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A propos de livres...
20 septembre 2012

Festival America - Vincennes (94)

 Ce week-end, destination l'Amérique !
Du 20 au 23 Septembre à Vincennes

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 (En cliquant sur l'une ou l'autre image, vous avez un lien vers le site très complet du festival !) 

 Je vais essayer de m'y rendre vendredi après-midi (je travaille pas très loin) 
et/ou pourquoi pas un autre jour du week-end...

 

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20 septembre 2012

Une seconde vie – Dermot Bolger

une_seconde_vie Éditions Joëlle Losfeld - janvier 2012 - 256 pages

traduit de l'anglais (Irlande) par Marie-Hélène Dumas

Titre original : A Second Life, 2010

Quatrième de couverture :
Sean Blake réchappe de justesse à un accident de voiture à la  suite duquel il a été, pendant quelques secondes, déclaré cliniquement mort. A son réveil, bouleversé, Sean perçoit le 
monde tout à fait différemment, comme s'il débutait une nouvelle existence. Mais ce n'est pas la première fois que Sean voit sa vie modifiée. A six semaines, il a été retiré à sa mère, une jeune fille forcée par la société et l'Eglise de le laisser à l'adoption. Avec le sentiment d'être devenu étranger à sa femme et à ses deux enfants, et très certainement en premier lieu à lui-même, Sean décide de partir à la recherche de cette mère dont il ne sait rien. Avec beaucoup d'émotion et de sensibilité, Dermot Bolger nous entraîne dans une histoire particulière (déjà évoquée au cinéma dans le très émouvant Magdalene Sisters), celle de ces adolescentes irlandaises rompues et humiliées, dont le malheur se répercuta sur les générations futures.

Auteur : Dermot Bolger, né en 1959, est issu de la classe ouvrière du faubourg dublinois de Finglas. Il se consacre à l'écriture depuis 1980, et est considéré comme l'un des pairs de toute une génération d'écrivains irlandais. Un grand nombre de ses ouvrages a été traduit en français, dont Toute la famille sur la jetée du Paradis, paru aux Editions Joëlle Losfeld en 2008.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Dans la Note de l'auteur qui commence le livre, Dermot Bolger nous explique que ce livre est une deuxième version, son premier roman est paru en 1994 et celui-ci a été entièrement réécrit plus de quinze plus tard. Une seconde vie est l'histoire de la recherche d'un passé enfoui : le passé d'un homme, d’une femme et le  passé d'un pays.
Tout commence à Dublin avec un accident de la route et Sean Blake la victime, marié, père de deux jeunes enfants Benedict et Sinéad, survole la scène où il se voit mort. Finalement, Sean revient à la vie mais celle-ci a changé pour lui, cet accident l'a renvoyé à son passé. A l'âge de onze ans, Sean a appris qu'il était un enfant adopté. Devenu adulte, il a tout fait pour l'oublier, en particulier, il n'en a jamais parlé à Géraldine, sa femme.
Au même moment, à Coventry, Elisabeth est réveillé brutalement. Mariée à Jack, mère de trois filles, elle vit depuis plus de trente ans avec un secret. A l'âge de dix-neuf ans, elle a eu un petit garçon qui lui a été retiré à six semaines. Et depuis, il n'y a pas eu un jour où elle n'a pas pensé à son petit garçon. Elisabeth a toujours eu l'espoir de le revoir un jour.
Le thème de fond est donc l'adoption mais également le scandale en Irlande des couvents de la Madeleine. 
On peut diviser le livre en deux parties, dans la première Sean s’interroge sur le trouble qui l’envahi et qui l’empêche de vivre heureux avec sa femme et ses deux enfants. Il revient sur les souvenirs de son enfance et sur les images qu’il a vu durant son expérience de mort éminente. Cette première partie est un peu lente et parfois peu claire comme peut être l’état d’esprit de Sean qui se sent perdu… Doit-il oui ou non retrouver sa mère adoptive ? Comment va-t-elle l’accueillir ? Elle l’a abandonné bébé, peut-être l’a-t-elle complètement oublié ?
Dans la deuxième partie, Sean a pris la décision de partir à la recherche de sa mère et de prendre le risque de se faire rejeter. Il a besoin de comprendre l’histoire de sa mère pour comprendre sa propre histoire et pouvoir avancer dans sa vie. Cette partie est beaucoup plus rythmée et émouvante. Cette partie est bouleversante et Sean et Lizzy sont vraiment très attachants. Une très belle découverte ! 

Extrait : (début du livre)
Celui qui avait repeint l'ambulance avait oublié la bordure supérieure des portières. Vus d'en haut, les sillons écaillés de la carrosserie ressemblaient au lit d'une rivière asséchée. Le dessus du chapeau de l'ambulancier était  tacheté de poussières et de pellicules et, quand il releva la tête de ma poitrine, je vis mon visage tourné vers le ciel, strié de sang. Les deux arbres séculaires qui surplombaient le portail du Jardin botanique avaient perdu leurs feuilles. Pourtant, au milieu de leurs profondeurs, un merle appelait.
Depuis combien de temps ne m'étais-je pas senti aussi serein ? Les insignifiantes tracasseries du début de matinée, le service photo du magazine qui avait téléphoné pour me rappeler les échéances à respecter, mon fils de trois ans, Benedict, qui refusait de manger et se désintéressait petit à petit de ses cadeaux de Noël, me paraissaient lointaines. Seules quelques minutes s'étaient écoulées entre-temps, mais c'était comme si je n'avais plus eu le moindre rapport avec mon ancienne vie. Et, à mon grand étonnement, je n'éprouvais ni douleur physique, ni tristesse, ni impression de perte. Mais j'observais au-dessous de moi la scène de l'accident avec une insouciante désinvolture.
De la mousse obstruait les gouttières de l'immeuble au coin de la rue. Il y avait sur le toit des ardoises cassées qui provoqueraient des dégâts pendant l'hiver. Une jeune étudiante jeta un coup d'oeil à travers les rideaux en dentelle d'une lucarne. Tandis qu'elle se penchait pour observer les voitures bloquées dans les deux sens, je vis les ballons de fête dont elle avait scotché les ficelles sur la vitre et le haut de sa tête encore mouillée de la douche. Les automobilistes qui nous regardaient derrière leur pare-brise semblaient terriblement stressés. Où allaient-ils tous, en ces limbes de Noël et le jour de l'An, quand les bureaux et les usines étaient fermés ? J'étais désolé pour eux, car voici qu'ils se retrouvaient forcés de comtempler mon cadavre. Mais pas pour moi. Je ne ressentais vraiment aucune émotion particulière vis-à-vis de mon corps qui gisait à moitié hors de la voiture broyée, et à moitié dedans. 

 

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013
Sélection roman
Jury Octobre

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Irlande

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

 

19 septembre 2012

Swap "Be on my road" : colis dévoilé

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Voici comme promis le colis que j'ai finalement trouvé lundi soir
dans ma Boîte aux Lettres !

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J'ai eu le temps de faire quelques photos avant déballage !

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Dès l'ouverture, la destination des vacances de Mirontaine ne fait pas de doute !
LA BRETAGNE !

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Voici l'ensemble avant déballage !

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Voilà l'ensemble après déballage !

Et dans le détail...

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Les gourmandises :
un petit pot de miel de ronce
un pot de "Confits Purs" , kiwi mangue à la fleur d'oranger
du quatre-quart Breton
qui donnent l'eau à la bouche...
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Les surprises :
Un joli couvre-livre en tissu qui me permettra de protéger
ou de lire discrètement mes livres de poche  
(réalisé par l'association Dominos, un groupe de femmes
dirigé par Michele qui oeuvre pour les enfants hospitalisés) 
un petit bloc-notes toujours pratique
et un autocollant de Mam Goudig 
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Les livres :
Mirontaine a eu l'idée de faire des pauses dans les cafés librairies de Bretagne 
et de me rapporter des souvenirs de son périple, prospectus, cartes postales, marque-pages...
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Un classique que je ne connaissais pas : Matelots - Pierre Loti
Un livre de contes du monde entier : Gnomes, lutins et korrigans 
qui me promet un tour de France puis du monde avec "ces petites créatures"
Enola game - Christel Diehl : un roman vu sur la blogosphère et que je me réjouie de découvrir.

 

Un GRAND MERCI pour Mirontaine qui m'a concocté ce colis plein de surprises
et qui m'a permis de découvrir un coin de Bretagne (Nord Finistère) que connaît pas...
et qui promet de belles évasions avec mes futures lectures !

 

Merci également à Stephie qui a eu l'idée d'organiser ce Swap !
18 septembre 2012

A découvert - Harlan Coben

En librairie depuis le 6 septembre 2012

Lu en partenariat avec les éditions Fleuve Noir

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Fleuve Noir – septembre 2012 - 280 pages

Pocket jeunesse – septembre 2012 – 288 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud

Titre original : Shelter, 2011

Quatrième de couverture : 
L'année n'aurait pu s'annoncer plus mal pour Mickey Bolitar. Des événements tragiques l'obligent à vivre temporairement chez son oncle Myron, qu'il croit au moins en partie responsable de sa situation. En plus, Ashley, sa nouvelle petite amie, n'est pas venue en cours depuis des jours et ne donne plus signe de vie. Pire, à l'adresse ou elle habitait personne ne semble la connaître. Mickey, qui a déjà vécu trop de séparations douloureuses, refuse de se laisser faire encore une fois. 
Il découvre bientôt qu'Ashley n'était pas vraiment la jeune fille timide dont il était tombé amoureux et qu'elle fréquentait un milieu dangereux. Comme son oncle, Mickey est tenace et peu regardant sur sa propre sécurité, mais il ne s'attendait pas à ce que ses recherches ébranlent tout ce qu'il croyait savoir sur sa famille et mettent au jour une machination qui dépasse de loin tout ce qu'il pouvait imaginer. Mickey va avoir besoin d'aide... mais n'est-il pas déjà trop tard ? 

Auteur : Harlan Coben est le premier auteur à avoir reçu les trois prix les plus prestigieux en littérature policière aux États-Unis : l'Edgar Award, le Shamus Award et l'Anthony Award. Ses romans sont traduits dans plus de 40 pays et rencontrent un succès international phénoménal avec plus de 47 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Harlan Coben vit dans le New Jersey.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Harlan Coben se lance dans une nouvelle série destinée également aux adolescents et jeunes adultes. Ce n'est plus Myron Bolitar le personnage principal mais Mickey Bolitar, son neveu lycéen de quinze ans. Ce dernier a été contraint de vivre chez son oncle car son père est décédé depuis peu et sa mère est en cure de désintoxication. Il arrive donc dans un nouveau lycée en classe de seconde. Il s'est fait une amie Ashley Kent or celle-ci disparaît sans donner aucune nouvelle. Mickey décide donc de mener l'enquête... Deux camarades du lycée vont l'aider dans cette entreprise pleine de surprises : Spoon le fils du concierge du lycée et Ema, une camarade de lycée au look gothique...

L'écriture est fluide, phrases courtes, l'intrigue est rythmée, les personnages sont attachants.
Pourtant, l'histoire n'est pas vraiment originale et parfois peu crédible.
Un livre qui se lit facilement et avec lequel on passe un bon moment.

Merci à Jérémy et aux éditions Fleuve Noir pour m'avoir permis de découvrir ce livre.  

Extrait : (début du livre)
en ligne

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Le mois américain

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33/50 : New Jersey 

 Challenge Thriller 

challenge_thriller_polars
catégorie "Même pas peur" : 7/12

Challenge 1% Littéraire 2012
 logochallenge2 
3/7

17 septembre 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [93]

(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane  

Qu'est-ce que j'ai lu cette semaine ?

fukushima home des_ombres_dans_la_rue  

Fukushima, récit d'un désastre – Michaël Ferrier (Sélection Elle 2013)
Home - Toni Morrison 
Des ombres dans la rue - Susan Hill (Sélection Elle 2013)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

A découvert - Harlan Coben (partenariat)
Une seconde vie - Dermot Bolger (Sélection Elle 2013)
Le journal d'Anne Frank

Que lirai-je cette semaine ?

Le ciel tout autour – Amanda Eyre Ward
Bois sauvage - Jesmyn Ward (partenariat)
Le vendeur de saris - Rupa Bajwa

Bonne semaine et bonne lecture. 

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16 septembre 2012

Swap "Be on my road"

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Avant les vacances, j'ai décidé de m'inscrire à ce Swap
organisé par Stephie (Mille et une pages)

Alors comment ça se passe ?

Le but est de faire vos emplettes cet été, de préférence sur la route des vacances.
Vous ne partez pas en vacances ? Je suis certaine qu'il y a plein de routes autour de chez vous et que vous pouvez trouver plein de choses dans votre région.

Alors que met-on dans ce paquet ?

* 1 ou 2 livres en rapport avec l'endroit des vacances
* 1 gourmandise typique du coin
* 1 carte postale
* 1 objet acheté sur les lieux

J'ai fait ce Swap en binôme avec Mirontaine, cela aura été l'occasion de découvrir son blog où jusqu'à présent, je n'avais fait que passer... Nous nous sommes découvertes quelques centres d'intérêts communs !

Aujourd'hui devait être le jour de présentation de nos colis respectifs... malheureusement la Poste a fait capoter le rendez-vous, le colis envoyé par Mirontaine n'est pas encore arrivé dans ma Boîte aux Lettres...

J'espère bien le recevoir dès lundi !

Heureusement, le colis que j'ai envoyé à Mirontaine est arrivé à bon port !

 

Autres billets des participantes au Swap : Liliba, Loumina, Thiphanie, Canel, Accrobiblio, Nahe, Noukette, Sarah

16 septembre 2012

Swap Anniversaire

Joyeux Anniversaire Valérie !

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Pensez à aller lui souhaiter sur son Blog !

15 septembre 2012

Des ombres dans la rue - Susan Hill

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traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj

Titre original : The Shadows in the Street, 2010  

Quatrième de couverture : 
En vacances à Taransay, une petite île sauvage à l’ouest de l’Écosse, l’inspecteur Simon Serrailler se remet d'une opération difficile quand il est rappelé en urgence à Lafferton. Deux prostituées ont été retrouvées étranglées, et le temps qu'il revienne, une troisième est portée disparue. S'agit-il de l’œuvre d'un pervers et de meurtres en série ? Est-on en présence d'un nouveau Jack l'Éventreur ou ces disparitions n'ont-elles rien à voir les unes avec les autres ?  Quand, à leur tour, la femme du nouveau doyen de la cathédrale puis une jeune mère de famille qui se rendait à son travail en bicyclette manquent à l'appel, le mystère s'épaissit. Chaque piste mène à une impasse, la police piétine dans ses enquêtes et la population de Lafferton exprime une peur et un mécontentement, croissants, relayés, bien sûr, par les médias. Serrailler se retrouve propulsé au cœur même de l'enquête, lorsque Cate, sa propre soeur, devient la cible du meurtrier...  

Auteur : Susan Hill est née en Angleterre en 1942. Romancière populaire (auteur notamment du célèbre Je suis le seigneur du château), écrivain pour enfants, auteur dramatique, journaliste, elle n’a jamais cessé d’écrire. Avec les enquêtes de Simon Serrailler (Meurtres à Lafferton, Où rôdent les hommes et Au risque des ténèbres, La mort a ses habitudes), elle a fait une entrée très remarquée dans le monde du polar, aujourd’hui confirmée par le succès de cette série outre-Manche.  

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Je croyais que c'était la première fois que je lisais un livre de cette auteur britannique, or il y a peu, j'ai trouvé dans notre bibliothèque familiale le livre « Je suis le seigneur du château » que j'ai sans doute acheté après avoir vu le film adapté du livre et dont je garde un bon souvenir.
Avec la sélection Elle 2013, j'étais donc curieuse de découvrir ce roman policier donc la 4ème de couverture était plus que prometteuse : « Nouvelle enquête haletante du séduisant Simon Serrailler, retrouvailles attendues avec tous les personnages de Lafferton chers au lecteur »
Malheureusement, les promesses étaient trop belles et cette lecture m'a déçue...
Dans une première partie, l'auteur plante le décor de Lafferton et ses habitants et décrit un à un les (trop ?) nombreux personnages de l'histoire. Le lecteur découvre une atmosphère à la Ken Loach (en moins bien), il lui faut attendre au moins 90 pages avant que le roman policier commence vraiment avec la disparition de la première fille. L'inspecteur Simon Serrailler est assez peu présent, l'intrigue est assez classique, pas vraiment originale. 
Encore un reproche, cette fois-ci pour l'éditeur avec une quatrième de couverture trop bavarde et dévoilant trop d'éléments de l'intrigue...
La lecture de ce livre n'est pas déplaisante en particulier grâce aux différents personnages, des gens ordinaires qui se débattent avec le quotidien et leurs soucis et que l'auteur a su rendre attachants et sympathiques.   

Autres avis : Clara, CanelMimipinson, Anna BlumeThéoma, Hélène

Extrait : (début du livre)
Leslie Blade s'arrêta sous l'avancée de l'entrée de la faculté, le temps d'ouvrir son parapluie.
La pluie. La pluie matin et soir depuis le début de la semaine.
Il pouvait venir travailler en voiture, mais il n'était qu'à trois kilomètres, donc la fac ne lui accordait pas un permis de stationner sur le parking. Il pourrait attraper un bus, mais ils étaient peu fréquents et peu fiables et, depuis l'arrêt le plus proche de son domicile, il y avait encore dix bonnes minutes à pied.
Les gens dévalaient les marches et sortaient sous cette pluie torrentielle. Des étudiants traversaient la cour, capuches d'anorak relevées.
Leslie Blade redressa son parapluie et sortit.
Jusqu'à ces derniers mois, il avait toujours suivi le même itinéraire, par la grande rue, en contournant la Colline, mais maintenant que les ruelles de l'Old Market Lanes étaient ouvertes, il les empruntait parfois ; il aimait assez les pavés et ces éclairages moins crus, il jetait un œil aux vitrines du libraire et de deux  galeries d'art, s'achetait un morceau de fromage et un peu de salami chez le traiteur qui restait ouvert jusqu'à dix-neuf heures. Cela le faisait arriver chez lui une vingtaine de minutes plus tard ou davantage, ce qui ne plaisait pas trop à sa mère, aussi il s'était mis à lui acheter un peu de chocolat ou un sachet de caramels au beurre salé. C'était une manière de la soudoyer, mais ce n'était pas vraiment cela dont elle avait envie ; c'était sa compagnie qu'elle voulait, mais ça marchait, car elle aimait les sucreries.
Le temps qu'il atteigne les Lanes, ce soir-là, la pluie dégoulinait des gouttières et les bas-côtés de l'étroite voie pavée étaient inondés de mares profondes. Le traiteur fermait tôt.
Il la vit au bout de la rue, là où les ruelles des Lanes débouchaient sur la place du marché. Elle se tenait debout, juste en deçà du halo de lumière qui se déversait du pub, le col de sa veste relevé, tâchant de s'abriter de la pluie tout en restant visible. Il pressa le pas. C'était un nouvel emplacement ; il n'avait encore jamais vu aucune d'entre elles, par ici. C'était trop proche des principales rues commerçantes et les voitures n'étaient pas autorisées à s'arrêter sur la place - uniquement les bus, et les taxis qui rejoignaient la station, à l'autre extrémité.
Mais c'était Abi. Il était sûr que c'était Abi, même d'ici, depuis l'autre bout de la rue. Abi, ou alors Marie, peut-être ? 

 
 

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Sélection roman
Jury Octobre

 Challenge Thriller 
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 catégorie "Même pas peur" : 6/12

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Grande-Bretagne

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

 

14 septembre 2012

Home - Toni Morrison

home Éditions Christian Bourgeois – aôut 2012 - 154 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Laferrière

Titre original : Home, 2012

Quatrième de couverture :
Toni Morrison nous plonge dans l'Amérique des années 1950.

« Home est un roman tout en retenue. Magistral. [...] Écrit dans un style percutant, il est d'une simplicité trompeuse. Ce conte au calme terrifiant regroupe tous les thèmes les plus explosifs que Morrison a déjà explorés. Elle n'a jamais fait preuve d'autant de concision. C'est pourtant dans cette concision qu'elle démontre toute l'étendue et la force de son écriture. » 
The Washington Post

« Ce petit roman envoûtant est une sorte de pierre de Rosette de l'œuvre de Toni Morrison. Il contient en essence tous les thèmes qui ont toujours alimenté son écriture. [...] Home est empreint d'une petite musique feutrée semblable à celle d'un quatuor, l'accord parfait entre pur naturalisme et fable. [...] Mme Morrison adopte un style tranchant qui lui permet de mettre en mots la vie quotidienne de ses personnages avec une précision poétique. » 
The New York Times

Auteur : Toni Morrison est née en 1931 à Lorain (Ohio) dans une famille ouvrière de quatre enfants. Après des études de lettres et une thèse sur le thème du suicide dans l’oeuvre de William Faulkner et de Virginia Woolf, elle fait une carrière de professeur aux universités de Texas Southern, Howard, Yale et Princeton. Après avoir travaillé comme éditrice chez Random House, elle obtient en 1988 le prix Pulitzer avec Beloved. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 1993. Aujourd’hui retraitée de l’université, Toni Morrison a toujours eu le souci de s’entourer d’artistes contemporains - musiciens, plasticiens, metteurs en scène - avec qui elle a régulièrement collaboré. En septembre 2011, elle a ainsi présenté l’adaptation de son Desdemona par Peter Sellars au théâtre des Amandiers de Nanterre. Toni Morrison est l’invitée d’honneur du festival America qui se tient à Vincennes du 20 au 23 septembre.

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Je n’avais encore jamais lu de livre de Toni Morrison avant celui-ci, et ce fut une belle découverte.
L'histoire se situe dans l'Amérique des années 1950, dans un pays profondément raciste.
Frank Money est un vétéran noir de la guerre de Corée qui traverse une bonne partie des États-Unis pour retourner dans sa Géorgie natale. Il doit retrouver sa jeune sœur Cee qui a besoin de lui.
Le livre est construit avec en alternance des chapitres écrits en italiques où Frank est le narrateur, il revient sur ses souvenirs d’enfance, puis sur ses souvenirs de Corée. Les autres chapitres sont écrits la 3ème personne et sont consacrés d’abord aux différents personnages de l’histoire : Frank, Cee, Lenore la grand-mère, Lily la femme que Frank rencontre après son retour de Corée, puis au voyage à travers les États-Unis et au dénouement de l’histoire.
Le style est épuré mais profond, beaucoup de thèmes sont évoqués par Toni Morrison par cette courte histoire. 

Extrait : (début du livre)
Ils se sont dressés comme des hommes. On les a vus. Comme des hommes ils se sont mis debout. 
On n'aurait pas dû se trouver à proximité de cet endroit. Comme la plupart des terres cultivées à l'extérieur de Lotus, Géorgie, celle-ci comportait une multitude d'avertissements effroyables. Les menaces étaient accrochées à des clôtures en treillis retenues par un pieu tous les quinze mètres environ. Mais quand on a vu un passage creusé par un animal quelconque - un coyote ou un chien de chasse - on n'a pas pu résister. On était seulement des gosses. Elle, l'herbe lui arrivait à l'épaule et moi, à la taille, donc on a traversé le passage à plat ventre, en prenant garde aux serpents. La récompense valait bien le mal que le jus d'herbe et les nuées de moucherons nous avaient fait aux yeux, parce que juste en face de nous, à environ cinquante mètres, ils se sont dressés comme des hommes. Les sabots en l'air qui cognaient et frappaient, la crinière rejetée en arrière pour dégager des yeux blancs affolés. Ils se mordaient comme des chiens mais quand ils se sont mis debout, en appui sur leurs jambes de derrière, celles de devant autour du garrot de l'autre, on a retenu notre souffle, émerveillés. L'un était couleur de rouille, l'autre d'un noir profond ; tous les deux luisants de sueur. Les hennissements n'étaient pas aussi effrayants que le silence qui a suivi une ruade dans les lèvres retroussées de l'adversaire. Tout près, des poulains et des juments grignotaient de l'herbe ou regardaient ailleurs, indifférents. Puis ça s'est arrêté. Celui couleur de rouille a baissé la tête et piaffé pendant que le vainqueur s'éloignait en gambadant selon un arc de cercle, bousculant les juments devant lui. 
Alors qu'on retraversait l'herbe en jouant des coudes pour regagner le passage et éviter la file de camions garés de l'autre côté, on s'est perdus. Bien qu'il nous ait fallu une éternité pour de nouveau apercevoir la clôture, aucun de nous deux n'a paniqué, jusqu'à ce qu'on entende des voix, pressantes, mais basses. Je l'ai attrapée par le bras et j'ai mis un doigt sur mes lèvres. Sans jamais lever la tête, juste en regardant à travers l'herbe, on les a vus tirer un corps d'une brouette et le balancer dans une fosse qui attendait déjà. Un pied dépassait du bord et tremblait, comme s'il pouvait sortir, comme si, en faisant un petit effort, il pouvait surgir de la terre qui se déversait. On ne voyait pas le visage des hommes qui procédaient à l'enterrement, seulement leur pantalon ; mais on a vu le tranchant d'une pelle enfoncer le pied qui tressautait pour lui faire rejoindre ce qui allait avec. Quand elle a vu ce pied noir, avec sa plante rose crème striée de boue, enfoui à grands coups de pelle dans la tombe, elle s'est mise à trembler de tout son corps. Je l'ai prise par les épaules en la serrant très fort et j'ai essayé d'attirer son tremblement dans mes os parce que, en tant que grand frère âgé de quatre ans de plus qu'elle, je pensais pouvoir y arriver. Les hommes étaient partis depuis longtemps et la lune était un cantaloup au moment où on s'est sentis suffisamment en sécurité pour déranger ne serait-ce qu'un brin d'herbe et repartir à plat ventre, en cherchant le passage creusé sous la clôture. Quand on est rentrés chez nous, on s'attendait à prendre une raclée ou du moins à se faire gronder pour être restés si tard dehors, mais les adultes ne nous ont pas remarqués. Leur attention était accaparée par des troubles. 
Puisque vous tenez absolument à raconter mon histoire, quoi que vous pensiez et quoi que vous écriviez, sachez ceci : je l'ai vraiment oublié, l'enterrement. Je ne me souvenais que des chevaux. Ils étaient tellement beaux. Tellement brutaux. Et ils se sont dressés comme des hommes. 

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33/50 : Washington D.C.
Étudiante puis professeur à l'Université d'Howard
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Le mois américain

Challenge 1% Littéraire 2012
 logochallenge2 
2/7

 

12 septembre 2012

Fukushima, récit d'un désastre – Michaël Ferrier

fukushima Gallimard – mars 2012 – 262 pages

Quatrième de couverture :
« On peut très bien vivre dans des zones contaminées : c'est ce que nous assurent les partisans du nucléaire. Pas tout à fait comme avant, certes. Mais quand même. La demi-vie. Une certaine fraction des élites dirigeantes - avec la complicité ou l'indifférence des autres - est en train d'imposer, de manière si évidente qu'elle en devient aveuglante, une entreprise de domestication comme on en a rarement vu depuis l'avènement de l'humanité. »

Auteur : Michaël Ferrier vit à Tokyo où il enseigne la littérature. Il est l'auteur de plusieurs essais et romans, dont Tokyo - Petits portraits de l'aube (2004) et Sympathie pour le fantôme (2010).

Mon avis : (lu en septembre 2012)
Mickaël Ferrier connaît bien le Japon car il y vit et y enseigne depuis des années, son livre est un témoignage sur le désastre de Fukushima.
Le récit commence le jour du séisme, le vendredi 11 mars 2011à Tokyo. Dès les premières pages entraînent le lecteur dans une description en détails d'un tremblement de terre, avec les sensations d'un monde qui bouge et où les objets tombent partout...

« Mais c'est aux arêtes de la bibliothèque que le séisme atteint son paroxysme. Il court le long des tablettes, se glisse entre les rayons et décapite un à un les livres au sommet de l’étagère, où se trouve disposée la poésie française avec un crépitement de mitraillettes. Saint-John Perse tombe le premier. “S’en aller ! S’en aller ! Paroles de vivant !” Celui qui peint l’amer au front des plus hauts caps, qui marque d’une croix blanche la face des récits, ne résiste pas plus de quelques secondes à la bourrasque : le Saint-Leger Leger s’envole. Vigny le suit de près, et Lamartine, et même Rimbaud, qui prend la tangente sur sa jambe unique avec un facilité déconcertante, poursuivi par Verlaine et ses sanglots longs. Leconte de Lisle s’impatiente et vient bientôt les rejoindre puis, pêle-mêle, Laforgue et Louise Labé… La grand Hugo hésite, tergiverse, il grogne de toute la puissance de ses œuvres complètes et puis il s’écrase au sol dans un fracas énorme. Aimé Césaire, lui, tombe avec élégance et majesté. Nerval chevauche René Char, Claudel monte sur Villon, Villon sur Apollinaire. Enfin, Malherbe vient, et entraîne à sa suite toute la Pléiade... Ronsard, Du Bellay, Belleau, Jodelle...»

Cela semble durer une éternité, et pourtant la télévision dira plus tard que le séisme a eu lieu durant deux à trois minutes...
Ensuite, Mickaël Ferrier découvre que le téléphone ne fonctionne plus, puis des dizaines de mails demandant de ses nouvelles arrivent de partout, à la télévision tout le monde a l'air à la fois inquiet et ahuri. Une alerte au Tsunami est annoncée.
Trois jours plus tard, c'est le désastre complet : la grande vague du tsunami a dévasté la région du nord, il y a des milliers de morts, les nombreuses répliques du séisme stresse la population et les centrales nucléaires du Nord qui explosent inquiètent tout le Japon. Les étrangers cherchent à fuir le pays. Ils ont peurs. En plus de la réalité du terrain, les médias se déchaînent, les même images apocalyptiques tournent en boucles...
Après avoir quitté quelques temps Tokyo pour se ressourcer dans le calme de Kyoto. Mickaël Ferrier et sa compagne Jun décident, plutôt que de fuir ou de se terrer, de partir pour « le Nord, voir la mer, aider les gens, nous mêler aux cataclysmes. »
Le témoignage devient de plus en plus fort, ce qu'ils découvrent est incroyable, stupéfiant :

« Je marche, je marche dans le désastre. Petits morceaux, gros morceaux, menus débris, tout se mêle et s'accumule : le fer, le béton, les lambeaux de plastique. Tout est réduit en poudre, en cendre, en sable... Une plage, une plage immense de débris. Les bâtiments, comme des écorchés, laissent apercevoir leurs viscères. Les bâtissent et les édifices déchiquetés se succèdent, sans qu'on puisse la plupart du temps deviner s'il s'agissait d'habitations ou de hangars, de monuments ou de terrasses, de bureaux ou de corps de logis. Les structures métalliques et rouillées sont enchevêtrées dans un dédale de boue et de béton liquéfié, ne laissant plus apercevoir, dans la confusion des métaux et des matériaux, que l'incroyable férocité de ce qui les a jetés à terre et impitoyablement laminés. »

Et plus l'écrivain monte vers le Nord et plus le paysage est lunaire, la vie semble s'être arrêtée, les descriptions sont puissantes, à la fois belles et tragiques :

« On voit tous les objets en brun, toutes les autres couleurs ont disparu du monde. Tout à coup nous ne sommes plus au Japon. Nous ne sommes plus nulle part d’ailleurs, car d’aucun pays ce paysage ne saurait porter le nom. »

« Miyako-mura, le village frontière, presque entièrement vidé de ses habitants… Il est difficile de décrire ce que l’on ressent quand on arrive dans un de ces villages fantômes. D’abord, le silence est colossal, un silence profond et qui semble sans fin. J’ai l’impression d’être devenu sourd. Le cri des corbeaux, le ronflement des moteurs, l’aboiement des chiens, c’est comme s’ils n’avaient jamais existé. Le vent même a disparu. »

Mickaël Ferrier n'a pas pu aller plus loin, la zone proche de Fukushima est interdite, il s'est pourtant bien documenté et a obtenu le témoignage d'un « liquidateur », cette troisième partie est très intéressante, l'auteur nous rappelle également qu'un accident du même genre pourrait se produire ailleurs, y compris en France où le nucléaire est fortement présent...

Le livre se lit plutôt facilement il est très bien écrit, mais il m'a été impossible de lire d'une traite ce témoignage saisissant, les images du désastre vues à l'époque à la télévision se sont mises peu à peu à hanter mon esprit. Heureusement quelques touches d'humour, soulignant des situations décalées permet le lecteur de sortir, ne serait ce qu'un instant, de cette vision apocalyptique. 

 

Extrait : (page 19)
Vendredi 11 mars 2011, en début d’après-midi, la vibration des fenêtres. Quelque chose s’ouvre, grogne, frémit, demande a sortir.

Tout d’abord, ce n’est rien, un mouvement infime, insignifiant, quelque chose comme une fêlure sur l’ivoire d’un mur, une craquelure sur un os. Je ne sais pas comment je m’en aperçois, une babiole peut-être qui bouge, les bibelots qui s’ébrouent près de la baie vitrée, quelques points de poussière dans la lumière de l’air. Silencieusement, subtilement, cette chose se développe et suit son cours, elle circule sans relâche.

Maintenant, le frisson envahit la table, la déborde, oscille sur elle comme une vague, il gronde tout doucement, se déplace, touche les stylos, les cahiers, les livres, fait palpiter le clavier de l’ordinateur, remonte entre les lignes, arrive sur l’écran, pulsation imperceptible. C’est une immense phrase qui s’est mise en marche avec sa mélodie spécifique, source et centre momentané de tout l’Univers, tour a tour souple, précise et fluide, cahotante, anarchique, poétique, torpillant les sentences et disloquant la syntaxe, renversant les perspectives, changeant tous les plans et bouleversant les programmes, et qui pourrait se condenser en un seul énoncé reflétant pour un instant la vérité tout entière : ça venait des profondeurs et c’était arrivé.

*

Je suis avec Jun, c’est un après-midi radieux, une brise tiède entre dans la maison. Nous prenons un café sur la grande table de bois. Le printemps scintille dans les camélias, les iris, le bouquet pimpant du jasmin qui parfume l’impasse et dans les yeux de Jun. Elle est là, sur la chaise, elle a senti comme moi le frémissement de la table, elle rit. Jun, née ici, a Tokyo, d’un père japonais et d’une mère espagnole, la rencontre de l’Orient et de l’Occident dans un corps de liane. Cheveux noirs, sourcils en accent circonflexe, peau que l’on devine douce au toucher : ses yeux sont très petits quand elle rit, très grands quand elle sourit. Sa bouche est une étrange fleur asymétrique, qui balance toujours entre la feinte et le rire. Quand elle rit, ses dents, très blanches et bien plantées, semblent défier le monde entier.
Le café tremblote dans les tasses. De petits anneaux concentriques apparaissent a la surface du liquide noir et fumant, qui s’élargissent sans cesse puis disparaissent au contact de la porcelaine avant de se reformer en cercles a chaque fois plus rapides, plus nerveux. Tous les livres sur la table commencent a bouger aussi. Les oiseaux se sont tus. Je guette du coin de l’œil les spirales du café dans la tasse pour voir si le tremblement se calme ou s’il s’amplifie.

A ce même moment, dans tous les bureaux de Tokyo, les bistrots, les restaurants, des millions de gens font comme moi : l’œil se fixe avec une intensité extraordinaire sur un verre d’eau, sur une chope de bière, un gobelet de thé vert.

Soudain, le monde entier est suspendu a quelques remous a la surface d’un bol, au cyclone qui s’empare d’une tasse de thé.

 Grand_Prix_des_Lectrices_2013
Sélection roman
Jury Octobre

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Géographie"

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