Rien ne s'oppose à la nuit - Delphine de Vigan
Lu dans le cadre du Challenge Un mot, des titres...
Le mot : NUIT
Jean-Claude Lattès – août 2011 – 436 pages
Prix du Roman FNAC 2011
Quatrième de couverture :
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire.
La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence.
Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »
Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.
Auteur : Delphine de Vigan est notamment l’auteur du best seller No et moi, plus de 400 000 exemplaires vendus toutes éditions Prix des Libraires 2008, adapté au cinéma par Zabou Breitman, et des Heures souterraines (2009), près de 100 000 exemplaires vendus en édition première et traduit dans le monde entier. Elle faisait partie de la dernière sélection du Goncourt. Elle vit à Paris.
Mon avis : (lu en octobre 2011)
Dès que le nouveau mot du Challenge a été dévoilé, mon choix a été immédiat car j'avais déjà dans ma PAL le dernier livre de Delphine de Vigan. J’ai découvert cette auteur fin 2008 avec son livre No et moi que j’ai beaucoup aimé, l’année dernière j’ai également été émue par Les heures souterraines.
Ce roman qui n’en est pas vraiment un, car Delphine nous raconte sa mère à travers les témoignages qu'elle a recueilli auprès de sa famille.
Le livre commence en 2008, sur une scène brutale, Delphine de Vigan retrouve sa mère âgée de soixante-et-un ans morte dans son appartement depuis quelques jours. Delphine mettra plusieurs mois à admettre la vérité : sa mère s’est suicidée. Elle décide alors de retracer en détail la vie de Lucile pour ne pas oublier. Et Delphine entame une vraie enquête auprès de ses proches. « Alors j'ai demandé à ses frères et sœurs de me parler d'elle, de me raconter. Je les ai enregistrés, eux et d'autres, qui avaient connu Lucile et la famille joyeuse et dévastée qui est la nôtre. J'ai stocké des heures de paroles numériques sur mon ordinateur, des heures chargées de souvenirs, de silences, de larmes et de soupirs, de rires et de confidences.
J'ai demandé à ma sœur de récupérer dans sa cave les lettres, les écrits, les dessins, j'ai cherché, fouillé, gratté, déterré, exhumé. J'ai passé des heures à lire et à relire, à regarder des films, des photos, j'ai reposé les mêmes questions, et d'autres encore.
Et puis, comme des dizaines d'auteurs avant moi, j'ai essayé d'écrire ma mère. »
Dans une première partie, Delphine raconte l’enfance de Lucile, elle est la troisième d’une famille nombreuse. Ses parents Liane et Georges et ses nombreux frères et sœurs, Lisbeth, Barthélemy, Anthonin, Jean-Marc, Milo, Justine, Violette et Tom. Il y a des souvenirs heureux mais aussi plusieurs drames et des non dits. Puis dans la deuxième partie du livre, Delphine utilise le « je » car c'est l'époque où Lucile est devenue maman, et très jeune, Delphine devient un témoin privilégié des souffrances de sa maman. En parallèle de l’histoire de sa mère, Delphine de Vigan raconte l’histoire du livre qu’elle est en train d’écrire. Elle nous confie ses états d’âme, ses réflexions, ses interrogations, ses doutes dans sa démarche d'écrire ce livre.
Un témoignage bouleversant, et un bel hommage de Delphine pour sa maman. C'était très courageux de la part de Delphine de mener à bien cet ouvrage et à sa famille d'accepter le portrait de Lucile par Delphine.
J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre qui ne laisse pas indifférent.
Extrait : (début du livre)
Ma mère était bleue, d'un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées que le visage, lorsque je l'ai trouvée chez elle, ce matin de janvier. Les mains comme tachées d'encre, au pli des phalanges.
Ma mère était morte depuis plusieurs jours.
J'ignore combien de secondes voire de minutes il me fallut pour le comprendre, malgré l'évidence de la situation (ma mère était allongée sur son lit et ne répondait à aucune sollicitation), un temps très long, maladroit et fébrile, jusqu'au cri qui est sorti de mes poumons, comme après plusieurs minutes d'apnée. Encore aujourd'hui, plus de deux ans après, cela reste pour moi un mystère, par quel mécanisme mon cerveau a-t-il pu tenir si loin de lui la perception du corps de ma mère, et surtout de son odeur, comment a-t-il pu mettre tant de temps à accepter l'information qui gisait devant lui ? Ce n'est pas la seule interrogation que sa mort m'a laissée.
Quatre ou cinq semaines plus tard, dans un état d'hébétude d'une rare opacité, je recevais le prix des libraires pour un roman dont l'un des personnages était une mère murée et retirée de tout qui, après des années de silence, retrouvait l'usage des mots. A la mienne j'avais donné le livre avant sa parution, fière sans doute d'être venue à bout d'un nouveau roman, consciente cependant, même à travers la fiction, d'agiter le couteau dans la plaie.
Je n'ai aucun souvenir du lieu où se passait la remise du prix, ni de la cérémonie elle-même. La terreur je crois ne m'avait pas quittée ; je souriais pourtant. Quelques années plus tôt, au père de mes enfants qui me reprochait d'être dans la fuite en avant (il évoquait cette capacité exaspérante à faire bonne figure en toute circonstance), j'avais répondu pompeusement que j'étais dans la vie.
Je souriais aussi au dîner qui fut donné en mon honneur, ma seule préoccupation étant de tenir debout, puis assise, de ne pas m'effondrer d'un seul coup dans mon assiette, dans un mouvement de plongeon similaire à celui qui m'avait projetée, à l'âge de douze ans, la tête la première dans une piscine vide. Je me souviens de la dimension physique, voire athlétique, que revêtait cet effort, tenir, oui, même si personne n'était dupe. Il me semblait qu'il valait mieux contenir le chagrin, le ficeler, l'étouffer, le faire taire, jusqu'au moment où enfin je me retrouverais seule, plutôt que me laisser aller à ce qui n'aurait pu être qu'un long hurlement ou, pire encore, un râle, et m'eût sans aucun doute plaquée au sol. Au cours des derniers mois les évènements qui me concernaient s'étaient singulièrement précipités, et la vie, cette fois encore, fixait la barre trop haut. Ainsi, me semblait-il, le temps de la chute, n'y avait-il rien d'autre à faire que bonne figure, ou bien faire face (quitte à faire semblant).
Et pour cela je sais depuis longtemps qu'il est préférable de se tenir debout que couché, et d'éviter de regarder en bas.
Dans les mois qui ont suivi j'ai écrit un autre livre sur lequel je prenais des notes depuis plusieurs mois. Avec le recul j'ignore comment cela a été possible, si ce n'est qu'il n'y avait rien d'autre, une fois que mes enfants étaient partis à l'école et que j'étais dans le vide, rien d'autre que cette chaise devant l'ordinateur allumé, je veux dire pas d'autre endroit où m'asseoir, où me poser. Après onze années passées dans la même entreprise - et un long bras de fer qui m'avait laissée exsangue - je venais d'être licenciée, consciente d'en éprouver un certain vertige, quand j'ai trouvé Lucile chez elle, si bleue et si immobile, et alors le vertige s'est transformé en terreur puis la terreur en brouillard. J'ai écrit chaque jour, et je suis seule à savoir combien ce livre qui n'a rien à voir avec ma mère est empreint pourtant de sa mort et de l'humeur dans laquelle elle m'a laissée. Et puis le livre a paru, sans ma mère pour laisser sur mon répondeur les messages les plus comiques qui fussent au sujet de mes prestations télévisées.
Déjà lu du même auteur :
Le nid du serpent - Pedro Juan Gutiérrez
Challenge Destination Cuba : 15 octobre 2011
proposé par evertkhorus
Albin Michel – août 2007 – 286 pages
10/18 – janvier 2011 – 286 pages
traduit de l'espagnol par Bernard Cohen
Titre original : El Nido de la Serpiente, 2006
Quatrième de couverture :
Dans le Cuba délabré des années soixante, coincé entre désir de liberté et volontarisme castriste, un jeune garçon fait l’apprentissage de la vie. Le sexe, la violence, mais aussi la soif de culture et le désir d’écrire vont constituer le matériau d’une œuvre à venir, unique et fulgurante. Celle de Pedro Juan Gutiérrez, un des plus grands écrivains cubains contemporains.
Auteur : Né en 1950 à Cuba, Pedro Juan Gutiérrez a exercé différents métiers - marchand de glaces, coupeur de canne à sucre, dessinateur industriel... Avec Trilogie sale de La Havane, il rencontre un succès international. Son deuxième livre, Animal tropical, a quant à lui remporté, parmi cent treize romans candidats, le prestigieux prix Alfonso Garcia-Ramos. Également sculpteur et poète, Pedro Juan Guttiérrez collabore aujourd'hui à plusieurs revues en Amérique latine et aux États-Unis, et vit toujours à La Havane. Après Le Roi de La Havane, il publie Le Nid du serpent.
Mon avis : (lu en octobre 2011)
Lorsque qu'il m'a fallu choisir un livre cubain ou sur Cuba, je me suis rendu compte que je ne connaissais aucun auteur cubain... J'ai donc choisi ce livre un peu par hasard.
Une note de l’auteur est présente au début du livre « Ce livre est une œuvre de fiction. Les situations et personnages que l’on y trouvera sont purement imaginaires. »
Pourtant après lecture du livre et en comparant la biographie de Pedro Juan Gutiérrez, cela ressemble beaucoup à des souvenirs autobiographiques… La date de naissance, le prénom, la profession correspondent.
Le narrateur, Pedro Juan, raconte son adolescence à Cuba, en 1965, il a quinze ans. En toile de fond, les premières années de la révolution castriste. « Personne ne comprenait vraiment ce qui se passait et où on allait avec ce merdier. La ville était comme un bateau à la dérive qui donne de la bande dans la tempête. » Tous les commerces et industries ont été nationalisés, c’est l’abolition de la propriété privée, tous les étrangers ont quitté le pays.
Pedro Juan a la nostalgie d’avant. « Dès l’âge de huit ans, j’avais découvert près de chez nous une bibliothèque publique absolument parfaite, et sans personne ou presque. C’était un monde à part, le moyen rêvé d’oublier tout le merdier ambiant. Il y avait l'air conditionné, ça sentait la lavande. Je lisais des tas de livres à la fois, mais je les choisissais au pif. Une main magique me guidait le long des rayonnages jusqu'à Truman Capote, Faulkner, Erskine Caldwell, Jean-Paul Sartre, Marguerite Duras, Nietzsche, Wright Mills, Sherwood Anderson, Carson McCullers, Hermann Hesse, Dos Passos, Hemingway. Que des écrivains tourmentés par leurs obsessions et leurs fantasmes. »
Dans les années cinquante, il a eu accès à la culture grâce à deux oncles « Avec eux, et leur famille, j’ai appris à apprécier la musique classique, à comprendre le théâtre et le ballet, à passer de longs moments au Musée national, à baragouiner un peu d’anglais et même à me servir d’une fourchette, d’un couteau et d’une serviette. »
« Et le cinéma : au cours des années 50, j’ai vu tous les grands films américains. Les salles de la ville passaient six ou sept titres différents par semaine, et l’entrée ne coûtait presque rien. Ensuite, quand il a été décidé que le cinéma de l’ennemi ne devait plus être regardé, nous avons commencé à avoir plein de films européens. »
Depuis, la vie a changé, « Contrôle ! Discipline ! Ordre ! C’est comme ça, maintenant. »
« Cette double vie entre la rue et la bibliothèque me plaisait bien. Elle m'éloignait de mon étouffante maison, pour commencer. Je n'avais personne à qui parler de mes lectures. Autour de moi, personne ne lisait. Les adultes étaient ennuyeux à crever, ils ne parlaient que politique. C'était le seul horizon. Un aveuglement total, asphyxiant, auquel j'étais obligé de tourner le dos. »
Bientôt, Pedro Juan devra partir faire ses trois ans de service militaire. « La vie militaire était trop. Six mois à couper la canne, puis six mois d'entraînement pour gladiateurs, avec manœuvres en montagne, exercices de tir, séances de sport. »
L’écriture est choquante, violente, outrancière. Le style est oral, vulgaire, il y a beaucoup d’argot et le sujet de prédilection de l’auteur est le s-e-x-e… C’est comme une obsession, cela commence dès le premier chapitre sur plus de cinq pages et cela revient très très fréquemment.
Ce côté cru m’a vraiment gênée au début du livre, surtout que je ne m’y attendais pas. Mais plus le livre avance et on comprend que cela n’est pas gratuit... En effet pour Pedro Juan, le s* c’est l’ultime espace de liberté qui lui reste dans ce pays étouffé par le régime de Castro.
Mise à part cela, ce livre est très intéressant pour connaître la vie des Cubains à cette époque. Pedro Juan est vraiment attachant et surprenant.
Belle découverte.
Extrait : (début du livre)
Je voulais être quelqu'un dans la vie. Pas la passer à vendre des glaces. Je me suis dit que la solution serait peut-être d'apprendre un métier. Quelque chose qui me serve à embobiner les gens. Et je me suis lu Comment briller en public et se faire des amis, de Dale Carnegie. C'est ça, la clé : entortiller les autres. Les séduire. Celui qui sait parler se retrouve toujours du bon côté du manche. C'est pour ça que les niais crèvent en trimant et ne connaissent jamais rien d'autre, alors que les beaux parleurs font carrière dans la politique et deviennent présidents.
Ce livre de Carnegie, il m'avait été donné par un oncle qui était allé à Miami. Toute une caisse de vieux bouquins. Le Pouvoir de la volonté, L'Hypnose dans la vie quotidienne, Hymnes et psaumes de l'Église scientifique du Seigneur, Histoire de la police montée du Canada, Apprenez à photographier votre famille, Bibliothèque abrégée du Reader's Digest... Le truc sur l'hypnose me plaisait beaucoup ; il prétendait qu'on pouvait hypnotiser tout le monde autour de soi et vivre comme un roi sans jamais en branler une. C'était parfait, ça : séduire avec la langue, hypnotiser avec l’esprit. Le chariot de glaces pesait très lourd, et le soleil, et la sueur… J’avais quinze ans mais j’étais grand et fort pour mon âge. Je disais : « J’ai vingt ans », et on me croyait. C’était plus facile pour tout.
A cette époque, mes amis me surnommaient « Suce-Mémé », « le Charognard », « le Chacal ». Je ne l’avais pas volé à force de m’exhiber. « La prochaine fois, je dois être plus malin », je me disais, « ça suffit de se donner en spectacle avec de vieilles putes ! » par la suite, j’ai appris à être plus discret, à vivre seul et sans que quiconque connaisse mes secrets.
Pour découvrir quelques photos de Cuba : Destination Cuba - carnet de voyage
Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
"Animaux"
Destination Cuba - carnet de voyage
Challenge Destination Cuba : 15 octobre 2011
proposé par evertkhorus
Cuba était une destination qui me faisait très envie, car le hasard faisant bien les choses mon fils de 16 ans est parti cet été 15 jours à Cuba lors d'un voyage solidaire. C'était son premier grand voyage à l'étranger, le dépaysement a été total et il a été très touché par les cubains qui sont très accueillants et qui ont toujours le sourire malgré un quotidien pas toujours facile.
En effet, le pays subit l'embargo américain depuis 1962 et une grave crise économique depuis la disparition de l'URSS.
Première surprise en sortant de l'aéroport, les touristes voyagent à bord de bus, les cubains sont à bord de charrette à cheval, ou sur de vieux vélos, à pied ou dans les voitures américaines des années 50. Sur les murs le long de la route, ils aperçoivent de nombreux messages de propagande peints.
Promenade dans les rues de La Havane et visite du musée de la Révolution. La Havane a hérité de l'architecture coloniale espagnole mais la plupart des maisons sont dans un état de délabrement avancé. En effet, les anciens palais de l'aristocratie coloniale sont occupés par des familles pauvres, qui n'ont pas les moyens de les entretenir. Et pourtant le quartier de la Havana vieja (la vieille Havane) est classé patrimoine mondial de l'humanité.
Une des manifestations les plus visibles de l'embargo est la quasi absence d'automobiles actuelles dans les rues de La Havane. Les automobiles datent des années 50. Dans la réalité, ces automobiles ont toutes été refaites pièce par pièce. En effet, comme il n'est pas possible d'importer des pièces détachées, les mécaniciens cubains sont des orfèvres de la débrouille pour réparer l'irréparable.
Nouveau : pour la première fois depuis un demi-siècle, les Cubains peuvent acheter et vendre librement des voitures et cela depuis le 1er octobre 2011.
En gare de Remedios, nous montons dans un vieux train à vapeur du début du XXème siècle qui servait à transporter la canne à sucre. L’industrie sucrière date du XIXe siècle, plus de 12000 esclaves africains ont travaillé à son essor.
Le long de la voie de chemin fer, il y a de nombreux messages de propagande peints.
À Cuba, il existe deux monnaies, la monnaie nationale (M.N.), utilisée par les Cubains seulement et la monnaie cubaine convertible (appelée CUC) et utilisée principalement par les touristes. On peut la convertir en monnaie nationale mais pas l'inverse et 1 CUC (environ 0,75 euros) vaut 24 M.N.
Et pour terminer, de la musique à écouter avec La Banda Municipal de Santiago de Cuba
qui interprète une chanson de Georges Brassens (extrait du disque Echos du monde)
Ma lecture cubaine : Le nid du serpent - Pedro Juan Gutiérrez