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A propos de livres...
9 mai 2012

Harjunpäa et l’homme-oiseau – Matti Yrjänä Joensuu

harjunpaa 5518

Gallimard – novembre 2000 – 430 pages

Folio – septembre 2003 – 431 pages

Titre original : Harjunpäa ja rakkauden nälkä, 1993

Quatrième de couverture : 
Comme son surnom le laisse entendre, Titi se prend pour un oiseau. Il vole au-dessus des serrures et des toits, jusque dans la chambre d'inconnues qu'il caresse dans leur sommeil... Harjunpää, lui, est un flic fatigué, lourd comme le crime et la misère qui lui fournissent chaque jour leur lot de cadavres et de pleurs... La folie n'est pas loin. La Finlande et sa police sont bien au-delà de l'idée que l'on pourrait s'en faire... Sous les frimas aussi, l'ambivalence humaine draine son lot d'amour, de corruptions et de plaies... Titi, de simple volatile, pourrait devenir aigle... Harjunpää, à force d'amertume, risque de sortir les crocs. Surtout s'il joue sa place…

Auteur : Né en 1948, Matti Yrjänä Joensuu occupe depuis 1986 le poste d'inspecteur divisionnaire au sein de la brigade criminelle d'Helsinki. Il s'est également fait connaître en écrivant des romans policiers dont le héros, l'inspecteur Harjunpää, s'est imposé par son spleen désabusé pétri d'humanité.

Mon avis : (lu en mai 2012)
C'est en recherchant un livre d'un auteur finlandais que je suis tombée sur « Harjunpäa et l’homme-oiseau » de Matti Yrjänä Joensuu. Un auteur dont je n'avais jamais entendu parler, c'est un inspecteur de police à Helsinki, c'est pour cela que les descriptions du commissariat et des états d'âme de l'inspecteur Harjunpää sont parfaitement précises et crédibles.
Le lecteur suit en parallèle les vies d'un délinquant à la personnalité très étrange et de l'inspecteur Timo Harjunpää qui est las, fatigué, mais toujours rempli d'humanité. Il subit aussi bien sa vie privée que sa vie professionnelle. Il fait au mieux pour exercer son métier malgré une hiérarchie inefficace et peut-être corrompue, il doit faire face à des cadavres, des braquages mais aussi aux dysfonctionnements de la police finlandaise. Il est tellement pris par son travail qu'il délaisse un peu trop sa famille, femme, enfants, parents.
L’homme-oiseau c’est Asko Leinonen, ou Titi son double nocturne. Le jour Asko est cordonnier dans une galerie marchande d’Helsinki. La nuit Titi suit les couples où les femmes sont belles et jeunes jusque dans leur chambre. Il les observe et parfois il caresse la femme. Souvent, il revient voir les femmes quand elles sont seules et endormies. Asko fait également partie d'une famille de truands, tous pensent que leur petit frère est un demeuré, malgré cela ils lui reconnaissent un don, quand il est Titi, il sait rentrer n’importe où sans laisser de traces et sans se faire voir.

Le récit est assez classique, l'action se déroule lentement, il n'y aucun rebondissement tout est dans l'atmosphère et la conclusion du livre un peu surprenante. Dans cette histoire assez sombre j'ai découvert deux personnages très attachants. Une découverte plutôt réussite.

Extrait : (début du livre)
Un son très doux provenait de la nuit, ou bien une senteur à peine perceptible flottait dans l’obscurité. Quelque chose d’apaisant, semblable à l’odeur qui se dégage des barques et du bois des pontons humides. Même si Titi ne pouvait pas préciser la sensation, il percevait son effet. C’était comme si l’on déverrouillait quelque chose en lui ou si l’on ouvrait une trappe cadenassée au fond de sa conscience. Et il réalisa en un éclair que la faim était toujours là.
Elle bouillonnait à l’intérieur de son corps. Dans son bas-ventre, dans ses mollets. Mais elle se lovait surtout dans sa poitrine, s’y étendait tel un être vivant – un chat, ou alors un oiseau, un de ces oiseaux aux reflets d’argent qui déploient leurs ailes sur les écussons. Elle le faisait palpiter. C’était presque mieux que ce qu’il ressentait chez la Boucanée ou ce qu’avaient éveillé en lui les guêpières de la Biche, ou encore la Rouquine de la rue du Temple avec ses bas en Nylon noir et son petit abricot rasé aussi luisant que de la porcelaine. Malgré tout, Titi ne bougea pas d’un pouce. Il demeura impassible et s’efforça de son mieux de ne pas penser à la chose.
Titi savait ce qu’il faisait – il ne fallait pas penser à la faim. C’était interdit. Un peu comme le rire. Et ça n’avait pas été interdit par n’importe quel lampiste, mais par Dieu lui-même. Il était d’ailleurs plus sage de ne pas chercher à savoir pourquoi.
Et si malgré tout il pensait à la faim, cela équivalait à ouvrir la porte à l’horreur. Les terreurs d’enfance étaient de retour : les dents des mangeurs de quéquette grinçaient dans le noir, il était tout à coup persuadé que le cancer rongeait ses os, certain d’avoir attrapé le sida parce qu’il n’avait pas eu le temps  de traverser la rue pendant que le feu était vert ; ou alors il lui venait à l’esprit que Reino ou Douce Mère allaient mourir, qu’il allait les tuer d’une manière ou une autre, malgré lui. Pire que l’enfer. C’était la punition quand il pensait à la faim. Car la faim devait être punie, et lui aussi. Et quand la punition explosait dans son cerveau, adieu la faim ! La femme la plus splendide du monde aurait pu trotter devant lui, ivre morte, la houppe et les seins offerts, il aurait été inutile d’envisager quoi que ce soit. 

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Challenge Voisins, voisines
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Finlande

 Défi Scandinavie noire 2012
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Finlande

 Challenge Viking Lit' 
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Challenge Littératures Nordiques
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Animaux"

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8 mai 2012

L'écrivain de la famille – Grégoire Delacourt

l__crivain_de_la_famille JC Lattès – janvier 2011 – 265 pages

Quatrième de couverture :
Je venais d'avoir le bac de justesse. Ma soeur avait quatorze ans, elle écoutait Sheila chanter Hôtel de la plage avec les B. Devotion, allongée sur son lit. Il y avait des posters de Richard Gere et de Thierry Lhermitte sur les murs. Elle croyait au prince charmant. Elle avait peur de coucher avec un garçon, à moins qu'il ne fût le prince. Elle m'avait demandé si ça avait été bien ma première fois et j'avais répondu, d'une voix douce, oui, oui, je crois que c'était bien, et elle avait eu envie qu'on dise ça d'elle un jour, juste ça, oui, oui, c'était bien.
Et puis notre frère était entré dans la chambre, il nous avait couverts de ses ailes et nos enfances avaient disparu.

À sept ans, Edouard écrit son premier poème. Trois rimes pauvres qui vont le porter aux nues et faire de lui l'écrivain de la famille. Mais le destin que les autres vous choisissent n'est jamais tout à fait le bon...
Avec grâce et délicatesse, Grégoire Delacourt nous conte une histoire simple, familiale, drôle et bouleversante. 

Auteur : Né en 1960 à Valencienne, Grégoire Delacourt est publicitaire et signe avec L’Écrivain de la famille son premier roman.

 

Mon avis : (lu en mai 2012)
Parce qu'à l'âge de sept ans, Édouard a écrit un petit poème, il devient pour les siens « L'écrivain de la famille ». Quelle responsabilité pour un si jeune garçon… D’autant plus que jamais plus il ne n’arrivera à rééditer cet « exploit », les mots le fuient et avec le temps, il assiste sans pouvoir rien faire à l’éclatement de sa famille. Est-ce parce qu’il n’a jamais pu écrire le livre que l’on attendait de lui ?
Édouard est très touchant, il vit très mal les échecs qui l’entourent, la fin de l’unité de sa famille, l’échec de sa vie amoureuse, l’échec de sa vocation d’écrivain… Et pourtant, il ne baissera pas les bras et plein d’amour pour les siens il finira par écrire leur histoire avec beaucoup de drôlerie mais aussi de poésie et de sensibilité.
Grégoire Delacourt a une très belle écriture, il nous décrit des personnages incroyables et touchants comme le père devenu sourd, le frère-oiseau, la sœur dont le cœur est devenu dur comme de la pierre… 
C’est également un joli voyage dans le temps car l’auteur évoque beaucoup de références des années 70, 80 et 90 : évènements, musique, écrivains, film, sans oublier la publicité…

Extrait : (début du livre)
A sept ans, j’écrivis des rimes.

Maman
T’es pas du Zan.
Papa
Tu fais des grands pas.
Mamie
T’es douce comme de la mie.
Papy
Tout le monde fait pipi.

A sept ans, je connus mon premier succès littéraire. La maman en question me serra dans ses bras. Le papa, la mamie et le papy applaudirent.
Les compliments fusèrent. Les verres trinquèrent. Des mots importants furent prononcés. Un don. Il le tient de son grand-père Pierre, celui qui a écrit cette si jolie lettre de Mauthausen, en 1941. Un poète. Un Rimbaud de sept ans.
Il y a eu une larme aussi, sur la joue de mon père ; lente et lourde. Du mercure.

Les regards changèrent. Les sourires s’allongèrent. En quatre rimes pauvres, j’étais devenu l’écrivain de la famille.
A huit ans, je n’eus plus rien à écrire.
La grâce des homonymes appris au CM1 me permit un temps de faire illusion. Je me revois dans la cuisine jaune pâle de notre maison de Valenciennes sortir de ma poche une feuille pliée dans laquelle mes parents émerveillés (qui rime avec pliée) attendaient la confirmation de la poésie du génie.

Je suis allé vers la chaire
J’ai trouvé quelqu’un de cher
Qui voulait manger ma chair

Ma sœur se mit à crier. Mon frère s’envola jusqu’au faîte du bahut. Ma mère bondit vers les escalopes qui brûlaient.
Mon père, lui ne bougea pas. Une lueur étrange irradiait ses yeux verts. Il hocha imperceptiblement la tête. Je sais aujourd’hui que mes mots s’y bousculaient.
Plus tard, alors que j’étais au lit, il me demanda si je connaissais celui-ci, extraordinaire, que seuls quelques hommes savent prononcer sans trébucher. Ce mot qui sépare le vulgum pecus du poète :
- Transsubstantiation.
Je restai coi.
- C’est le terme qui désigne la transformation d’une substance en une autre. La chair de ton poème, c’est l’amour de Dieu. Je le sais, à cause de chaire qui dit église et de cher qui dit amour. Comment as-tu trouvé ça ?
- Je ne sais pas papa, c’est venu tout seul.
Il posa un baiser sur mon front.
- Alors continue. Laisse les choses s’écrire.

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Déjà lu du même auteur : 

5505 La liste de mes envies


Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Métier"

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7 mai 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [76]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

haka_p le_petit_bonzi mon_doudou_divin confidences___Allah_jl l__crivain_de_la_famille le_vieil_homme_et_la_mer_folioj_1999 quand_vous_lirez_ce_livre_p 5518 l_ann_e_o__tout_a_chang_ mr_ibrahim_ldp_2012

Haka – Caryl Férey (billet publié cette semaine)
Le petit Bonzi - Sorj Chalandon 
Mon doudou divin - Katarina Mazetti
Confidences à Allah - Saphia Azzeddine (partenariat Livraddict)

L'écrivain de la famille - Grégoire Delacourt 
Le vieil homme et la mer - Ernest Hemingway 
Quand vous lirez ce livre... - Sally Nicholls 
Harjunpäa et l’homme-oiseau – Matti Yrjänä Joensuu 
L'année où tout a changé - Jill Hucklesby 
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran – Éric-Emmanuel Schmitt

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Le tapis du salon - Annie Saumont

Que lirai-je cette semaine ?

L'été de l'ours - Bella Pollen
Au lieu-dit Noir-Étang... - Thomas H. Cook


Bonne semaine et bonne lecture.

6 mai 2012

Le Vieil Homme et la Mer - Ernest Hemingway

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Gallimard – décembre 1952 -

Folio – janvier 1972 – 148 pages

Folioplus – mars 1996 – 188 pages

Folio junior – octobre 1999 – 157 pages

Folio bilingue – septembre 2002 - 240 pages

Folioplus – janvier 2007 – 183 pages

Folio junior – janvier 2009 – 131 pages

traduit de l'américain par Jean Dutourd

Prix Nobel 1954

Titre original : The Old Man and the Sea, 1952

Quatrième couverture : 
« Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, j'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ça m'est égal lequel de nous deux tue l'autre.
Qu'est-ce que je raconte ? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. »

Auteur : Né à  Oak Park (Illinois) , le 21/07/1899, autodidacte, Ernest Hemingway se lance dans le journalisme et intègre bientôt la rédaction du Kansas City Star. En 1917, il s'engage en tant qu'ambulancier sur le front, en Italie. Puis il s'établit à Paris et rencontre la romancière Gertrude Stein. Sous son influence, il opte pour une écriture concise, dépouillée - le fameux 'style maigre' d'Hemingway. Les violences vues lors de la guerre parcourent son oeuvre, comme autant de motifs obsessionnels. En 1936, il rejoint les forces républicaines de la guerre d'Espagne, puis migre vers Cuba. Il reçoit le prix Pulitzer pour 'Le Vieil Homme et la mer' en 1952, puis le prix Nobel de littérature en 1954. Malade, physiquement diminué, il se suicide à  Ketchum (Idaho) , le 2/07/1961, suivant l'exemple de son père.

Mon avis : (relu en mai 2012)
J'ai lu ce livre pour la première fois lorsque j'étais au Collège et j'en gardais un très bon souvenir. Il est vrai que j'ai toujours aimé les livres autour de la mer... Ce relecture a été tout aussi magique.
Cette histoire se déroule à Cuba un pays où a vécu Ernest Hemingway et où ce livre a été écrit. Santiago est un vieux pêcheur, Manolin est un jeune garçon qui l'accompagne chaque jour à la pêche. Malheureusement, cela fait 84 jours qu'ils n'ont pris aucun poisson et les parents de Manolin préfèrent que désormais leur fils embarque sur un autre bateau moins malchanceux. Le soir, après sa journée de pêche, le jeune garçon continue à prendre soin de Santiago, il lui apporte à manger et vient discuter de baseball américain avec lui.
Un jour, Santiago annonce à Manolin qu'il va partir plus loin dans le Golfe, seul, pour rapporter du poisson et ne plus être la risée des autres pêcheurs. Après plusieurs jours sans prise, il finit par attraper un gigantesque espadon avec lequel il va lutter durant de longues heures... Cette lutte est le symbole du combat de l'homme face à la nature. L'épopée de ce vieil homme est une vraie leçon de vie. J'ai beaucoup aimé le texte simple mais très évocateur d'Hemingway, les descriptions de la mer, des scènes de pêche ou de la lutte entre le vieil homme et l'espadon sont magnifiques. Un classique à découvrir sans hésiter !

Le roman fut adapté plusieurs fois au cinéma :

En 1958 réalisé par  John Sturges, avec Spencer Tracy dans le rôle titre et Felipe Pazos en Manolin. Le film remporta l'Academy Award pour l'Oscar de la meilleur musique et fut nommé dans les catégories "Meilleur acteur" et "Meilleur réalisateur".

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En 1989,  Le Vieil Homme et la Mer fut réalisée pour la télévision avec Anthony Quinn.

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En 1999, Le Vieil Homme et la Mer, un film d'animation réalisé par Alexandre Petrov fut présenté. Ce film remporta l'Oscar du meilleur film d'animation en 2000.

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Extrait : (début du livre)
Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l'accompagna ; mais au bout de ce temps, les parents du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidement et sans remède salao ce qui veut dire aussi guignard qu'on peut l'être. On embarqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois poissons superbes.
Chaque soir le gamin avait la tristesse de voir le vieux rentrer avec sa barque vide. Il ne manquait pas d'aller à sa rencontre et l'aidait à porter les lignes serrées en spirales, la gaffe, le harpon, ou la voile roulée autour du mât. La voile était rapiécée avec de vieux sacs de farine ; ainsi repliée, elle figurait le drapeau en berne de la défaite.
Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque. Les taches brunes de cet inoffensif cancer de la peau que cause la réverbération du soleil sur la mer des Tropiques marquaient ses joues ; elles couvraient presque entièrement les deux côtés de son visage ; ses mains portaient les entrailles profondes que font les filins au bout desquels se débattent les lourds poissons. Mais aucune de ces entrailles n'était récente : elles étaient vieilles comme les érosions d'un désert sans poissons.
Tout en lui était vieux, sauf son regard, qui était gai et brave, et qui avait la couleur de la mer.
- Santiago, dit le gamin tandis qu'ils escaladaient le talus après avoir tiré la barque à sec, je pourrais revenir avec toi maintenant. On a de l'argent.
Le vieux avait appris au gamin à pêcher et le gamin aimait le vieux.
- Non, dit le vieux, t'es sur un bateau qu'a de la veine. Faut y rester. 

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drame 
Baby Challenge - Drame Livraddict : 11/20 

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21/50 : Floride

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Géographie"

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5 mai 2012

Haka – Caryl Férey

Challenge Destination Nouvelle-Zélande : 5 mai 2012
proposé par evertkhorus
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Editions Baleine – Le Seuil - mars 1999 -

Folio – janvier 2003 – 435 pages

Folio – octobre 2011 – 814 pages

Quatrième de couverture : 
Il y a vingt-cinq ans, Jack Fitzgerald s'est engagé dans la police néo-zélandaise avec l'esprit de retrouver sa femme et sa fille, toutes deux mystérieusement disparues. Aujourd'hui capitaine de la police d'Auckland, il cherche à travers les affaires du quotidien un lien qui pourrait le délivrer de sa névrose. La jeune fille que l'on vient de retrouver morte, le sexe scalpé sur une plage de Devonport, n'est que le premier d'une effroyable série de cadavres autour desquels gravitent un peintre épileptique, un dandy homosexuel, sa femme et quelques membres de la communauté maorie. Malcom Kirk le géant qui sème la terreur chez les prostituées, et surtout le charmant Zinzan Bee qui, avec ses guerriers, perpétue au cri du Haka des rites ancestraux sanguinaires. Secondé par Ann Waitura, une jeune et brillante criminologue, Jack Fitzgerald mènera l'enquête jusqu'au chaos final.

Auteur : Né en 1967, à Caen, remarqué lors de la parution de son troisième roman 'Haka', Caryl Férey s'inscrit rapidement parmi les figures importantes du polar à la française. La singularité de ses oeuvres : le dépaysement. Grand voyageur, l'écrivain situe ses romans noirs, parmi lesquels 'Zulu' ou 'Utu', aux quatre coins de la planète, de la Nouvelle-Zélande, où il a vécu, au Maroc en passant par la France ou l'Afrique du Sud. Inspiré par la culture rock, on lui doit des titres comme 'La Jambe gauche de Joe Strummer', référence directe à sa passion pour les Clash, ou 'D'amour et dope fraîche', qui constitue un nouvel épisode des aventures du Poulpe. Férey distille également son talent en direction d'un public plus jeune avec des livres comme 'Jour de colère' ou 'Ma langue de fer'. Lui qui a débuté auprès d'une petite maison d'édition rennaise, La Balle d'Argent, fait désormais partie des valeurs sûres de la prestigieuse Série noire.

 

Mon avis : (lu en avril 2012)
Lorsque  evertkhorus a proposé la Nouvelle-Zélande pour le Challenge Destination, j'ai rapidement choisi le livre « Haka » de Caryl Férey qui se trouvait dans ma PAL.
J'avais découvert Caryl Férey avec « Zulu », un livre à la fois terrifiant et bouleversant. Cette nouvelle lecture n'est pas très différente dans le style : voilà un roman policier d'une violence et d'une noirceur totale.

« Zulu » avait pour cadre l'Afrique du Sud, ici dans « Haka » nous partons en Nouvelle-Zélande.

 

D'origine moitié maori moitié écossaise, Jack Fitzgerald est hanté depuis vingt-cinq ans par la soudaine disparition de sa femme et sa fille. Depuis, il est devenu l'un des meilleurs flics d'Auckland. Il a en lui beaucoup de rage et de violence.
Lorsque l'histoire commence, le corps d'une femme vient d'être retrouvé sur une plage, le pubis entièrement scalpé. Jack Fitzgerald est appelé pour mener l'enquête, il est secondé par Ann Waitura, une jeune et jolie spécialiste en criminologie. Dans le passé un meurtre équivalent a déjà été perpétré...
L'intrigue est bien mené, il y a de nombreuses pistes, du suspens, du rythme et un dénouement inattendu, des personnages souvent excessifs dont la psychologie a été bien travaillé. Seul bémol, les très nombreux morts qui se succèdent cela fini par vraiment altérer la crédibilité de l'intrigue...
A travers ce thriller ethnique plutôt passionnant, j'ai découvert certains côtés de la culture et l'histoire de la Nouvelle Zélande. Caryl Férey a su parfaitement décrire des Maoris puissants, fiers qui revendiquent leur propre culture face aux colons blancs mais aussi les paysages grandioses et sauvages de Nouvelle-Zélande.

Extrait : (début du livre)
Naturellement. C'était forcément une chose vomie mille fois qui lui tordait le ventre. Et chaque matin, Jack Fitzgerald pouvait mesurer l'ampleur du chaos ; une partie d'infini qu'aucun stratagème mathématique ne comblerait jamais. Il l'avait juré.
Sa famille avait disparu. Depuis, Jack allait se réfugier dans la chambre isolée au fond du couloir, celle de la gamine. Il n'en ressortait qu'à l'aube, moribond, sans larmes, à moitié fou. Outre les photos, exposées aux murs par dizaines, il avait réuni là dossiers, ordinateurs, cartes d'état-major, témoignages divers et autres rapports de police liés à leur disparition. De cette histoire, Jack connaissait tout mais ne savait rien. Avec le temps, la chambre de la petite était devenue son bureau parallèle, une sorte de cimetière sans tombe : tant qu'on n'aurait pas retrouvé les corps, il resterait son propre fossoyeur - et accessoirement capitaine de la police d'Auckland.
Ce petit manège durait depuis bientôt vingt-cinq ans. Fitzgerald en avait aujourd'hui quarante-cinq ans et sombrait peu à peu vers le Pandémonium de son seul imaginaire. Car ce qui le poussait à se réfugier dans le bureau secret relevait plus du comportement psychotique que du rite obsessionnel. Dans le langage psychiatrique, la fonction était précise : il entretenait son délire.
D'après les experts, c'était la seule façon de guérir.
D'après lui, c'était la seule raison de vivre.

Déjà lu du même auteur : 

zulu Zulu

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012

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"Sport / Loisirs"

Challenge Thriller 
Challenge_Thriller
 catégorie "Même pas peur" : 17/8

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4 mai 2012

Mon doudou divin – Katarina Mazetti

mon_doudou_divin Gaïa – mars 2012 – 214 pages

traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus

Titre original : Mitt himmelska kramdjur, 2007

Quatrième de couverture : 
Pigiste pour la presse féminine, Wera a épuisé tous les sujets. Et ses liquidités ! Elle tombe à la caisse d'un supermarché sur une petite annonce proposant un stage en spiritualité. Un sujet en or ! C'est parti pour trois semaines d'immersion à La Béatitude, en compagnie d'un apprenti gourou, d'une « petite mère », et de quatre autres participants en manque de spiritualité. Il y a un médecin radié, un musulman iranien, une femme invisible, et Madeleine qui porte en permanence son sac à dos comme un fardeau. Ressortiront-ils adeptes d'une nouvelle religion ou déchargés de leurs préjugés ? Car tous, même Wera et son pseudo-cynisme, sont en quête de sacré. N'avons-nous pas tous besoin d'un doudou divin à dorloter ?

Auteur : Née en 1944, Katarina Mazetti est journaliste, productrice radio et auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes. La France caracole largement en tête des pays où elle connaît un immense succès, notamment avec Le mec de la tombe d'à côté et Le caveau de famille.

Mon avis : (lu en avril 2012)
Journaliste en mal d'inspiration, Wera tombe sur une petite annonce pour un stage de spiritualité. Elle décide de s'y inscrire et se retrouve en pleine campagne dans une ferme en compagnie de six autres personnes pour un séjour de trois semaines à La Béatitude. Il y a Adrian, apprenti gourou, Annette, les organisateurs du stage, un médecin radié, un musulman iranien, une femme presque invisible et Madeleine avec son sac à dos. Wera et Madeleine sont tour à tour les narratrices de cette histoire. Elles font le portrait ce cette surprenante « communauté ». Ils tous et toutes des idées différentes sur les religions ou les croyances, ils sont là pour échanger, se réconcilier avec le spirituel et avec eux-même.
En y ajoutant l'humour piquant de Katarina Mazetti, je m'attendais à un cocktail plutôt détonnant...
Malheureusement, la mayonnaise n'a pas totalement prise, certains passages sont très bien mais par moment il y a des longueurs et cela manque un peu d'originalité.
J'ai passé un bon moment de lecture mais je m'attendais à mieux...  

Extrait : (début du livre)
Comment me suis-je retrouvée à La Béatitude ?
Ben… faut bien gagner sa croûte. Je travaille comme journaliste free-lance dans une petite localité. Si petite que les automobilistes de passage sont sidérés de tomber sur le panneau « Merci de votre visite, à bientôt » alors qu’ils croyaient tout juste arriver. Oui, il est parfaitement possible de louper complètement la ville, si on n’y prend garde. Je projette de déménager, mais il faudra d’abord que ma vieille mère se décide à mourir, elle n’en a plus que pour un an ou deux, au grand maximum. On n’est pas les meilleures amies du monde, mais on observe une sorte de neutralité armée, et je suis son seul enfant.
Les piges haut de gamme atterrissent rarement sur les genoux des journalistes indépendants dans de si petites villes. Ici, pas la moindre affaire municipale louche à dégoter que toute la ville ne connaisse de longue date et qui n’ait déjà été largement punie par la surveillance citoyenne. Ou alors les coupables jouissent de la protection gracieuse de l’Homme Fort local (président de parti, sang bleu ou gros contribuable) et les articles ne sont pas publiés. Je mets du beurre dans les épinards en faisant des piges pour des magazines nationaux et des suppléments du dimanche, mais les alouettes viennent rarement voleter toutes rôties autour de moi.
J’étais donc en train de pister des scoops, le nez dans le bitume, comme d’habitude. Tous mes articles ayant déjà été payés, je n’avais plus de rentrées d’argent, et mon compte en banque se vidait lentement mais sûrement.
Puis un jour j’entre dans la supérette en bas de chez moi et je trouve une petite annonce sur le tableau d’affichage, parmi les offres de baby-sitting et de skis d’occasion. Elle était écrite à la main, le bord inférieur divisé en petits talons détachables soigneusement marqués à la règle, avec un numéro de téléphone. Stage à La Béatitude clamait l’en-tête tracé aux feutres de toutes les couleurs avec une écriture qui tenait du cours du soir de calligraphie. Grande majuscule avec un serpent joliment dessiné et en bas à côté, une pomme.
Si j’avais vu cette annonce dans une de ces revues New Age indigestes, je ne lui aurais pas accordé la moindre attention. 
Tu es à la recherche d’une foi ? D’un mode de vie ? Tu essaies de trouver ton Dieu au moyen de cérémonies et rituels divers, tu te laisses absorber par différentes doctrines – pour les abandonner aussitôt ? Alors tu aimerais peut-être nous accompagner au domaine de La Béatitude, pour trois semaines de stage en octobre, et essayer de trouver – ou de créer – ta propre foi en toute tranquillité, de forger ta propre image d’un dieu, de suivre ta voix intérieure. Seul et dans la rencontre avec d’autres, en quête comme toi. Nous concevons ce stage comme un cercle d’études et notre but n’est pas de gagner de l’argent sur ton dos, nous participons aussi et nous ne facturons que la nourriture et le gîte. Appelle-nous ! Adrian et Annette.
Puis tout en bas, un PS en grosses lettres d’imprimerie : Attention !!! Nous ne détenons pas de réponses !
Un stage pour créer son propre dieu ! Ça a immédiatement fait tilt, pour la journaliste que je suis, mais aussi pour la personne privée. Certes, je n’étais pas activement préoccupée par la quête d’un dieu, mais j’ai tout de suite eu envie de savoir ce qui pouvait bien pousser les gens à chercher !
Ma truffe s’est mise à vibrer comme celle d’un limier. J’étais aussi à la recherche d’un bon sujet d’article à placer dans un magazine classieux, de ceux sur papier glacé qui payent bien. Quelque chose d’Authentique et de Grand Public, mais qui offre une Qualité pour lecteurs difficiles. Dans le genre chou farci pour la jet-set. Un pays comme la Suède, qui vient de vendre son État providence pour un plat de lentilles, se vautre volontiers dans la nostalgie du bien-être démocratique, de l’instruction pour tous, du bandy* et des remerciements fleuris aux maisons de retraite – et puis ce stage à La Béatitude avait aussi une touche philosophique, furieusement tendance par les temps qui courent. Sans parler des aspects politiques : les antagonismes religieux sont devenus bien plus branchés que la défunte Guerre froide. Dans la peau clandestine d’une chercheuse de dieu, je m’appliquerais à explorer ce besoin de divin ! J’ai réussi à vendre l’idée à un rédacteur, pour un bon prix et tous frais payés. Rapports réguliers envoyés par mail. Heureusement, c’était possible avec mon téléphone portable, rien ne disait que des lieux de stage paumés à la campagne disposent d’une connexion.

* Lointain ancêtre du hockey sur glace, encore en vogue dans les pays nordiques et en Russie. (note des traductrices)

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Déjà lu du même auteur :

le_mec_de_la_tombe_d___cot_ Le mec de la tombe d'à côté   les_larmes_de_Tarzan

entre_dieu_et_moi_c_est_fini  Entre Dieu et moi, c’est fini  le_caveau_de_famille Le caveau de famille

Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Suède

 Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
dc3a9fi_scandinavie_blanche

Suède : Katarina Mazetti

 Challenge Viking Lit' 
Viking_Lit

Challenge Littératures Nordiques
litterature_nordique

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
logo_Petit_BAC_2012
"Objet"

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4 mai 2012

Concours STAR - 4ème édition : bilan semaine 4

Voilà un petit bilan de ma quatrième semaine de participation 
au Concours Stop Talking And Read (4ème édition), organisé par Liyah

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Compteur (au 04/05/2012 00:00) : ???? pages 

 A la demande de Liyah pas de chiffres aujourd'hui...

Bilan semaine 1 : 1113 pages

l_homme_qui_souriait_p 5507 aral juste_avant deux_jours___tuer

L'homme qui souriait - Henning Mankell (de la page 115 à la page 422 = 308 pages)
Ouvrière - Franck Magloire (184 pages)
Aral – Cécile Ladjali (252 pages)
Juste avant – Fanny Saintenoy (119 pages)
Deux jours à tuer – François d’Epenoux (250 pages)

§ § §

Bilan semaine 2 : 1153 pages

jours_sans_faim ocean_noir_folio le_prince_de_la_brume_ le_chien_des_baskerville_ldpj_2002 

Jours sans faim – Delphine de Vigan (124 pages)
Noir océan – Stefán Máni (543 pages)
Le Prince de la Brume - Carlos Ruiz Zafón (210 pages) 
Le Chien des Baskerville - Arthur Conan Doyle (282 pages)
Si je reste - Gayle Forman (118/187 pages) 

§ § §

Bilan semaine 3 : 1834 pages

si_je_reste_p destination_NZ Bon_r_tablissement la_fille_tomb_e_du_ciel D_autres_vies_que_la_mienne_folio banquises les_revenants 

Si je reste – Gayle Forman (69/187 pages) 
Un livre pour le Challenge Destination proposé par evertkhorus (435 pages) 
Bon rétablissement - Marie-Sabine Roger (205 pages)
La fille tombée du ciel - Heidi W. Durrow (274 pages)
D'autres vies que la mienne – Emmanuel Carrère (352 pages)
Banquises - Véronique Goby (247 pages)
Les revenants - Laura Kasischke (LC avec Enna pour le 10/05) (252/588 pages)

§ § §

Bilan semaine 4 : ??? pages

les_revenants le_petit_bonzi mon_doudou_divin confidences___Allah_jl l__crivain_de_la_famille le_vieil_homme_et_la_mer_folioj_1999 quand_vous_lirez_ce_livre_p 

Les revenants - Laura Kasischke (LC avec Enna pour le 10/05) 
Le petit Bonzi - Sorj Chalandon 
Mon doudou divin - Katarina Mazetti 
Confidences à Allah - Saphia Azzeddine 
L'écrivain de la famille - Grégoire Delacourt 
Le vieil homme et la mer - Ernest Hemingway 
Quand vous lirez ce livre... - Sally Nicholls 
Harjunpäa et l’homme-oiseau – Matti Yrjänä Joensuu (en cours)

 Il ne reste plus que 3 jours de Challenge ! ! !

3 mai 2012

Le Petit Bonzi – Sorj Chalandon

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Grasset – septembre 2005 – 345 pages

Livre de Poche – août 2007 – 252 pages

Quatrième de couverture : 
Jacques Rougeron a douze ans. Un soir d'automne, au pied de son immeuble, il croit avoir enfin trouvé le moyen de guérir. Jacques Rougeron est bègue. Il voudrait parler aussi vite, aussi bien que Bonzi et tous les autres. Bonzi, c'est son ami, son frère, c'est lui, presque. Bonzi le soutient. Ils n'ont que quelques jours. C'est leur secret.

Auteur : Sorj Chalandon, 53 ans, est journaliste à Libération depuis 1974. Il a reçu le prix Albert Londres en 1988 pour ses articles sur le procès Barbie et l'Irlande du Nord. Le Petit Bonzi est son premier roman.

Mon avis : (lu en avril 2012)
J'ai découvert Sorj Chalandon en lisant Retour à Killybegs puis Mon traître. C'est un écrivain qui me touche beaucoup et je suis ravie de pouvoir lire son premier roman.
Jacques Rougeron a douze ans et est en CM2. Il est bègue et n’arrive pas à maitriser la parole avec les autres. C’est seulement à son ami Bonzi qu’il arrive à parler normalement. Ce dernier l’accompagne à tout moment et lui souffle ses mots et lui donne des idées pour guérir… Des idées comme manger des herbes pour guérir, imaginer une épidémie de peste… Ces idées ne sont pas toujours de bonnes idées et malgré lui, Jacques va déclencher quelques « catastrophes » dont il ne sait plus comment échapper.
Heureusement, il va trouver un allié de choix qui le comprend et le protège en la personne de Manu, un instituteur à l’écoute et généreux qui va aider Jacques à prendre confiance en lui, à grandir.
Un livre très touchant avec beaucoup de fraîcheur, de sensibilité. Une écriture belle et pleine de délicatesse...
Je suis devenue une vraie fan de Sorj Chalandon et je me réjouie d'avance de pouvoir encore découvrir d’autres de ses livres.

Extrait : (début du livre)
C'est en mars 1964 que Jacques a mangé de l'herbe pour la première fois. Il en avait mangé avant, bien avant, beaucoup et des jours durant, mais la première fois qu'il a mangé de l'herbe et qu'il a guéri c'est en mars 1964, c'était le soir et il avait plu.
- C'était quand déjà, la première fois que tu as mangé de l'herbe et que tu as guéri ? lui a demandé Bonzi.
- C'est en mars, c'était le soir et il avait plu, lui a répondu Jacques.

C'était le soir. Il avait plu. L'herbe avait son goût d'orage, une saveur écœurante faite de terre, de lourd et d'étang. Jacques était à genoux. Il fouillait le sol humide à deux mains. A cause d'un éclair, il a levé la tête pour la première fois. Les façades sont devenues violentes, blêmes comme des oiseaux bouillis. Il a sursauté. Il s'est figé au fracas blanc.
- Regarde les fenêtres pour voir si on te voit, a murmuré Bonzi.
Alors Jacques a cessé de creuser et il a regardé les fenêtres.
Il a regardé mademoiselle Lannoy. Elle était dans l'embrasure, au premier étage de Canari, silhouette légère masquée par un pli de rideau. Il a regardé les frères Fayon. Le grand Lucien, qui est méchant, et Roger qui est dans sa classe. Ils étaient là, épaules contre torse, avec la petite Sophie qui courait bras en l'air. Il a regardé monsieur Le Goff au deuxième étage de Perruche, bien droit, ses mains de marin sur ses hanches et sa fenêtre grande ouverte au temps. Il a regardé Luc Vandemer, dans la lumière éteinte, balayé en spectre par un débris d'éclair. Il a regardé madame Fayolle, toute seule et toute voûtée. Elle avait posé une main contre la vitre, en auvent sur son front, et de l'autre, elle retenait le pan de son habit. Il a aussi regardé la fenêtre obscure de Martine Giboulet, le rideau clair désert sans elle dans le recoin. Il se souvient que tout était tendu, tout était inquiet. Et plus l'orage grondait et plus les ombres étaient nombreuses. En les voyant, Jacques a pensé aux animaux tremblants de la forêt qui brûle. Il a pensé à la peur des cavernes racontée par Richard Vandi, quand les hommes ne savaient pas que le jour se relève. Il a pensé à la peste de son cours d'histoire, à Manu, qui raconte les grelots attachés aux cous des mourants pour que les vivants aient le temps de s'enfuir.  

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Déjà lu du même auteur :

Retour___Killybegs  Retour à Killybegs  mon_traitre_p Mon traître

Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Prénom"

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2 mai 2012

Confidences à Allah - Saphia Azzeddine

Lu dans le cadre d'un partenariat Livraddict et J'ai Lu

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Editions Léo Scheer – janvier 2008 – 145 pages

J'ai Lu – avril 2012 – 127 pages

Quatrième de couverture : 
Comment devenir libre quand tout vous destine à la soumission ? Comment rester debout face aux hommes et à Dieu ? 
Vers qui se tourner quand on vit dans la misère ? À qui parler lorsqu'on est perdu et rejeté par la société ? Jbara, petite bergère des montagnes du Maghreb, choisit Allah. Dans un monde qui ne voulait pas d'elle, Il deviendra son unique confident. C'est à Lui que s'adresse ce monologue fiévreux et enragé, où l'humour perce souvent, celui d'une jeune fille qui tente d'échapper à l'enfermement.  

Auteur : Saphia Azzeddine est écrivain et cinéaste. Elle a adapté et réalisé Mon père est femme de ménage, et s'apprête à réaliser La Mecque-Phuket. Confidences à Allah est son premier roman, suivi de trois autres.

Mon avis : (lu en avril 2012)
J'ai demandé de participer à ce partenariat J'ai Lu / Livraddict en lisant la quatrième de couverture de ce livre. Or j'ai trouvé cette quatrième de couverture plutôt trompeuse.
Dans ce court roman, Saphia Azzeddine nous raconte l'histoire de Jbara une petite bergère des montagnes du Maghreb, elle refuse de devenir une femme soumise comme sa mère. Jbara s'adresse directement à Allah pour raconter dans un style direct et sans fioriture sa pauvre vie. C'est un témoignage sur la condition de la femme au Maghreb, avec un certain cynisme et quelques touches d'humour l'auteur dénonce l'hypocrisie des règles morales et traditionnelles du pays.
L’intention est louable, courageuse et culottée mais j'ai été très gênée par le ton et le vocabulaire cru, grossier et vulgaire, je ne pense pas que cela apporte un plus à ce livre. Heureusement que ce roman ne faisait que 127 pages sinon j'abandonnais sans aucun remord cette lecture. J'attendais de la naïveté, de la légèreté et j'ai trouvé l'opposé. C'était l'escalade dans la grossièreté, alors l'émotion n'est pas passé et l'histoire a perdu en vraisemblance. Trop c'est trop...
En conclusion j'ai aimé le message que voulait nous faire passer Saphia Azzeddine dans ce livre mais j'ai détesté la forme et surtout le côté vulgaire du texte... Dommage, je regrette vraiment avoir raté la rencontre avec cette auteur que je ne connaissais pas.

Merci aux éditions J'ai Lu et à Livraddict pour ce partenariat.


Logo Livraddict


 Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
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Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
logo_Petit_BAC_2012
"Personne connu"

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1 mai 2012

Un brin de muguet... pour le 1er Mai

Dans mon jardin, aujourd'hui le muguet n'est pas encore réellement fleuri...

muguet1 muguet2

attendons quelques jours pour qu'il soit comme celui de l'année dernière...

P1100732_25


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