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A propos de livres...
18 mai 2012

Nouvelles à ne pas y croire – Fabien Maréchal

nouvelles___ne_pas_y_croire Éditions dialogues – février 2012 – 120 pages

Quatrième de couverture :
Ici, les oiseaux font la loi, les cafetières s'enfuient, vos invités se présentent nus à votre porte, les jeux télévisés vous expédient en prison mais vos voisins ont très bon goût. 
Soudain plongés dans des situations qui les dépassent, les personnages de ces drôles d'histoires affrontent des questions qui traduisent l'absurdité de l'existence: jusqu'où sommes-nous dupes, de nos relations sociales, des mises en scène de la télévision, de la justice ? A quel point contribuons-nous à bâtir nos prisons ? Comment s'en évader ? Et surtout, surtout : pourquoi diantre les trains devraient-ils avoir un horaire et une destination ? Ces anti-héros sont chacun de nous quand la maîtrise de notre destin nous échappe, au point que la réalité semble perdre son sens. Nous nous en doutions mais ces nouvelles le prouvent: si le monde est fou, c'est bien que nous le sommes tous un peu.

Auteur : Fabien Maréchal a 40 ans, il est journaliste. Il a travaillé en presse régionale et pour des magazines, et a contribué à plusieurs sites Internet sur la culture et la musique. Il considère l'écriture comme un moyen, microscope ou télescope, d'apercevoir ce qui échappe à nos sens et à nos certitudes – et de rire, si possible, de soi-même.

Mon avis : (lu en mai 2012)
C'est l'avis enthousiaste d'une habituée du Café Lecture de la Bibliothèque qui m'a incitée à découvrir ce recueil de sept nouvelles. Ce sont des histoires très originales, mélangeant l'absurde et les situations décalées... Les objets de nos maisons qui décident un jour s'enfuir, vos amis qui viennent dîner chez vous dans le plus simple appareil, un journaliste angoissé de ne pas avoir une bonne nouvelle pour son journal de 20h, un jeu de télé-réalité qui incite les candidats à dénoncer ses proches, des trains qui n'ont plus d'horaires ou de destinations prévus, des drôles de repas avec les voisins et des oiseaux qui ont pris le pouvoir...

C'est une lecture distrayante, pleine de surprises, à aucun moment je ne m'attendais aux conclusions de ces histoires. Ce sont des petites histoires sur un ton au premier abord léger et qui appellent le lecteur à réfléchir sur des problèmes de notre société. A découvrir.

Extrait : (début du livre)
C’était un jour d’orage sec. Les volets de la cuisine s’amusaient à claquer contre la façade, bien qu’il n’y eût pas le moindre souffle de vent. J’ai ouvert la fenêtre pour les fixer avec les loquets. Des éclairs lézardaient le ciel et découpaient la silhouette du cerisier, dans le jardin. L’air se chargeait d’électricité. Les poils se dressaient sur mes bras. Soudain, j’ai senti une masse m’effleurer à toute allure.
Trop tard.
La cafetière s’est perdue dans l’éblouissement d’une voûte violette, avant que l’obscurité ne l’engloutisse. Les objets ne sont pas comme les chiens. Quand ils disparaissent, ils ne reviennent jamais vers leur maître. Au bout de deux semaines, nous avons cessé de nous nourrir d’illusions.
« Nous devrions acheter une nouvelle cafetière, ai-je suggéré à Cécile.
– Encore un prétexte pour faire un tour. »
Cécile n’avait pas tort. Depuis que ma guimbarde a décidé de ne plus perdre d’huile et de doubler en côte les Mercedes désormais agonisantes, nous nous amusons bien, elle et moi.
Mais je ruminais en pénétrant dans le supermarché. Une cafetière nous avait quittés ; peut-être que plus aucune ne voudrait jamais de nous.
J’ai baguenaudé dans le rayon, l’air innocent, les yeux dans le vague, pour ne pas effrayer les différents modèles. Les emballages semblaient se tasser quand je passais près d’eux.
J’ai atteint le bout de l’allée, fait mine d’hésiter, puis je suis revenu sur mes pas. Je me suis écarté pour laisser passer de ces gens au front rouge qui poussent des chariots vides, errant à travers les rayons en quête d’un inaccessible achat compulsif.
Ceux-là n’ont pas fait leur deuil.
C’est court, deux mois, pour faire le deuil de toute une vie. D’une civilisation.
Deux mois plus tôt, à la même heure, je sortais de l’épicerie du village voisin. Deux sacs en plastique me tiraient sur les bras. Je les déposai dans le coffre de ma voiture, démarrai au starter et fis demi-tour sur la place de l’église, où le monument aux morts se dresse vers le ciel comme un procureur, puis empruntai l’étroite départementale à travers champs. Je roulais lentement sur le goudron cabossé, percé d’herbes folles, en sifflant Les Joyeux Bouchers. Le volant dans une main, un coude sur la portière à la vitre ouverte, je regardais à moitié les nids-de-poule et à moitié ces étendues dont le vert se ternissait doucement. Certainement, si j’y avais prêté attention, j’aurais perçu les chants des oiseaux. Au lieu de cela, j’entendis tambouriner.
Mes voitures s’étaient toujours ingéniées à me lâcher au milieu de nulle part. Je m’arrêtai sur le bas-côté.
Le bruit persistait. Je coupai le moteur.
Encore le bruit.
Je descendis de voiture et m’agenouillai pour regarder en dessous. L’habituelle goutte d’huile tombait toutes les trente secondes.
Le bruit provenait de l’arrière. Ne cessait de s’intensifier. Le capot du coffre tremblait au rythme des coups. Bientôt, des marques commencèrent à bosseler la tôle, tels des impacts de grêlons. Ma voiture allait tomber en pièces détachées. Elle ne m’attirait que quolibets et factures de garagiste, mais j’y tenais.
Je pensai à ma femme, à qui je tiens encore plus qu’à ma voiture, et que jamais rien n’impressionne. Alors, dos courbé, à la façon d’un voleur nocturne, je m’approchai du coffre. Il me sembla que la virulence des coups s’atténua. Quelque chose me guettait de l’intérieur.
J’allongeai un bras vers la poignée du coffre, la tournai et retirai ma main aussitôt.
Le coffre s’entrebâilla.
Silence…
Je tendis l’oreille, sans me risquer à ouvrir le coffre complètement.
Après quelques secondes muettes, les coups reprirent. D’abord timidement. Puis crescendo. Je regardai autour de moi, comme si une dépanneuse pouvait surgir des blés.
Soudain, le coffre s’ouvrit tout seul, sous le coup d’une poussée formidable. Je crus que la tôle allait s’envoler dans les airs. Je me jetai à terre.

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17 mai 2012

Concours : Sur La Route (le film)

Hier, c'était l'ouverture du 65ème Festival de Cannes

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Inspiré du livre culte de Jack Kerouac, le film Sur La Route, de Walter Salles
sera en compétition dans la Sélection Officielle du Festival de Cannes 2012.

 

Dates : Concours du 17 mai au 25 mai 2012 à minuit

Lots à gagner : (offert par Le K)

The_Beats 2 BD « The Beats »    hors_serie 2 Hors-Série Trois Couleurs "Sur La Route"

Sac_coton 2 sacs                             tee_shirt 2 tee-shirts

 Ils seront attribués par tirage au sort parmi les bonnes réponses aux questions du jeu.
(L'envoi des lots sera de la responsabilité de Le K) 

Les questions :

1) Date de la sortie en salle du film Sur La Route

2) Quel est la nationalité du réalisateur du film

3) Retrouvez la bonne couverture du livre Sur la Route de Jack Kerouac

A : Satori_a_Paris  B : 9782070364572  C :  Sur_la_route  D : 170980_gf

 4) Quel est le compositeur de la musique "officielle" du Festival de Cannes. 

 

Envoyer moi, les réponses par l’intermédiaire du formulaire Contactez l'auteur 
(Indiquez-moi vos préférences pour les lots dans l'ordre croissant) 

Sur La Route, pages officielles :
Site internet :
 http://www.surlaroute-lefilm.com/
Facebook :
 https://www.facebook.com/surlaroute.officiel
Twitter :
 https://twitter.com/#!/OTR_Official
Pinterest :
 http://pinterest.com/otrofficial/
Trumblr :
 http://otr-official.tumblr.com/


 

A vous de jouer !

 

D'autres concours "cousins" chez : Valérie, Canel, L'Irrégulière 

16 mai 2012

35ème édition du Prix Relay des voyageurs

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« Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire » Victor Hugo


Cette année, les quatre finalistes de la sélection du Prix Relay des voyageurs sont :

en_lice_1_laTristesseDuSamourai  en_lice_2_uneAnneeStudieuse  en_lice_3_leChapeauDeMitterand  en_lice_4_lesReglesDuJeu

La tristesse du Samouraï de Victor Del Arbol
Une année studieuse de Anne Wiazemsky
Le chapeau de Mitterand de Antoine Laurain
Les règles du jeu de Amor Towles

Chaque voyageur lecteur est invité à voter pour son livre coup de cœur.

jevoteavant26juin

Sur les quatre livres, celui qui cumulera le plus de voix sera le livre lauréat.
Tous les voyageurs lecteurs qui auront voté pour le livre désigné lauréat, feront partie d'un tirage au sort.
Un an de lecture gratuite* sera offert au gagnant.


* (= 12 livres grand format) Voir règlement

15 mai 2012

Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran – Éric-Emmanuel Schmitt

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Albin Michel - juin 2001 – 60 pages

Magnard – juillet 2004 – 110 pages

Livre de Poche – mars 2012 – 96 pages

Quatrième de couverture :
A treize ans, Momo se retrouve livré à lui-même. Il a un ami, un seul. Monsieur Ibrahim, l'épicier de la rue Bleue.
Mais les apparences sont trompeuses :
La rue Bleue n'est pas bleue.
L'Arabe n'est pas arabe.
Et la vie n'est peut-être pas forcément triste...

Auteur : Né en 1960, normalien, agrégé de philosophie, docteur, Éric-Emmanuel Schmitt s’est d’abord fait connaître au théâtre avec Le Visiteur, cette rencontre hypothétique entre Freud et peut-être Dieu, devenue un classique du répertoire international. Rapidement, d’autres succès ont suivi : Variations énigmatiques, Le Libertin, Hôtel des deux mondes, Petits crimes conjugaux, Mes Evangiles, La Tectonique des sentiments… Plébiscitées tant par le public que par la critique, ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Son œuvre est désormais jouée dans plus de quarante pays.
Il écrit le Cycle de l’Invisible, quatre récits sur l’enfance et la spiritualité, qui rencontrent un immense succès aussi bien sur scène qu’en librairie : Milarepa, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame rose et L'enfant de Noé. Une carrière de romancier, initiée par La Secte des égoïstes, absorbe une grande partie de son énergie depuis L’Evangile selon Pilate, livre lumineux dont La Part de l’autre se veut le côté sombre. Depuis, on lui doit Lorsque j’étais une œuvre d’art, une variation fantaisiste et contemporaine sur le mythe de Faust et une autofiction, Ma Vie avec Mozart, une correspondance intime et originale avec le compositeur de Vienne. S'en suivent deux recueils de nouvelles : Odette Toulemonde et autres histoires, 8 destins de femmes à la recherche du bonheur,  inspiré par son premier film, et la rêveuse d'Ostende, un bel hommage au pouvoir de l'imagination. Dans Ulysse from Bagdad, son dernier roman, il livre une épopée picaresque de notre temps et interroge la condition humaine. Encouragé par le succès international remporté par son premier film Odette Toulemonde, il adapte et réalise Oscar et la dame rose. 

Mon avis : (lu en mai 2012)
A douze ans, Moïse dit Momo est livré à lui-même. Son père qui l’élève n’est pas très présent. Momo habite la rue Bleue.
Monsieur Ibrahim est l'Arabe de la rue Bleue. Il est musulman et est originaire de Turquie,  « Arabe, ça veut dire ouvert la nuit et le dimanche, dans l’épicerie. » Toujours souriant, il devient comme  un père pour Momo. C’est la rencontre d’un enfant et d’un adulte, d’un juif avec un musulman. Ce livre qui se lit d’une traite est une leçon de tolérance, de sagesse. C’est à la fois grave et plein d’humour, léger et profond.
Cette belle histoire m’a également fait penser à « La vie devant soi » de Romain Gary.

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Le roman a été adapté en 2003 pour le cinéma par le réalisateur François Dupeyron avec Omar Sharif, Pierre Boulanger, Jérémy Sitbon, Éric Caravaca, Gilbert Melki, Isabelle Renauld, Lola Naymark, Anne Suarez, Mata Gabin, Céline Samie, Isabelle Adjani.
Omar Sharif a reçu le César du meilleur acteur en 2004 pour le rôle de monsieur Ibrahim.

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Depuis le 12 avril et jusqu’au 1er juillet 2012, la pièce Mr Ibrahim et les fleurs du Coran est à l’affiche du Théâtre Rive Gauche, interprété par Francis Lalanne.
Éric-Emmanuel Schmitt en personne le remplacera pour 9 dates exceptionnelles les 27 avril, 10, 11, 12 et 31 mai et 1, 2, 8 et 9 juin.


Extrait : (début du livre)

À onze ans, j’ai cassé mon cochon et je suis allé voir les putes.
Mon cochon, c’était une tirelire en porcelaine vernie, couleur de vomi, avec une fente qui permettait à la pièce d’entrer mais pas de sortir. Mon père l’avait choisie, cette tirelire à sens unique, parce qu’elle correspondait à sa conception de la vie : l’argent est fait pour être gardé, pas dépensé.
Il y avait deux cents francs dans les entrailles du cochon. Quatre mois de travail.
Un matin, avant de partir au lycée, mon père m’avait dit :
— Moïse, je ne comprends pas… Il manque de l’argent… désormais, tu inscriras sur le cahier de la cuisine tout ce que tu dépenses lorsque tu fais les courses.
Donc, ce n’était pas suffisant de me faire engueuler au lycée comme à la maison, de laver, d’étudier, de cuisiner, de porter les commissions, pas suffisant de vivre seul dans un grand appartement noir, vide et sans amour, d’être l’esclave plutôt que le fils d’un avocat sans affaires et sans femme, il fallait aussi que je passe pour un voleur !
Puisque j’étais déjà soupçonné de voler, autant le faire.
Il y avait donc deux cents francs dans les entrailles du cochon. Deux cents francs, c’était le prix d’une fille, rue de Paradis.
C’était le prix de l’âge d’homme.
Les premières, elles m’ont demandé ma carte d’identité. Malgré ma voix, malgré mon poids – j’étais gros comme un sac de sucreries –, elles doutaient des seize ans que j’annonçais, elles avaient dû me voir passer et grandir, toutes ces dernières années, accroché à mon filet de légumes.
Au bout de la rue, sous le porche, il y avait une nouvelle. Elle était ronde, belle comme un dessin. Je lui ai montré mon argent. Elle a souri.
— Tu as seize ans, toi ?
— Ben ouais, depuis ce matin.
On est montés. J’y croyais à peine, elle avait vingt-deux ans, c’était une vieille et elle était toute pour moi. Elle m’a expliqué comment on se lavait, puis comment on devait faire l’amour…
Évidemment, je savais déjà mais je la laissais dire, pour qu’elle se sente plus à l’aise, et puis j’aimais bien sa voix, un peu boudeuse, un peu chagrinée. Tout le long, j’ai failli m’évanouir. À la fin, elle m’a caressé les cheveux, gentiment, et elle a dit :
— Il faudra revenir, et me faire un petit cadeau.
Ça a presque gâché ma joie : j’avais oublié le petit cadeau. Ça y est, j’étais un homme, j’avais été baptisé entre les cuisses d’une femme, je tenais à peine sur mes pieds tant mes jambes tremblaient encore et les ennuis commençaient : j’avais oublié le fameux petit cadeau.
Je suis rentré en courant à l’appartement, je me suis rué dans ma chambre, j’ai regardé autour de moi ce que je pouvais offrir de plus précieux, puis j’ai recouru dare-dare rue de Paradis. La fille était toujours sous le porche. Je lui ai donné mon ours en peluche.
C’est à peu près au même moment que j’ai connu monsieur Ibrahim.

Monsieur Ibrahim avait toujours été vieux. Unanimement, de mémoire de rue Bleue et de rue du Faubourg-Poissonnière, on avait toujours vu monsieur Ibrahim dans son épicerie, de huit heures du matin au milieu de la nuit, arc-bouté entre sa caisse et les produits d’entretien, une jambe dans l’allée, l’autre sous les boîtes d’allumettes, une blouse grise sur une chemise blanche, des dents en ivoire sous une moustache sèche, et des yeux en pistache, verts et marron, plus clairs que sa peau brune tachée par la sagesse.

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Déjà lu du même auteur :

oscar_et_la_dame_rose Oscar et la dame rose odette_toulemonde Odette Toulemonde et autres histoires

la_reveuse_d_ostende La rêveuse d'Ostende ulysse_from_Bagdad Ulysse from Bagdad

le_sumo_qui_ne_voulait_pas_grossir Le sumo qui ne pouvait pas grossir l_enfant_de_no__p L'enfant de Noé

quand_je_pense_que_Beethoven Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... 

 

Challenge Eric Emmanuel Schmitt
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Challenge Paris
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 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Végétal"

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14 mai 2012

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [77]

BANNIR
(c) Galleane

C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou proposé par Galleane 

Billets publiés la semaine dernière ?

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L'écrivain de la famille - Grégoire Delacourt  
Harjunpäa et l’homme-oiseau – Matti Yrjänä Joensuu (Finlande)
Les revenants – Laura Kasischke (LC avec Enna et Mrs B)
L'année où tout a changé - Jill Hucklesby (Grande-Bretagne) 
Quand vous lirez ce livre... - Sally Nicholls (Grande-Bretagne) 

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

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Le tapis du salon - Annie Saumont
L'été de l'ours - Bella Pollen (billet à venir)

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Nouvelles à ne pas y croire - Fabien Maréchal

Que lirai-je cette semaine ?

Au lieu-dit Noir-Étang... - Thomas H. Cook
Chroniques de l'asphalte (1/5) - Samuel Benchetrit
Il faut qu'on parle de Kevin - Lionel Shriver

Bonne semaine et bonne lecture.

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13 mai 2012

Quand vous lirez ce livre... - Sally Nicholls

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Fleuve Noir - octobre 2008 – 272 pages

Pocket jeunesse - - octobre 2008 – 272 pages

Pocket – août 2010 – 242 pages

traduit de l'anglais par Xavier d'Almeida

Titre original : Ways to live forever, 2008

Quatrième de couverture :
Sam aime les dirigeables, les loups et le jeu Warhammer. Il veut être scientifique quand il sera grand. Sain est un garçon de 11 ans comme les autres. Ou presque. Car Sam a une leucémie. Alors pour savourer chaque moment de son existence, il décide d'écrire un livre. Un journal intime dans lequel il raconte son quotidien et dresse la liste des huit choses qu'il veut faire. Huit rêves à réaliser absolument avant que la maladie ne gagne la partie. Huit souhaits extravagants qui retiennent le jeune garçon sur le chemin de la vie...

Auteur : Sally Nicholls est née à Stockton, en Angleterre. Après une licence de lettre et philosophie, elle obtient une maîtrise en littérature jeunesse à l'université de Bath, où elle remporte le prix de l'écrivain le plus prometteur. Sally a 23 ans.

Mon avis : (lu en mai 2012)
Sam a 11 ans, il est atteint d'une leucémie et se bat contre sa maladie. Un jour, sa professeur lui propose ainsi qu'à son ami Félix d'écrire un livre sur lui, sur sa vie. Sam se prend au jeu et décide d'écrire son journal. Il y note des questions, des listes et des histoires vraies... C'est son histoire.

Parmi ces listes, Sam fait celle de 8 choses à faire avant de mourir : 

« 1 – Devenir un scientifique célèbre
2 – Battre un record du monde. Pas un record sportif, bien sûr, un record inutile et un peu idiot.
3 – Regarder tous les films d'horreur que je n'ai pas droit de voir. Ceux interdits aux moins de 16 ans, et même ceux interdits aux moins de 18 ans.
4 – Monter et descendre les escalators à l'envers.
5 – Voir un fantôme.
6 – Etre adolescent et faire ce que font tous les adolescents comme boire des bières, fumer et avoir une copine.
7 – Conduire un dirigeable
8 – Monter dans une navette spatiale et regarder la Terre depuis l'espace. »

Avec l'aide de son ami Félix, de sa professeur, puis de ses proches, Sam va tenter de réaliser quelques uns de ses vœux.
Une très belle histoire touchante sur l'amitié, la maladie, la mort. Le sujet est délicat mais il est abordé avec beaucoup de justesse, de sensibilité et même de l'humour.
Sam est un petit garçon merveilleux, extrêmement touchant et courageux. L'émotion est présente à chaque page et j'avoue avoir versé souvent des larmes...

Un Grand Merci à Hérisson08 qui m'a offert ce livre lors du Swap Encre noire sur page blanche organisé par Valérie 

Extrait : (début du livre)
Je m'appelle Sam.
J'ai 11 ans.
Je collectionne les histoires et les objets incroyables.
J'ai une leucémie.
Quand vous lirez ce livre, je ne serai peut-être plus là.

Le 7 Janvier
Un livre sur nous

Aujourd'hui, c'était notre premier jour d'école depuis les vacances de Noël. On n'a classe que trois jours par semaine : le lundi, le mercredi et le vendredi, dans le salon. Et nous sommes seulement deux élèves : Félix et moi. Félix ne voit pas pourquoi il devrait apprendre quoi que ce soit.
La première fois qu'il est arrivé chez moi, il a demandé : «À quoi ça sert d'être malade si on doit quand même apprendre les maths ?» Mademoiselle Willis, notre professeur, n'a rien dit. Si Félix ne veut pas travailler, elle n'en fait pas toute une histoire. Elle le laisse tranquille, affalé sur sa chaise à critiquer ce que je suis en train de faire :
«C'est pas comme ça qu'on écrit "ammonium" ! J'ai jamais vu "ammonium" écrit comme ça dans mon école ! »
« Il y a bien une planète qui s'appelle Hercule, n'est-ce pas, Mademoiselle Willis ? »
« Mais pourquoi est-ce que tu fais ça, Sam ? »
De toute façon, si Félix vient à l'école, c'est seulement pour me voir et pour laisser souffler sa mère.
Ces derniers temps, Mademoiselle Willis a cherché un truc pour l'intéresser. Vous voyez le genre : elle nous fait construire des volcans qui ont de vraies éruptions, elle nous apprend à cuisiner comme les Romains ou à faire du feu avec une loupe. Il n'y a que Maman qui n'a pas trop aimé ce dernier TP parce qu'on avait accidentellement fait un trou de brûlure dans la table du salon. Enfin... c'était un accident un peu volontaire...
Pourtant, aujourd'hui, Mademoiselle Willis nous a seulement proposé : « Et si on écrivait un peu ? » Alors on a tous les deux râlé, parce qu'on espérait avoir au moins droit à du feu ou mieux, à une nouvelle explosion. Mais elle a insisté : « Allons, un petit effort. J'ai pensé que vous pourriez écrire quelques choses sur vous. Je sais que vous aimez lire tous les deux. »
Félix a levé les yeux. Il était en train de jouer avec deux de mes figurines d'orcs du jeu Warhammer. Il les faisait combattre l'une contre l'autre en grognant « Grrrrah. »
Et il a répondu : « C'est qu'il n'y a rien d'autre à faire à l'hôpital. »
Félix et moi, on est des experts de l'hôpital. C'est là qu'on s'est rencontrés l'année dernière.  

 Challenge Objectif PAL Swap
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8/25

Challenge Voisins, voisines
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Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Objet"

Challenge le nez dans les livres
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La reine des lectrices 8/6

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
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12 mai 2012

Le tapis du salon – Annie Saumont

le_tapis_du_salon Julliard – février 2012 – 190 pages

Quatrième de couverture :
Une promesse de jeunesse non tenue, un coucher de soleil, la mort d'un poisson rouge, l'envoi d'une lettre anonyme ou une simple tache sur un tapis, tout est prétexte à Annie Saumont pour creuser les failles d'une humanité à la dérive. En orfèvre de l'écriture, elle scrute notre quotidien, s'attache aux situations qui dérapent, aux manifestations de trouble, jusque dans le langage, miroir de tous les dérèglements affectifs et sociaux. Chacune de ses nouvelles ajoute  un détail au tableau qu’elle compose depuis ses premiers écrits, peinture de société sombre, implacable et poignante. Du très grand art ! 

Auteur : Annie Saumont a d'abord été traductrice de littérature anglo-saxonne, notamment de J. D. Salinger. Puis elle s'est consacrée à l'écriture de nouvelles, art dans lequel elle a acquis un exceptionnel savoir-faire en même temps qu'une grande notoriété. Désignée comme la sœur française de Raymond Carver, elle est unanimement saluée par la critique. Son œuvre, étudiée dans les universités américaines, est traduite dans le monde entier.

Mon avis : (lu en mai 2012)
J'avais vu cette auteur et son livre à La Grande Librairie, et même je ne suis pas une grande fan de nouvelles comme le livre était sur le présentoir des nouveautés, je me suis laissée tenter.
Le livre est composé de 18 nouvelles d'une dizaine de pages chacune qui se lisent assez facilement.
L'auteur part d'un fait divers ou d'une anecdote, elle y rajoute un ou plusieurs personnages souvent anonyme ou silencieux et il se passe alors un événement inattendu.
J'ai aimé quelques unes des nouvelles, d'autres moins, pour une ou deux je n'ai pas compris la chute... Vu l'enthousiasme de François Busnel à la télévision, j'ai été globalement un peu déçu par ces nouvelles. Sinon, c'est très bien écrit, toujours sombre et parfois un peu surréaliste...  

Extrait : (début du livre)
Le scarabée est dans le verre. Un gobelet à whisky. Vide. Le scarabée tente de grimper le long du verre. Puis retombe.
L'homme qui l'observe - on devrait dire l'homme qui le voit, ne semble pas le regarder mais simplement comme malgré lui enregistrer une image imposée à sa rétine - l'homme demeure un moment immobile. Le scarabée est sur le dos agitant les pattes.
L'homme d'un geste bref, peut-être machinal, introduit un doigt dans le verre, retourne l'insecte qui après un instant d'hésitation recommence ses efforts d'escalade.

Le téléphone sonne. L'homme laisse sonner. La sonnerie s'arrête puis reprend. Cette fois il décroche l'appareil, le haut-parleur est branché. Allô, c'est moi, dit la voix. Je t'ai déjà signalé, remarque l'homme, que t'annoncer par un C'est moi n'a pas de sens. Dans cette foutue ville cinq cent mille mecs pourraient dire, C'est moi. On n'en saurait pas plus.

Un soupir. Et puis, Tu n'as pas reconnu ton vieux Charley ?
Évite de prononcer ton nom, utilise le mot de passe. Un rire dans le haut-parleur.
Accompagné d'un sifflement aigu. Et la voix, Si ça te plaît de jouer les agents secrets -
L'homme tapote, agacé, le bois de la console, Écoute, dans la situation où je me trouve -
Mais voyons, dit Charley (le haut-parleur grésille), où est le drame ? La petite est tranquille.
Elle va jouer cinq minutes, dit l'homme, et puis se mettre à bavasser. Pourquoi ci et pourquoi ça. On n'a pas de temps à perdre. T'as l'accord de ta meuf ?
Le haut-parleur ronfle, Elle a gueulé sévère. Elle n'est pas restée sans enfant pour s'embarrasser d'une chieuse.
C'est seulement deux ou trois jours. Au plus une semaine. Secoue-toi bon Dieu, braille l'homme, la gosse m'encombre. Il pose violemment le téléphone sur son socle.
Et la fillette, Comment tu t'appelles ?
Disons Jevo.

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  Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC 2012
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"Objet"

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11 mai 2012

L'année où tout a changé - Jill Hucklesby

l_ann_e_o__tout_a_chang_ Bayard Jeunesse – septembre 2011 – 386 pages

traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Maïca Sanconie

Titre original : Deeper than blue, 2007

Quatrième de couverture :
A 13 ans, Amy est championne de natation. Quand elle ne s'entraîne pas, elle adore danser sur son lit en chantant, une brosse à cheveux en guise de micro. Selon elle, un smoothie à la fraise est ce qui se rapproche le plus du paradis. Surtout quand elle le partage avec sa meilleure amie, Sophie. Mais un samedi matin, alors qu'Amy fait du shopping, sa vie bascule en une seconde. Dès lors, elle devra se battre pour tout réapprendre nager, rire, et même aimer...
Un roman coup de poing, entre rire et larmes, légèreté et gravité.  

Auteur : Jill Hucklesby est auteure pour la jeunesse. Son premier roman L'année où tout a changé (Deeper than blue) a remporté le 1066 Schools Book Award en 2008 et figurait sur la liste d'honneur du Cumbrian Spellbinding Award et le Bolton Children's Book Award.

Mon avis : (lu en mai 2012)
Amy est une adolescente avec une vie idéale. Elle a comme grande passion la natation. Sa vie tourne autour des entraînements, des médailles... Sa famille la soutient. Voilà qu'un samedi la piscine est fermée, et Amy pouvoir faire du shopping avec sa meilleure amie, Sophie. Et c’est le drame. Les deux amies sont victimes d'un chauffard qui les renverse sur un passage piétons. Sophie meurt, Amy a la jambe droite amputée. Elle, dont l'avenir de championne de natation était tout tracé voit sa vie détruite ! Elle se retrouve à l'hôpital et fait la connaissance d'Harry un jeune garçon malade mais qui refuse de se plaindre, son caractère, son humour va aider Amy a faire face, à reprendre goût à la vie, à prendre en main sa nouvelle vie.

Cette histoire touchante et poignante traite de l'handicap avec beaucoup de justesse, de sobriété et de sensibilité. Le lecteur assiste aux différentes étapes de la convalescence d'Amy, elle nous livre ses états d'âme, sa colère, sa peur, son découragement. On voit également évoluer d'autres personnages comme ses parents, sa grande sœur, la famille de Sophie, le personnel hospitalier...
Un roman bouleversant mais plein d'espoir.

Extrait :(début du livre)
Je suis debout devant le plot de départ, dans la piscine de mon quartier, à Nottingham. La tête entre mes bras pointés en avant, en position de torpille et tous les muscles tendus, j'attends le coup de sifflet.
Pour cette compétition – le deux cents mètres nage libre des filles de moins de quatorze ans -, je me suis entraînée chaque jour depuis trois mois. C'est Mel James, la concurrente à ma droite, qui détient le dernier record. Elle est stupéfiante. J'ai regardé une vidéo qui la montrait en train de nager, et j'ai analysé ses mouvements de bras à l'affût de ses points faibles.
Mon entraîneur, Danny Dodgy (un surnom qui lui vient de sa Dodge, une vieille voiture de sport déglinguée), dit que c'est dans les virages que je peux gagner la fraction de seconde cruciale, celle qui fera la différence entre la première place et la deuxième.
Mon cœur cogne dans ma poitrine. La foule est silencieuse, comme si elle retenait sa respiration. Les deux prochaines minutes vont déterminer si je représenterai le comté au championnat national du Crystal Palace de Londres, cette année. Papa est assis dans la tribune, probablement occupé à se gratter l'oreille (il fait toujours ça quand il est inquiet).
Maman est immobile – une vraie statue – et se mord la lèvre inférieure. Même Caz, ma grande sœur, est là quelque part, avec Dennis-le-Chien, ma peluche porte-bonheur (sauf que, telle que je la connais, elle téléphone sûrement à un garçon sur son portable).
Je respire trop vite. Il est temps que je me fasse un petit récapitulatif... Inspire par le nez, Amy ; remplis lentement tes poumons. Reste concentrée. Ne relâche pas ton attention. Je vois mon reflet dans l'eau. J'ai l'air d'un insecte, avec mon corps maigre dans son maillot bigarré, et ma tête noire et luisante. 

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Challenge Voisins, voisines
voisin_voisines2012
Grande-Bretagne

Lu dans le cadre du Challenge Défi Premier roman
d_fi_du_1er_roman

 Challenge 7% 
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
44/49 

Challenge God Save The Livre
 Challenge_anglais

star_4


10 mai 2012

Les revenants – Laura Kasischke

Lecture Commune 
lecture_commune 
avec Enna et Mrs B

les_revenants Christian Bourgeois éditions – septembre 2011 – 587 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Éric Chédaille

Titre original : The Raising, 2011

Quatrième couverture :
« Les Revenants est une perle rare: un roman littéraire servi par une prose splendide, aussi efficace que les grandes fresques que l'on dévore d'une traite, un défilé de créatures et de situations angoissantes. C'est comme si Les raisins de la colère avaient été réécrits par H.P. Lovecraft. » Chicago Tribune

« L'écriture de Kasischke agit comme celle d'un bon poème : elle nous laisse entrevoir la possibilité d'un autre monde et nous y transporte... Ses mots nous projettent sur une autre facette de l'existence, tout en reflets. » New York Times Book Review

« La menace plane sur chacune de ses histoires, sans que l'issue soit jamais celle que l'on pressentait. À coups de symboles discrets, de descriptions à l'acuité troublante, Laura Kasischke épand du rouge sang sur la blancheur immaculée des apparences, et la tension monte, sans que l'on puisse jamais la conjurer. » Sabine Audrerie, La Croix

Auteur : Laura Kasischke a étudié à l'Université du Michigan, elle a gagné de nombreux prix littéraires pour ses ouvrages de poésie ainsi que le Hopwood Awards ; elle a également reçu la Bourse MacDowell.
Ses romans La Vie devant ses yeux et A suspicious river ont été adaptés au cinéma. 
Elle vit dans le Michigan, et enseigne l'art du roman au collège de Ann Arbor.  

Mon avis : (lu en avril 2012)
J'ai reçu ce livre offert par Sophie lors du Swap Yello(w)range exotic organisé par  Valérie et celle-ci ayant offert ce même livre à Enna lors de l'inoubliable Swap Eros & Thanatos organisé par Canel... Une lecture commune s'imposait !
Cette histoire se déroule sur le campus universitaire de Godwin Honors Hall dans le Michigan. Nicole Werner, une étudiante, est morte dans un accident de voiture alors que son petit ami Craig était au volant.
Un an après ce drame, Craig revient à l’Université, il est tenu responsable de cet accident mais faute de preuves, il n’a pas été condamné. Malgré cela, Craig est toujours perturbé et fragile, il n’arrive plus à se souvenir du moment du drame et par moment il a l’impression de voir le fantôme de Nicole.
Dès le début du livre, le lecteur découvre de nombreux personnages dont les portraits que nous présente Laura Kasischke vont évoluer durant le l’histoire, ils sont tous plus ou moins liés et nous le découvrirons peu à peu au fil des pages. Il y a Perry, un garçon sympathique, le camarade de chambre de Craig, venant du même lycée que Nicole. Shelly qui travaille au département musique de l'université. Elle est la première arrivée sur l'accident de voiture, elle a appelé les secours mais son témoignage ne correspond pas à la version officielle rapportée dans la presse. Mira est une jeune professeure d'anthropologie dont la spécialité est la mort. Josie était la camarade de chambre de Nicole, en plus de ses cours, elle travaille quelques heures pour Shelly.
L'originalité de ce livre est dans sa construction, ce sont de courts chapitres qui ne suivent pas un ordre chronologique, l'auteure passe d'un personnage à l'autre avant ou après le drame, l'intrigue se construit donc à la manière d'un puzzle. Laura Kasischke « ballade » le lecteur, les personnages cachent leur vraie nature, de nombreuses pistes s'offrent à nous... Nous découvrons l'univers spécial des communautés universitaires américaines, des bizutages...
On imagine assez facilement une adaptation cinématographique de ce livre.
J’ai lu ce livre en deux jours de vacances et j’avais vraiment du mal à le lâcher. J'ai vraiment été conquise par ce livre et cette auteure que je ne connaissais pas et dont je compte découvrir d'autres livres.

Un grand Merci à Sophie qui m'a offert ce livre lors du Swap Yello(w)range exotic organisé par Valérie

Allons voir maintenant les avis d'Enna et Mrs B.

Extrait : Prologue
La scène de l'accident était exempte de sang et empreinte d'une grande beauté.
Telle fut la première pensée qui vint à l'esprit de Shelly au moment où elle arrêtait sa voiture.
Une grande beauté.
La pleine lune était accrochée dans la ramure humide et nue d'un frêne. L'astre déversait ses rayons sur la fille, dont les cheveux blonds étaient déployés en éventail autour du visage. Elle gisait sur le côté, jambes jointes, genoux fléchis. On eût dit qu'elle avait sauté, peut-être de cet arbre en surplomb ou bien du haut du ciel, pour se poser au sol avec une grâce inconcevable. Sa robe noire était étendue autour d'elle comme une ombre. Le garçon, qui s'était extrait du véhicule accidenté, franchit un fossé rempli d'eau noire pour venir s'agenouiller à côté d'elle.
Il parut sur le point de la prendre dans ses bras. Il lui parlait, il dégageait les cheveux qui lui barraient les yeux, il la regardait. Selon Shelly, il n'avait pas l'air affolé. Il semblait stupéfait et transi d'amour. Il venait de glisser les bras sous elle, pour la serrer contre lui ou la soulever de terre, quand Shelly se ressaisit et actionna le klaxon de sa voiture. Deux fois. Trois fois. Trop loin pour l'entendre même si elle avait crié à tue-tête, il entendit cependant les coups d'avertisseur et releva la tête. Surpris. Désorienté. Comme s'il pensait que la fille et lui étaient les deux dernières créatures sur terre.
Bien qu'il fût fort éloigné de Shelly et séparé d'elle par le fossé rempli d'eau de pluie, il paraissait attendre qu'elle lui dît ce qu'il convenait de faire. Elle y parvint, comme s'ils pouvaient communiquer sans avoir à s'embarrasser de parler. Comme s'ils pouvaient lire dans leurs pensées respectives.
Par la suite, elle repenserait à cela. Peut-être ne lui avait-elle pas parlé du tout, ou bien peut-être avait-elle crié sans s'en rendre compte. Quoi qu'il en soit, elle parvint à lui signifier, posément, afin d'être bien comprise : « Si elle est blessée, il ne faut pas la déplacer. Il faut attendre les secours. »
C'était vraiment la seule chose qu'elle connaissait concernant accidents et blessures. Elle avait été mariée quelques années à un médecin. Ce détail lui était resté en mémoire.
« Les secours ? » interrogea le garçon. Dans le souvenir de Shelly, sa voix était parfaitement audible, toute proche. Comment cela aurait-il été possible ?
« Je les ai appelés, dit-elle. Avec mon portable. Dès que j'ai vu ce qui est arrivé. »
Il eut un hochement de tête. Il avait compris.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il. C'était qui ? Cette voiture tous phares éteints ? Pourquoi est-ce que...
- Je ne sais pas. Vous avez quitté la route.
- À l'aide », dit-il alors - un simple énoncé plutôt qu'une plainte, mais avec un accent à déchirer le cœur. Un nuage passa devant la lune, de sorte que Shelly ne le vit plus.
« Hé ! » appela-t-elle, mais il ne répondit pas.
Elle coupa le moteur, ouvrit sa portière. Ayant ôté ses chaussures, elle s'engagea prudemment dans le fossé.
« J'arrive, lança-t-elle. Restez là où vous êtes. Ne bougez pas votre amie. Ne bougez pas. »
L'eau était d'une tiédeur surprenante. La boue était molle sous la plante de ses pieds. Elle ne glissa qu'une fois, en remontant sur la rive opposée - et ce dut être à cet instant qu'elle se coupa la main sur un morceau de chrome arraché à la voiture accidentée, retournée à trois mètres de là sur la chaussée, ou bien sur un éclat de verre du pare-brise. Elle ne sentit rien sur le moment. Ce n'est qu'après que les deux ambulances furent reparties, sirènes et gyrophares en marche, qu'elle remarqua du sang sur ses mains et comprit que c'était le sien.
Quand elle parvint en haut du talus et arriva auprès des deux jeunes gens, le nuage était passé et elle put les distinguer de nouveau clairement.
Le garçon était maintenant allongé à côté de la fille, un bras passé autour de sa taille, la tête reposant sur la blonde chevelure, et le clair de lune les avait changés en statues.
Deux marbres. Parfaits. Lavés par la pluie. Classiques.
Shelly resta quelques instants à les contempler, ainsi étendus à ses pieds. Elle avait le sentiment d'être tombée par hasard sur quelque chose de très secret, sur elle ne savait quel symbole onirique, un arcane du subconscient subitement révélé, quelque rite sacré nullement destiné à des yeux humains, mais auquel elle eût été mystérieusement conviée.

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 Challenge 7% 
Rentrée Littéraire 2011
RL2011b
43/49 

 Challenge Objectif PAL Swap
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7/25

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22/50 : Michigan

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9 mai 2012

Concours Stop Talking And Read (4ème édition) : c'est fini !

Bilan de ma première participation au 
Concours Stop Talking And Read (4ème édition),
organisé par Liyah

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Total  : 6816 pages 

l_homme_qui_souriait_p 5507 aral juste_avant deux_jours___tuer jours_sans_faim ocean_noir_folio le_prince_de_la_brume_ le_chien_des_baskerville_ldpj_2002 si_je_reste_p haka_p  Bon_r_tablissement la_fille_tomb_e_du_ciel D_autres_vies_que_la_mienne_folio banquises les_revenants  le_petit_bonzi mon_doudou_divin confidences___Allah_jl l__crivain_de_la_famille le_vieil_homme_et_la_mer_folioj_1999 quand_vous_lirez_ce_livre_p  5518 l_ann_e_o__tout_a_chang_ mr_ibrahim_ldp_2012 le_tapis_du_salon

24 livres + 2 en partie

Très belle expérience qui m'a permis de bien faire diminuer ma PAL !


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