eaux… Après avoir longtemps enseigné à l’université de Columbia, elle se partage aujourd’hui entre Paris et New York.

Mon avis : (lu en octobre 2012)
« Pourquoi faut-il que toute tentative de se raconter aboutisse à un fatras de demi-vérités ? » voilà la première phrase de ce livre. Le ton est donné, Maryse Condé a décidé de tout dire dans cette autobiographie, sans rien trahir, même si cela doit choquer son entourage ou ses lecteurs, même si cela risque de ternir son image d'écrivain. Elle se dévoile totalement.
Maryse est née dans le milieu aisé des « grands nègres » de Guadeloupe, étudiante à Paris, enceinte, elle se marie sans amour et décide de partir à la recherche de ses racines, en Afrique. Elle enseignera tour à tour en Côte d'Ivoire, puis en Guinée, au Ghana, et au Sénégal...
Ce livre est passionnant, elle raconte le quotidien d'une femme qui se bat pour faire vivre sa famille de quatre enfant dans des contextes politiques et économiques difficiles. Elle parle de ses rencontres politiques, professionnelles, amicales, amoureuses. Elle décrit les pays, les villes où elle a vécu.
J'ai beaucoup appris sur les relations entre les Antillais et l'Afrique. Ce continent peut les fasciner et également les décevoir. J'ai beaucoup aimé le ton de l'auteur franc et direct, avec des touches d'humour pour tout raconter avec lucidité et sans aucune concession.
Son œuvre littéraire est parsemée de ses expériences ou souvenirs personnels. Elle parle de son travail d'écrivain. Et moi qui n'ai lu de Maryse Condé seulement Ségou et En attendant la montée des eaux, je serai curieuse de découvrir d'autres livres d'elle.

Extrait : (page 30)
Je ne garde aucun souvenir de la cour au pas de charge que me fit Condé. Premier baiser, première étreinte, premier plaisir partagé. Rien. Je n'ai pas non plus souvenir d'une conversation, d'un échange sérieux entre nous sur quelque sujet que ce fût. Pour des raisons différentes, nous étions également pressés de passer devant le maire. J'espérais grâce à ce mariage retrouver un rang dans la société. Condé avait hâte d'exhiber cette épousée universitaire, visiblement de bonne famille et qui parlait le français comme une vraie Parisienne. Condé était un personnage assez complexe, doté d'une gouaille que je trouvais souvent commune, presque vulgaire, mais qui était efficace. Je tentai vainement de le façonner à mon goût. Il repoussait mes diverses tentatives avec une détermination qui témoignait de sa liberté d'esprit. Ainsi, je prétendis l'habiller d'une parka, vêtement à la mode en ces années-là.
« Trop jeune ! Beaucoup trop jeune pour moi ! » assurait-il de sa voix nasale.
Je tentai de lui communiquer ma passion pour les cinéastes de la Nouvelle Vague, les réalisateurs italiens, Antonioni, Fellini, Visconti, ou pour Carl Dreyer et Ingmar Bergman. Il s'endormit si profondément pendant la projection des Quatre Cents Coups de François Truffaut (1958) que j'eus du mal à le réveiller en fin de séance sous les regards narquois des spectateurs. Il m'infligea mon échec le plus cuisant quand je tentai de l'initier aux poètes de la Négritude que j'avais découverts quelques années auparavant quand j'étais élève d'hypokhâgne. Un jour, Françoise, une camarade de classe, qui se piquait de militantisme, m'apporta un mince opuscule qui portait en titre : Discours sur le colonialisme. Je ne savais rien de son auteur. Pourtant, sa lecture me bouleversa tellement que le lendemain, je me précipitai à la librairie Présence africaine. J'achetai tout ce que je trouvai d'Aimé Césaire. Pour faire bonne mesure j'achetai aussi les poèmes de Léopold Sédar Senghor et de Léon-Gontran Damas.
Condé ouvrait au hasard l'ouvrage de celui qui était devenu mon écrivain favori, le Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire, et déclamait moqueusement :
« Que 2 et 2 font 5
Que la forêt miaule
Que l'arbre tire les marrons du feu
Que le cil se lisse la barbe
Et cetera et cetera... »
« Qu'est-ce que cela veut dire ? s'exclamait-il. Pour qui écrit-il ? Certainement pas pour moi qui ne le comprends pas. » À la rigueur, il tolérait Léon-Gontran Damas dont le style lui semblait plus simple et direct.
Cette époque-là ne ressemblait nullement à celle que nous vivons aujourd'hui.
Cependant, ce qui me paraît incroyable, c'est que je ne lui révélai jamais l'existence de Denis. Je ne fus même pas tentée de l'avouer, car je savais que cette révélation rendrait tout projet de mariage impossible. Cette époque-là ne ressemblait nullement à celle que nous vivons aujourd'hui. Si la virginité chez une femme n'était plus tout à fait de rigueur, la libération sexuelle était loin de s'amorcer. La loi Simone Veil ne devait être votée qu'environ quinze ans plus tard. Avoir un enfant « naturel » ne s'avouait pas aisément.
Condé ne fit pas l'unanimité auprès des rares personnes à qui je le présentai. « Quel est son niveau d'études ? » demanda avec arrogance Jean, le mari de Gillette, quand je l'emmenai déjeuner à Saint-Denis.
Ena, qui nous avait hâtivement reçus dans un bar de la place des Abbesses, téléphona à Gillette pour lui indiquer qu'en trente minutes d'entrevue, il avait ingurgité six bières et deux verres de vin rouge. Sûrement, c'était un ivrogne. Yvane et Eddy se plaignaient :
« On ne comprend pas quand il parle. »
Moi-même, je voyais bien que ce n'était pas l'homme dont j'avais rêvé. Mais celui dont j'avais rêvé m'avait laidement trahie. Nous nous mariâmes un matin du mois d'août 1958 par un éclatant soleil à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris. Les platanes verdoyaient. Si Ena ne prit pas la peine de se déplacer, Gillette assista à la cérémonie, accompagnée de sa fille Dominique qui n'arrêta pas de bouder parce que cela ne ressemblait pas à un « vrai mariage », se plaignit-elle. Nous prîmes un verre de Cinzano rouge au café du coin, puis nous emménageâmes dans un meublé des environs où Condé avait loué un deux pièces.
D'une certaine manière, j'avais obtenu ce que je voulais. Je m'appelais Madame et je portais une alliance à l'annulaire de la main gauche.
Moins de trois mois plus tard, nous étions séparés. Nous ne nous disputions pas. Simplement, nous ne pouvions supporter d'être longtemps ensemble. Tout ce que l'un de nous faisait ou disait irritait l'autre. Parfois, pour servir de tampon, nous faisions appel à quelques invités, mais je détestais ses amis autant qu'il détestait Yvane et Eddy. Au cours de l'année qui suivit, quand je m'aperçus que j'étais enceinte, nous fîmes plusieurs tentatives pour reprendre la vie commune. Puis, il fallut nous résigner à la rupture. Je ne souffris pas de ce qui pouvait sembler un nouveau déboire amoureux. D'une certaine manière, j'avais obtenu ce que je voulais. Je m'appelais Madame et je portais une alliance à l'annulaire de la main gauche. Ce mariage avait « relevé ma honte ». Jean Dominique m'avait insufflé la peur et la méfiance des hommes antillais. Condé était un « Africain ». Non pas un « Guinéen » comme je l'ai prétendu par la suite, impliquant menteusement que Sékou Touré et l'indépendance de 1958 avaient joué quelque rôle dans ce mariage. Répétons que je n'étais pas encore suffisamment « politisée » pour cela. Je croyais que si j'abordais au continent chanté par mon poète favori, je pourrais renaître. Redevenir vierge. Tous les espoirs me seraient à nouveau permis. N'y flotterait pas le souvenir malfaisant de celui qui m'avait fait tant de mal. Pas étonnant si mon mariage n'avait pas duré : j'avais posé sur les épaules de Condé un poids d'attentes et d'imagination né de mes déceptions. Cette charge était trop lourde pour lui.
Je perçois aujourd'hui avec une lucidité cruelle à quel point cette union fut un marché de dupes. L'amour, le désir n'y tenaient que peu de place. À travers moi, il cherchait ce qui lui manquait : l'instruction et l'appartenance à un solide milieu familial. Le mari de Gillette avait eu raison de s'interroger sur son niveau d'études. Condé possédait tout juste le certificat d'études primaires. Son père étant mort alors qu'il était très jeune, il avait été élevé à Siguiri par une pauvresse de mère qui vendait de la pacotille sur les marchés. Il devait découvrir que ce métier de comédien qu'il avait choisi, sans vocation véritable, pour quitter la Guinée et se parer du beau nom « d'étudiant », ne l'auréolait d'aucun prestige. Ne bénéficiant d'aucun appui dans la société, ses ambitions « d'être quelqu'un », pour parler comme Marlon Brando dans Sur les quais, n'avaient aucune chance de se réaliser. 

 

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013 
Jury JANVIER
Document

Challenge 1% Littéraire 2012

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13/14

18 octobre 2012

La nuit tombée – Antoine Choplin

5600 La fosse aux ours – août 2012 – 128 pages

Quatrième de couverture :
Un homme sur une moto, à laquelle est accrochée une remorque bringuebalante, traverse la campagne ukrainienne. Il veut se rendre dans la zone interdite autour de Tchernobyl. Il a une mission. Le voyage de Gouri est l'occasion pour lui de retrouver ceux qui sont restés là et d'évoquer un monde à jamais disparu où ce qui a survécu au désastre tient à quelques lueurs d'humanité.

Auteur : Né en 1962, Antoine Choplin vit près de Grenoble, où il partage son temps entre l’écriture et l’action culturelle. Il est directeur de « Scènes obliques », dont la vocation est d’organiser des spectacles vivants dans les lieux inattendus, des sites de montagne. Il est aussi l’animateur depuis 1996 du Festival de l’Arpenteur (Isère), qui chaque mois de juillet programme des rencontres inhabituelles entre des créateurs (notamment des écrivains) et le public. Il s’est fait connaître en 2003 lors de la publication de son roman, Radeau, (2003), qui a connu un vrai succès populaire (Prix des librairies « Initiales », Prix du Conseil Général du Rhône). Parmi ses derniers titres : Léger Fracas du Monde (2005), L’impasse (2006), Cairns (2007), et de Apnées (2009), Cour Nord (2010).

Mon avis : (lu en octobre 2012)
Quel beau roman à la fois effrayant et plein de poésie.
Deux ans après le drame de Tchernobyl, Gouri vient de Kiev, il revient seul à moto à Pripiat dans son ancien logement  pour y rechercher un « souvenir ». En chemin, il s'arrête  à Chevtchenko, chez ses amis Iakov et Vera, le village proche de la zone interdite a été contaminé et déserté.
Dans cette histoire, le nom de Tchernobyl n'est jamais directement évoqué. L’auteur nous décrit des lieux vides, un no man’s land où règne un silence pesant, les maisons sont abandonnées, il n’y a plus que quelques rares habitants et il y règne une atmosphère irréelle…
Je n’en raconterai pas plus pour ne pas en dévoiler trop.
J’ai beaucoup aimé ce livre dont il se dégage beaucoup d’humanité et de fraternité dans un paysage d’apocalypse.
Un très beau roman à découvrir sans hésiter !

Extrait : (début du livre)
Après les derniers faubourgs de Kiev, Gouri s’est arrêté sur le bas-côté de la route pour vérifier l’attache de la remorque. Avec force, il essaie de la faire jouer dans un sens puis l’autre et, comme rien ne bouge, il finit par se frotter les mains paume contre paume, l’air satisfait.
Une voiture le dépasse en klaxonnant et il adresse sans savoir un petit signe de la main dans sa direction. Il tire sur les pans de sa veste de cuir, referme jusqu’au menton la fermeture éclair. Après quoi, il enfourche sa moto et redémarre.
Il roule tranquillement, attentif aux reliefs inégaux de la chaussée. Parfois, il donne un coup de guidon pour éviter un nid de poule et, derrière lui, son attelage vide se met à brinquebaler méchamment avant de se recaler comme il faut dans son sillage.
La lumière est douce, tamisée par les bois de bouleaux et de résineux qui encadrent la route. Un semblant de voile, moins qu’une brume, paraît ainsi jeté sur le paysage, et on peut en distinguer le grain dans l’air. Il est plus de quatre heures, il ne tardera pas à faire froid. Gouri devrait rejoindre Chevtchenko avant la nuit.

Cela fait bientôt deux ans qu’il n’est pas revenu ici et forcément son regard balaye les espaces avec gourmandise. Il éprouve à nouveau l’attrait que la forêt a toujours exercé sur lui, ses odeurs, ses bruissements, ses sols tendres. Il se souvient des pique-niques et des parties de football entre les arbres.

Déjà lu du même auteur :

le_h_ron_de_guernica Le héron de Guernica

Challenge 1% Littéraire 2012

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12/14

16 octobre 2012

La Reine de la Baltique – Viveca Sten

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France Loisirs – août 2012 – 412 pages

Albin Michel - août 2013 - 400 pages

Livre de Poche - août 2014 - 480 pages

traduit du suédois par Rémi Cassaigne

Titre original : I de lugnaste vatten, 2008

Quatrième de couverture :
Archipel de Stockholm, en pleine saison estivale : les cadavres s'accumulent, la population s'affole...
Un corps est retrouvé sur une plage de l''île de Sandhamn. L'inspecteur Thomas Andreasson est chargé de l'enquête. Habitué des lieux pour y passer toutes ses vacances, il va se voir proposé une aide bien inattendue : celle de Nora, son amie d'enfance, jeune femme d'une perspicacité redoutable.
L'été vire au cauchemar quand un second cadavre est découvert dans une chambre d'hôtel. Et si, désormais, plus personne n'était à l'abri ? 
Thomas croyait tout savoir de sa petite île paradisiaque. Il n'est pourtant pas au bout de ses lugubres découvertes...

Auteur : Viveca Sten vit près de Stockholm avec son mari et leurs trois enfants. Après une brillante carrière juridique, elle s'est lancée dans l'écriture. Sa série mettant en scène Thomas Andreasson et Nora Linde sur l'île de Sandhamn a connu un succès phénoménal en Suède et dans une douzaine de pays, et a été adapté à la télévision. Comme ses héros, l'auteur possède une vieille maison familiale sur l'île et y a passé tous les étés de sa jeunesse.

Mon avis : (lu en octobre 2012)
J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque attirée par la couverture et l'auteur suédoise...
En Suède, ce roman a remporté un formidable succès et il a même été adapté à la télévision.
L'inspecteur Thomas Andreasson et son amie d'enfance Nora Linde mènent l'enquête sur l'île de Sandhamn. Tout commence avec la découverte sur la plage d'un corps rejeté par la mer. Un homme vivant à Stockholm, inconnu à Sandhamn. Est-ce un accident ? Un suicide ? Un meurtre ? C'est la saison estivale, dans cette station balnéaire sans histoire. Le lecteur découvre en parallèle l'enquête de police et la vie quotidienne de cette île et ses habitants.
Une intrigue bien construite, une enquête avec du suspens, des fausses pistes et des personnages très attachants. Un peu dans le même esprit que Camilla Läckberg. Une belle découverte.
C'est le premier livre de cette auteur traduit en français et paru en avant-première chez France Loisirs, d'autres livres de cette série ont déjà été publiés en suédois, j'espère qu'ils le seront prochainement également en français. J'ai très envie que retourner sur cette si sympathique petite île suédoise...

Extrait : (début du livre)
Tout était absolument silencieux, paisible comme l'archipel l'est seulement en hiver, quand il appartient encore aux insulaires, avant que la foule bruyante des estivants prenne les îles d'assaut.
La surface de l'eau était lisse et sombre, écrasée par le froid hivernal. Sur les rocher, quelques touches de neige qui n'avait pas encore fondu. Quelques canards ponctuaient le ciel où le soleil était encore bas. 
« Aidez-moi ! cria-t-il. Aidez-moi, pour l'amour du ciel ! »
L'amarre qu'on lui lança formait une boucle. Dans l'eau glaciale, il se la passa gauchement autour du corps.
« Remontez-moi ! » haleta-t-il en s'agrippant au bord du bateau de ses doigts déjà gourds.
Quand l'ancre attachée à l'autre bout de la corde fut jetée par-dessus bord, il eut surtout l'air étonné, comme s'il n'avait pas compris que son poids allait bientôt l'entraîner par le fond.
Qu'il n'avait plus que quelques secondes à vivre avant que son corps suive la lourde masse d'acier.
La dernière chose qu'on vit de lui fut sa main qui battit la surface, emmêlée dans le filet. Puis l'eau se referma sur lui avec un imperceptible bruit de succion.
On n'entendit plus que le bruit du moteur tandis que, lentement, le bateau faisait demi-tour et reprenait la direction du port.

Challenge 1% Littéraire 2012

 logochallenge2 
11/14

Challenge Voisins, voisines

voisin_voisines2012
Suède

 Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie noire

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Suède

 Challenge Littératures Nordiques

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Challenge Thriller 
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catégorie "Même pas peur" : 9/12

15 octobre 2012

La belle amour humaine - Lyonel Trouillot

Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
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Le mot : BELLE, BEAU

la_belle_amour_humaine Actes Sud – août 2011 – 169 pages

Quatrième de couverture :
A bord de la voiture de Thomas, son guide, une jeune occidentale, Anaïse, se dirige vers un petit village côtier d’Haïti où elle espère retrouver les traces d’un père qu’elle a à peine connu et éclaircir l’énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Le caractère particulier de ce voyage encourage bientôt Thomas à prévenir la jeune femme qu’il lui faudra très probablement renoncer à une telle enquête pour faire l’expérience, dans ce village de pêcheurs dont il est lui-même issu, d’un véritable territoire de l’altérité où les lois sont amicales et flexibles, les morts joyeux, et où l’humaine condition se réinvente sans cesse face aux appétits féroces de ceux qui, à la manière du grand-père d’Anaïse et de son complice en exactions, le “colonel” – tous deux jadis mystérieusement disparus dans un incendie –, cherchent à s’octroyer un monde qui appartient à tous.

Dans ce roman qui prône un exercice inédit de la justice et une fraternité sensible entre les hommes sous l’égide de la question : “Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?”, Lyonel Trouillot, au sommet de son art, interroge le hasard des destinées qui vous font naître blanc ou noir, puissant ou misérable, ici ou ailleurs – au Nord ou au Sud. S’il est vrai qu’on est toujours “l’autre de quelqu’un”, comment et avec qui se lier, comment construire son vivre-ensemble sinon par le geste – plus que jamais indispensable en des temps égarés – d’accueillir, de comprendre ?

Auteur : Romancier et poète, intellectuel engagé, acteur passionné de la scène francophone mondiale, Lyonel Trouillot est né en 1956 dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, où il vit toujours aujourd’hui. Chez Actes Sud, il a publié Rue des Pas-Perdus (1998), Thérèse en mille morceaux (2000), Les Enfants des héros (2002), Bicentenaire (2004) et L’Amour avant que j’oublie (2007), Yanvalou pour Charlie (2009).

Mon avis : (lu en octobre 2012)
C’est un livre que je voulais lire depuis un an et le Challenge Un mot, des Titres a été l’occasion de le sortir de ma LAL…

Anaïse, une jeune femme est venue à Haïti sur les traces de son père. Thomas, un chauffeur de taxi autochtone l'emmène de  Port-au-Prince jusqu'au petit village côtier de l'Anse-à-Fôleur. Durant le voyage, Thomas raconte Haïti, l'histoire du village et de la famille d'Anaïse... Il est question également de deux hommes, un colonel à la retraite violent et un homme d'affaires (le grand-père de la jeune fille). Ils étaient différents des habitants d'Anse-à-Fôleur, ils avaient faire construire deux maisons jumelles qui dépareillaient dans ce village de pêcheurs. Un soir, les maisons et leurs occupants ont été incendiés et l'on a jamais su qui était le coupable...

Voilà une magnifique histoire pleine de poésie, de couleurs, d'odeurs et de sons qui enchantent le lecteur et le fait réfléchir sur le vrai sens de la vie.

Extrait : (début du livre)
La mer avait été plus généreuse que d’ordinaire, et les pêcheurs avaient fait dans la journée une telle provision de sardes et de langoustes que, le soir venu, de retour au village, après avoir rangé leurs barques et rassuré leurs compagnes, ils consacrèrent leur temps à des chansons de mer, et, le regard levé vers les constellations, ils ne virent pas brûler les flammes de l’incendie. De mémoire de villageois, jamais ils ne vécurent meilleur matin ni meilleure nuit, et, n’était le souvenir charnel des mets et des baisers, ils pourraient croire avoir rêvé. Voilà ce que les hommes te diront. Les femmes ajouteront pour leur part qu’il ventait ce soir-là un air de parfum frais, mélange de petit baume, de jasmin et d’ilang-ilang. Heureuses, elles redevinrent petites filles et s’endormirent fenêtres ouvertes en rêvant de beaux capitaines. De mémoire de femmes de marins, jamais elles ne voyagèrent aussi 
loin, ne touchèrent plus beaux paysages, ne partagèrent plus tendres étreintes et ne firent plus belles rencontres. Nulle odeur de brûlé ne vint troubler leurs songes. Voilà ce qu’elles te diront. S’il faut aller dans le détail de ce que firent ceux qui ne sont ni marins ni femmes de marins, ni réductibles à cette première fonction, le métier de marin n’interdisant point d’être par ailleurs tambourineur, joueur de dés ou philosophe, tu apprendras que Justin, le législateur bénévole et autodidacte, avait travaillé jusqu’à l’aurore sur son code des nouvelles lois usuelles au service du bonheur, au chapitre essentiel portant sur l’union libre, le don, la réciprocité et autres vertus quotidiennes. Tout excité et fier de ses propositions, il avait installé sa chaise devant la mer pour attendre le lever du jour en buvant du thé de corossol, et ne fut témoin que d’une chose : le feu doux du soleil levant. Le peintre Frantz Jacob, son neveu et Solène, la jeune fille à la beauté sauvage, avaient passé une partie de la nuit à parler de peinture, des forces et des faiblesses des lignes et des couleurs, de leur pouvoir et de leur impuissance à rendre les choses à la fois telles qu’elles sont et telles qu’elles ne sont pas, et, passant de l’art à la vie, la conversation porta sur l’arrogance de celui ou de celle prétendant pouvoir établir en toutes circonstances la différence entre l’action et la pensée, le rêve et la réalité, le mensonge et la vérité.
Les oiseaux de nuit avaient beaucoup chanté, improvisant à l’occasion, ajoutant ainsi leur quote-part à la conversation. S’il faut revenir au général, tenter de décrire l’atmosphère et donner une vision d’ensemble, tu sauras que l’eau était calme, les esprits apaisés, aucun signe d’agitation, ni migraine ni rage de dents, n’était venu troubler le sommeil des enfants, qui laissèrent leurs mères à leurs rêves et attendirent le matin pour formuler leurs demandes de tendresse et de lait. Malgré la pauvreté et l’isolement, la ville côtière d’Anse-à-Fôleur avait vécu un jour et une nuit au plus près de la perfection, et nul ne pouvait apporter le moindre renseignement sur les causes et les circonstances de l’incendie. Le lendemain du drame, si drame il y eut, à huit heures, après avoir bu le café préparé par sa compagne et embrassé sa chérie en signe de remerciement, un rituel invariable en vingt ans de concubinage, le chef de section, l’unique représentant de la force publique dans le village, constata en effectuant sa ronde que l’emplacement des maisons était vide, mis à part deux petits tas de cendres identiques, et que le colonel et l’homme d’affaires ne s’adonnaient pas à leur habituelle marche triomphale sur la plage. Sans consulter sa concubine – elle n’eût pas manqué de lui déconseiller d’entreprendre une démarche ne présentant nul intérêt pour la communauté, et de le mettre en garde contre tout appel à des forces extérieures pour résoudre un problème local –, il s’en alla alors à vélo au village voisin, attendit une heure pour avoir une ligne avec la capitale et avisa les autorités.

Déjà lu du même auteur :

yanvalou_pour_Charlie Yanvalou pour Charlie

15 octobre 2012

C'est Lundi que lisez-vous ? [96]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

une_partie_de_chasse la_guerre_d_Alan r_animation la_ville_des_serpents_d_eau la_belle_amour_humaine

Une partie de chasse - Agnès Desarthe (Grand Prix Elle)
La Guerre d'Alan - Emmanuel Guibert 
Réanimation - Cécile Guilbert (Grand Prix Elle)
La ville des serpents d’eau - Brigitte Aubert (Grand Prix Elle)
La belle amour humaine - Lyonel Trouillot

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

La reine de la Baltique - Viveca Sten

Que lirai-je cette semaine ?

La déesse des petites victoires - Yannick  Grannec (Grand Prix Elle)
La vie sans fards - Maryse Condé (Grand Prix Elle)
Freezing - Clea Koff (Grand Prix Elle)
Les Lisières - Olivier Adam
La nuit tombée – Antoine Choplin
Discordance - Anna Jörgensdotter (partenariat Livraddict)

Bonne semaine et bonne lecture. 

 

 

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