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20 juillet 2012

L'Insoutenable légèreté de l'être - Milan Kundera

l_insoutenable_legerete_de_l_etre Milan_Kundera_L_insoutenable_legerete_de_l_etre l_insoutenable_legerete_de_l_etre_folio1990

Gallimard – avril 1984 – 393 pages

Folio – octobre 1989 – 476 pages

Folio – janvier 1990

traduit du tchèque par François Kérel

Titre original : Nesnesitelná lehkost bytí, 1982

Quatrième de couverture :
Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ?
Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune.
Qu'est-il resté de Tomas ?
Une inscription : il voulait le Royaume de Dieu sur la terre.
Qu'est-il resté de Beethoven ?
Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : Es muss sein ! " Qu'est-il resté de Franz ?
Une inscription : Après un long égarement, le retour.
Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli.

Auteur : Né à Brno en Tchécoslovaquie en 1929, Milan Kundera a enseigné l'histoire du cinéma à l'Académie de musique et d'art dramatique, puis à l'Institut des hautes études cinématographiques de Prague. Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les Soviétiques, il perd son emploi, et ses ouvrages (La plaisanterie, 1965; Risibles amours, 1968...) sont interdits. Il émigre en France en 1975 où il enseigne la littérature comparée à l'université de Rennes puis à l’École des hautes études en sciences sociales. En 1981, il obtient la nationalité française. En 1984, L'insoutenable légèreté de l'être lui apporte une reconnaissance internationale. Suivent une poignée de chefs-d’œuvre parmi lesquels L'art du roman (1986), L'immortalité (1990), Les testaments trahis (1993), La lenteur (1995), L'identité (1997) ou encore L'ignorance (2003).   

Mon avis : (lu en juillet 2012)
Ce qui m'a incité à lire ce livre c'est d'une part le Baby Challenge - Contemporain Livraddict et ensuite ma sœur qui m'a gentiment prêté le livre. 
L'Insoutenable Légèreté de l'être est le cinquième roman de Milan Kundera, il a été écrit en 1982 et publié en France pour la première fois en 1984.
Le côté philosophique de cette lecture me faisait un peu peur, j'ai donc profité d'un voyage de 3 heures de train pour l'entamer. Finalement, il se lit plutôt facilement grâce à des chapitres assez courts.
Il faut situer l'histoire à Prague en 1968, c'est en Tchécoslovaquie le Printemps de Prague, puis le pays sera envahi par l'URSS. Les personnages principaux sont Tomas et Tereza. Tomas aime beaucoup Tereza mais ne peut pas s'empêcher d'avoir des aventures avec d'autres femmes. Tereza est jalouse mais ne l'exprime pas ouvertement. Il y a également deux autres personnages Sabina, artiste et l'une des maîtresses de Tomas, et Franz homme marié, amant de Sabina...
Le cours de la narration est interrompu par des interrogations, des réflexions de l'auteur sur l'homme, l'amour, l'infidélité.
J'ai été gêné par la construction du livre, où beaucoup de choses se mélangent : le présent, le passé, le récit, les rêves, les interrogations, les réflexions. Par moment, j'avais du mal à suivre...
Impossible de dire si j'ai aimé ou pas aimé ce livre...
J'ai aimé découvrir les conditions de vie sous l'occupation soviétique, ainsi Tomas chirurgien est obligé d'abandonner son métier pour ne pas renier ses convictions, il deviendra laveur de carreaux.
Je n'ai pas aimé dans cette histoire les perpétuels aller-retour entre présent et passé.
Malgré tout, je suis contente d'avoir pu découvrir ce classique de la littérature.

 film_insoutenable_legerete_de__l_etre

Une adaptation cinématographique de L'Insoutenable Légèreté de l'être a été réalisée en 1988, par Philip Kaufman avec Daniel Day-Lewis, Juliette Binoche, Lena Olin.

Extrait : (début du livre)
L’éternel retour est une idée mystérieuse, et Nietzsche, avec cette idée, a mis bien des philosophes dans l’embarras : penser qu’un jour tout va se répéter comme on l’a déjà vécu et que cette répétition va encore indéfiniment se répéter ! Que veut dire ce mythe insensé ? 
Le mythe de l’éternel retour nous dit, par la négation, que la vie qui va disparaître une fois pour toutes et ne reviendra pas est semblable à une ombre, qu’elle est sans poids, qu’elle est morte dès aujourd’hui, et qu’aussi atroce, aussi belle, aussi splendide fût-elle, cette beauté, cette horreur, cette splendeur n’ont aucun sens. Il ne faut pas en tenir compte, pas plus que d’une guerre entre deux royaumes africains du XIVe siècle, qui n’a rien changé à la face du monde, bien que trois cent mille Noirs y aient trouvé la mort dans d’indescriptibles supplices. 
Mais est-ce que ça va changer quelque chose à cette guerre entre deux royaumes africains du XIVe siècle de se répéter un nombre incalculable de fois dans l’éternel retour ?
Oui, certainement : cela va devenir un bloc qui se dresse et perdure, et sa sottise sera sans rémission.
Si la Révolution française devait éternellement se répéter, l’historiographie française serait moins fière de Robespierre. Mais comme elle parle d’une chose qui ne reviendra pas, les années sanglantes ne sont plus que des mots, des théories, des discussions, elles sont plus légères qu’un duvet, elles ne font pas peur. Il y a une énorme différence entre un Robespierre qui n’est apparu qu’une seule fois dans l’histoire et un Robespierre qui reviendrait éternellement couper la tête aux Français.
Disons donc que l’idée de l’éternel retour désigne une perspective où les choses ne nous semblent pas telles que nous les connaissons : elles nous apparaissent sans la circonstance atténuante de leur fugacité. Cette circonstance atténuante nous empêche en effet de prononcer un verdict quelconque. Peut-on condamner ce qui est éphémère ? 
Les nuages orangés du couchant éclairent toute chose du charme de la nostalgie ; même la guillotine.
Il n’y a pas si longtemps, je me suis pris moi-même sur le fait : ça me semblait incroyable mais, en feuilletant un livre sur Hitler, j’étais ému devant certaines des ses photos ; elles me rappelaient le temps de mon enfance ; je l’ai vécu pendant la guerre ; plusieurs membres de ma famille ont trouvé la mort dans des camps de concentration nazis ; mais qu’était leur mort auprès de cette photographie d’Hitler qui me rappelait un temps révolu de ma vie, un temps qui ne reviendrait pas ?
Cette réconciliation avec Hitler trahit la profonde perversion morale inhérente à un monde fondé essentiellement sur l’inexistence du retour, car dans ce monde-là tout est d’avance pardonné et tout y est donc cyniquement permis.  

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
République Tchèque
(Tchécoslovaquie)

littraturecontemporaines
Baby Challenge - Contemporain Livraddict : 16/20

 

 

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Commentaires
P
je l'ai lu dans le sadre du challenge moi aussi, c'est différent de ce que je lis d'habitude, j'ai bien aimé
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F
Je l'ai aussi il y a longtemps, je me rappelle avoir bien accroché mais c'est à peu près tout ! :)
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J
livre culte pour moi aussi mais il est vrai que sa construction est particukiiere. je le trouve si realiste, intimiste et cet amour si destructeur mais si bien decrit. le film est tres beau aussi.
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N
Dommage... Il fait partie de mes romans cultes !
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A
@Valérie : Merci... Tu m'as donnée l'idée de lui donner une couleur d'été... J'ai utilisé des photos perso de mon petit coin de Bretagne favori et les 3 baigneurs sont mes 3 loulous il y a quelques années...
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