31 mai 2011

Petite sœur, mon amour – Joyce Carol Oates

petite soeur, mon amour

Philippe Rey – octobre 2010 – 666 pages

traduit de l'anglais (États-Unis)

Quatrième de couverture :
S'emparant d'un fait-divers, un mystère jamais résolu, qui bouleversa l'Amérique - l'assassinat le soir de Noël 1996 de la petite JonBenet Ramsey, six ans et demi, célèbre mini-Miss vedette de concours de beauté -, Joyce Carol Oates reconstruit l'affaire qu'elle n'hésite pas, elle, à dénouer. Une histoire effarante racontée dix ans après par le frère de la victime. La petite fille s'appelle maintenant Bliss, c'est une championne de patinage sur glace, l'enfant adoré de ses parents, la coqueluche d'un pays, la sœur aimée et jalousée par son frère, son aîné de trois ans, Skyler. Skyler qui, depuis le meurtre, a vécu dans un univers de drogues, de psys et d'établissements médicalisés. Âgé aujourd'hui de dix-neuf ans, il fait de son récit une sorte de thérapie. Ses souvenirs sont à la fois vivaces et disloqués. Peu à peu émerge le nom du coupable : est-ce le père - homme d'affaires ambitieux, la mère - arriviste forcenée, un étranger cinglé ou bien... le narrateur lui-même ? Tous les ingrédients préférés de Joyce Carol Oates sont là : la vanité féminine, la stupidité masculine, la famille dysfonctionnelle, l'angoisse du parvenu, le christianisme de charlatan, les dérives de la psychanalyse, le vampirisme des médias, l'incompétence de la police. Pour produire en fin de compte un chef-d'œuvre hallucinant, un dépeçage au scalpel de l'âme humaine et de l'horreur ordinaire...

Auteur : Née en 1938, Joyce Carol Oates a publié son premier roman en 1963. Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, professeur de littérature à Princeton, titulaire de multiples récompenses littéraires (dont le prix Femina étranger en 2005), Joyce Carol Oates occupe depuis longtemps une place au premier rang des écrivains contemporains avec Blonde, Eux, Bellefleurs, Confessions d’un gang de filles, Nous étions les Mulvaney.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Dans ce livre Joyce Carol Oates s'est inspirée d'un fait-divers réel qui traumatisa l'Amérique en 1996, le meurtre de la petite JonBenet Ramsey âgé de six ans, Mini-Miss. Ce meurtre n'a jamais été élucidé.
Dans son histoire, l'auteur donne sa plume à Skyler le grand-frère, il était âgé de neuf ans au moment des faits. Dix ans plus tard, névrosé et drogué, il raconte la véritable histoire de sa sœur Bliss petite patineuse prodige. Il commence avec sa vie avant la naissance de sa petite sœur, puis l'arrivée de sa sœur, ses exploits de patineuse, le drame et les dix ans de l'après-drame.
Skyler revit très souvent les évènements de la nuit de la disparition de Bliss, il se sent coupable de ne pas avoir répondu à l'appel qu'il entend dans sa tête et qui le hante depuis dix ans « Skyler aide-moi Skyler je suis si seule ici Skyler j'ai si peur j'ai si mal Skyler tu ne me vas pas me laisser dans cet endroit horrible, dis Skyler ? »
A travers ses souvenirs, Skyler nous décrit ses parents : son père Bix est un homme d'affaires qui réussit, pas toujours fidèle à sa femme. Sa mère Bantsey est une égoïste qui recherche la reconnaissance et qui pour se faire valoir n'hésite pas à utiliser le talent de sa fille de quatre ans. Skyler raconte également le sentiment de jalousie qu'il avait vis à vis de sa sœur, il aimait beaucoup Bliss mais il reprochait surtout à ses parents de se désintéresser de lui.
Ce roman dénonce avec force les parents indignes qui utilisent leurs enfants pour être glorifiés et qui volent leur enfance. Dans cette histoire, Bliss est condamnée à réussir de nombreux concours de patinages puis après le drame, c'est Skyler qui sera placé dans de nombreux instituts et écoles pour traiter ses nombreuses maladies...
La forme du livre est assez spéciale, en effet c'est comme si le lecteur avait en main un manuscrit, Skyler multiplie les notes de bas de pages à l'infini... Certaines sont pertinentes, d'autres moins ce qui hache le récit. Mais c'est vrai que c'est aussi l'état d'esprit de Skyler qui se décrit lui-même comme une « note de bas de page dans la vie de ses parents » et qui ne sait pas lui-même où il en est et si oui ou non il est coupable de la mort de sa petite sœur... Skyler prend aussi très souvent le lecteur à témoin.
Skyler et Bliss sont des enfants très attachants, contrairement à leurs parents dont le comportement est souvent inimaginable et révoltant...
Voilà un très bon roman qui se lit comme un policier et qui nous fait réfléchir !

Extrait : (début du livre)
PETITE  SOEUR MON AMOUR

« Skyler aide-moi Skyler je suis si seule ici Skyler j'ai si peur j'ai si mal Skyler tu ne me vas pas me laisser dans cet endroit horrible, dis Skyler ? »
Neuf ans, dix mois, cinq jours.
Cette voix d'enfant dans ma tête.

« SURVIVANT »

Les familles dysfonctionnelles se ressemblent toutes.
Idem pour les « survivants ».
Moi, je suis l'enfant « survivant » d'une famille américaine tristement célèbre mais, près de dix ans ayant passé, vous ne vous souvenez probablement pas de moi : Skyler.
Un prénom qui en jette, non ? Skyler : sky – ciel.
Un prénom choisi tout spécialement par mon père, qui plaçait de grands espoirs en moi, son fils premier né.
Un prénom qui, de l'avis de mon père, Bix Rampike, mettrait son porteur à l'abri du platement ordinaire.
Mon nom de famille - « Rampike » - vous a fait battre un cil, n'est-ce pas ? Ram-pike. A moins de vous prétendre « au-dessus de tout ça » (à savoir la terre ravagée de l'Amérique tabloïd), d'être délibérément obtus, déficient mental ou vraiment très jeune, ce nom vous dit certainement quelque chose.
Rampike ? Cette fameuse famille ? La petite patineuse, celle qui...
Et on n'a jamais su qui...
Les parents, ou un maniaque sexuel, ou...
Quelque part dans le New Jersey, il y a longtemps, une bonne dizaine d'années au moins...
Raison pour laquelle – finalement ! - je me suis obligé à commencer ceci, sans trop savoir ce que ce sera, un genre de document personnel - « un document personnel unique » - pas simplement un témoignage mais (peut-être) une confession. (Vu que pour certains Skyler Rampike est un suspect, je devrais avoir beaucoup à confesser, vous ne croyez pas ?) Comme de juste, ce document ne sera pas chronologique/linéaire, mais suivra un chemin d'associations libres organisées par une logique intérieure invariable (quoique indécelable) : sans prétention littéraire, d'un amateurisme crasse désarmant, imprégné de culpabilité, conforme au « survivant » qui abandonna sa sœur de six ans à son « sort » aux « petites heures » du 29 janvier 1997, dans notre maison de Fair Hills, New Jersey. Oui, je suis ce Rampike-là.

Déjà lu du même auteur :

nous__tions_les_Mulvaney Nous étions les Mulvaney  fille_noire__fille_blanche Fille noire, fille blanche

Livre 42/42 pour le Challenge du 6% littéraire
1pourcent2010

Challenge 100 ans de littérature américaine 2011
challenge_100_ans

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30 mai 2011

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [31]

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C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou et proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

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Secret des hommes secret des dieux – Henry Quinson (Critique en Masse Babelio)
Les Années cerises – Claudie Gallay
L’âme du mal – Maxime Chattam

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Petite soeur, mon amour - Joyce Carol Oates 
Le pays des grottes sacrées - Jean M. Auel (Partenariat)

Que lirai-je cette semaine ?

Quatre jours en mars - Jens Christian Grondahl (LC avec Canel : 3/06/2011)
Glacé - Bernard Minier
L'armée furieuse - Fred Vargas

Bonne semaine, bonnes lectures et à lundi prochain !

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28 mai 2011

L’âme du mal – Maxime Chattam

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Michel Lafon – mars 2002 – 514 pages

Pocket - mai 2003 – 514 pages

Pocket – mars 2004 – 514 pages

 Quatrième de couverture :
Pas plus que sa jeune assistante, l'inspecteur-profileur Brolin ne pense que les serial killers reviennent d'outre-tombe. Fût-il le monstrueux bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper avec précision. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit, identique : un même rituel horrible. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d'une secte ? Pure sauvagerie ou magie noire ? Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu'on lui a enseigné. S'immerger complètement dans la psychologie d'un monstre, le comprendre afin de le cerner et de prévoir ses crimes, devenir un monstre soi-même, tels sont les moindres risques de son métier. On dit au FBI qu'il s'en faudrait d'un rien pour qu'un bon profiteur aille rejoindre la galerie de ses pires clients. Peut-on impunément prêter son âme au mal ?

Auteur : Maxime CHATTAM, de son vrai nom Maxime DROUOT, est né le 19 février 1976 à Herblay en région parisienne. Jeune garçon discret et solitaire, il se passionne pour le cinéma et les romans et auteurs de science fiction tels Le seigneur des anneaux ou Stephen King. Au cours de son enfance, il fait de fréquents séjours aux États Unis : New York, Denver et surtout Portland en Oregon, qui deviendra le cadre de ses premiers trillers. À 23 ans, il suit une année de formation en criminologie où il étudie notamment la psychiatrie criminelle, la police technique et scientifique, la médecine légale et assiste à des autopsies. Il fait alors plusieurs petits boulots et devient notamment libraire, ce qui lui permet d'être en contact du monde de l'édition et consacre son temps libre à l'écriture de son premier thriller. En octobre 2001, il achève l'âme du mal qui sera publié en 2003, début d'une série de romans policiers, ce qui lui permet aujourd'hui de vivre de sa plume.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Je n'avais encore jamais lu de livre de Maxime Chattam mais « abonnée » au rendez-vous de Pimprenelle « Découvrons un auteur », c'était l'occasion d'essayer... J'ai donc choisi le premier roman de Maxime Chattam. A vrai dire je croyais que Maxime Chattam écrivait des livres du genre fantastique. Très rapidement, j'ai compris que je me trompais puisque « L'âme du mal » est un vrai thriller que j'ai lu très facilement.
L'histoire se passe à Portland aux États-Unis dans les années 2000, Joshua Brolin est un jeune inspecteur de police qui utilise le profilage pour traquer un tueur en série. Juliette Lafayette, jeune étudiante en psychologie a été enlevé par Leland Beaumond, le tueur en série que poursuivait Joshua. Heureusement, ce dernier va abattre d'une balle dans la tête le tueur qui était sur le point d'exécuter Juliette.

Une année plus tard, le corps d'une femme affreusement mutilée est découverte dans un jardin public du de Portland. Après autopsie, on découvre que le meurtre a été effectué avec le même rituel que les meurtres de Leland Beaumont. Joshua Brolin est chargé d'enquêter, une étrange lettre est adressée à Juliette puis à la police... et un autre meurtre aussi cruel est commis...
Voilà une intrigue palpitante qui ne laisse aucun répit au lecteur, beaucoup d'informations sur les techniques de profilage et des compte-rendus d'autopsie très détaillés, un tueur avec un mode opératoire plutôt gore... Ce n'est pas spécialement le genre de thriller que j'affectionne, malgré tout, j'ai trouvé plutôt très bon ce livre. Merci à Pimprenelle de m'avoir fait découvrir Maxime Chattam.

Extrait : (début du livre)
Kate Philips ouvrit la porte du véhicule et laissa Josh descendre. Il tenait à la main une poupée en plastique représentant Captain Futur qu'il serrait contre lui comme s'il s'agissait d'un trésor fabuleux. L'air suffocant du parking les assaillit aussitôt. A n'en pas douter l'été serait de plus en plus torride.
- Viens mon ange, dit Kate en glissant ses lunettes de soleil sur ses cheveux.
Josh sortit en observant la façade du centre commercial. Il aimait beaucoup venir ici, c'était synonyme de plaisir, de rêve tant il y avait de choses agréables à voir. Des jouets par centaines, toutes les gammes représentées sur des mètres et des mètres, du palpable, pas de l'image à la télé ou dans des catalogues. Plus tôt dans la matinée, en entendant sa mère dire qu'elle partait au centre commercial, Josh avait bondi sur l'occasion et s'était imposé à force de gentillesse. A présent que l'établissement se dressait devant lui il sentait l'excitation monter. Peut-être pourrait-il repartir avec un jouet ? Le camion-citerne Majorette qui lui manquait, ou peut-être même une panoplie de Captain Futur ! La journée s'annonçait bien, très bien même. Un nouveau jouet. Ça c'était une idée séduisante ! Encore fallait-il que Kate accepte. Il se tourna vers sa mère pour le lui demander et constata qu'elle vérifiait ses bons de réduction soigneusement découpés dans les journaux et publicités.
- Tu m'achètes un jouet, maman ? demanda-t-il de sa voix fluette de garçon de presque quatre ans.
- Ne commence pas, Josh et dépêche-toi un peu sinon je ne t'emmène plus avec moi.
Le petit garçon mit sa main en visière comme il avait souvent vu son père le faire et traversa ainsi le parking.
- Quelle chaleur ! lança Kate en se ventilant tant bien que mal de la main. Ne traîne pas, chéri, on va se liquéfier si on tarde trop en plein soleil !

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25 mai 2011

Les Années cerises – Claudie Gallay

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Éditions du Rouergue – octobre 2004 – 128 pages

Actes Sud – avril 2011 – 172 pages

 

Quatrième de couverture :
Au village, ils l'appellent tous l'Anéanti. C'est parce que sa maison va bientôt disparaître dans un grand trou, à cause de la falaise qui s'effrite au bout du jardin. Malgré le risque, sa mère ne veut pas déménager. Elle n'est pas drôle et elle distribue souvent des claques. Alors quand il en a marre de sa famille pas rigolote, des zéros à l'école et des histoires de falaise qui menace, il va retrouver Paulo et sa grande sœur, qui le fait rêver à l'amour. Ou il part à la pêche avec son grand-père. Pour être heureux, il suffit parfois d'un rien.
 

Auteur : Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L'Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d'encre et prix du. Salon d'Ambronay), Dans l'or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008), qui a reçu le Prix des lectrices de Elle et fera prochainement l'objet d'une adaptation cinématographique.

Mon avis : (lu en mai 2011)
C’est le seul livre de Claudie Gallay que je n’avais pas encore lu…

A l’école on appelle Pierre-Jean l’Anéanti car la maison, qu’il habite avec ses parents, est menacée d’être engloutie par une falaise qui grignote peu à peu le  jardin.

Pour le moment, ses parents refusent de déménager. Son père est souvent absent, sa mère ne va pas bien, elle ne sait que le gronder ou lui donner des claques.

A l’école ce n’est pas mieux, il collectionne surtout les zéros et son maître ne le comprend pas et s’en désintéresse. Heureusement, il y a son copain Paulo et sa jolie sœur dont il est secrètement amoureux. Il aime aussi les week-end à la ferme chez son pépé et sa mémé, il aime s’occuper des animaux, aller à la pêche avec son grand-père et profiter des bons petits plats  confectionnés par sa grand-mère. Sans oublier son oncle François qui sait lui parler et le réconforter.

L’histoire de ce jeune garçon de onze ans est très touchante, pleine de nostalgie et de mélancolie. Le lecteur est plein d’empathie avec lui qui se sent si seul et mal aimé par sa mère…

Claudie Gallay ménage un certain suspens entre le mal-être de Pierre-Jean et la maison prête à disparaître au bord de la falaise… A découvrir !

 

 

Extrait : (début du livre)
Heureusement, il y a les chevaux. Je dis ça même si je sais, les chevaux ne sont pas à moi. Ils sont à pépé, mais quand même. Quand je passe, je leur donne des sucres et du pain.
Maman n’aime pas les animaux. Elle dit toujours : « Tous ces poils ! … » Que ça lui donne des migraines et les animaux, il faut s’en occuper. Qu’il y a déjà tant à faire. Et puis quand on part en vacances, hein, qui c’est qui s’en occupe ? Je te le demande ?
- On ne part jamais en vacances, alors qu’est-ce que ça change !
Une taloche bien méritée, et puis va dans ta chambre, ça t’apprendra à être insolent.
Des fois, elle dit : « Il faudrait lui acheter une bête, un chien quoi », parce qu’elle me voit assis sur la pelouse. Triste.
- Pas besoin d’acheter, je lui réponds, je connais quelqu’un qui en donne.
Maman, il ne faut pas la regarder comme ça. Elle ne supporte pas.
Le chien, c’est quand elle voudra et puis les mâles, ça pisse partout, et les femelles, c’est toujours en chaleur.
Il faut pas qu’elle attende trop. J’ai déjà onze ans. En attendant, je caresse la chienne de pépé. C’est la seule chose qu’elle comprend, les caresses. Elle se couche sur le dos et elle ferme les yeux. Je lui raconte les choses de ma vie et ça me fait du bien. Elle est bourrée de puces, surtout maintenant que c’est l’été. Les puces, c’est pas grave. Je la prends contre moi. J’ai ses poils dans la bouche. Pour ça, ils ne disent plus rien. Ils ont renoncé.
Un jour, j’ai entendu pépé dire : « Si ça lui fait du bien ! … »
Pépé, il est toujours avec moi. Même quand il ne devrait pas.
Avant, il travaillait dans une usine.
Maintenant, son métier, je ne sais pas ce que c’est mais c’est ce que je veux faire plus tard, quand je serai grand.
Il a trois vaches et puis des poules. Un tracteur. L’été, il moissonne.
Rien que de le voir, j’ai envie de grandir.

 

Déjà lu du même auteur :

lesd_ferlantes Les déferlantes Dans_l_or_du_temps Dans l'or du temps

mon_amour_ma_vie Mon amour ma vie l_office_des_vivants L'office des vivants

seule_venise_p Seule Venise l_amour_est_une_ile L’amour est une île

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Végétal"

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24 mai 2011

Secret des hommes secret des dieux – Henry Quinson

Lu dans le cadre de de Critique en Masse de Babelio
en partenariat avec les éditions Presses de la Renaissance

 secret_des_hommes_secret_des_dieux Presses de la Renaissance - mars 2011 - 289 pages

Quatrième de couverture :
Conseiller monastique du film Des hommes et des dieux, Henry Quinson retrace cette étonnante et rare aventure humaine et spirituelle.

«Henry Quinson a été tellement précieux !» Lambert Wilson, «frère Christian»

«Secret des hommes, secret des dieux m'a appris beaucoup de choses que j'ignorais dans cette aventure exceptionnelle. Merci à Henry Quinson pour la profondeur de sa relecture spirituelle. Des hommes et des dieux a touché le public d'une manière que je n'ai jamais connue dans ma longue carrière d'acteur. Ce livre en rend compte avec bonheur.» Michael Lonsdale, «frère Luc»

«Secret des hommes, secret des dieux est passionnant, émouvant et instructif. C'est aussi l'amour qui est au coeur du récit d'Henry Quinson et qui le rend si attachant et si beau.» Jean-Marie Frin, «frère Paul»

«J'ai dévoré Secret des hommes, secret des dieux. Écriture magnifique ! On y retrouve tout l'esprit du tournage, tout est juste.» Loïc Pichon, «frère Jean-Pierre»

«Secret des hommes, secret des dieux est un récit captivant. Henry Quinson est la seule personne qui a vécu de l'intérieur toutes les étapes du film et qui a connu les moines de Tibhirine.» Farid Larbi, «Ali Fayattia»

Auteur : Henry Quinson a connu quatre des sept moines assassinés en Algérie en 1996. Économiste franco-américain, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, professeur certifié d’anglais et de lettres, chevalier de l'ordre des arts et des lettres, cet ancien trader a vécu six ans à l’abbaye de Tamié dont étaient issus deux des frères. Il a habité quatorze ans dans une cité de transit à Marseille avec de nombreuses familles musulmanes. Prix 2009 de littérature religieuse pour son récit autobiographique Moine des cités, de Wall Street aux quartiers Nord de Marseille (Nouvelle Cité, 2008), il est l’auteur et le traducteur de plusieurs ouvrages et articles sur le monastère de Tibhirine.

Mon avis : (lu en mai 2011)
J'avais vu au dernier Salon du Livre de Paris le début de la présentation de ce livre, mais n'ayant pas encore vu le film, je n'étais pas restée à la conférence. Aussi lorsque Babelio nous a proposé ce livre pour sa dernière opération Critique en Masse, je l'ai choisi parmi mes quatre choix. Et dès que j'ai reçu le livre, j'ai proposé de regarder le film « Des hommes et des dieux » en famille puis j'ai attendu 3 semaines avant de commencer le livre d'Henry Quinson « Secret des hommes secret des dieux ». Et je n'ai pas pu lâcher le livre tellement il est passionnant. Il y a en premier lieux le récit de la conception du film, la préparation, le tournage, le montage et la présentation au public. Mais il y a bien plus, il nous raconte l'aventure humaine et spirituelle de ce film vraiment pas comme les autres. Il y a également au centre du livre quelques photos du tournage.

Henry Quinson a participé à ce film en tant que conseiller monastique, il connaissait personnellement quatre des frères assassinés à Tibhirine en 1996, Paul, Christophe, Christian et Célestin, il a vécu six ans à l'abbaye de Tamié d'où venaient deux des sept frères et il était également le traducteur de livre « Passion pour l'Algérie. Les moines de Tibhirine : l'enquête d'un historien américain de John W Kiser ». Livre que Xavier Beauvois avait beaucoup consulté pour préparer son film.
Henry Quinson avait lui-même imaginé écrire un scénario sur les moines de Tibhirine pour donner un écho au testament spirituel de Christian de Chergé, le supérieur de la communauté. Mais un ami producteur l'en avait dissuadé et lorsque quelques jours plus tard il reçoit un mail d'Étienne Comar scénariste et producteur qui veut lui parler du projet du film « Des hommes et des dieux », il voit cela comme un signe...
J'ai vraiment beaucoup aimé le film « Des hommes et des dieux » et ce livre est vraiment un bonus formidable et indispensable, pour mieux comprendre « la lumière des moines de Tibhirine ». Pour découvrir comment les acteurs et l'équipe du film ont su faire revivre l'Esprit de la communauté de Tibhirine.

Après cette lecture, je n'ai qu'une envie, revoir le film !

Un GRAND MERCI à Babelio et aux éditions Presses de la Renaissance pour m'avoir permis de découvrir ce livre captivant.

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Le film : « Des hommes et des dieux » a été réalisé en 2010 par Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin, Philippe Laudenbach, Jacques Herlin, Loïc Pichon, Xavier Maly et Olivier Perrier. Il a obtenu de nombreux prix comme le Grand prix du jury à Cannes en 2010, le César 2011 du meilleur film, César 2011 du meilleur second rôle masculin pour Michael Lonsdale et le César 2011 de la meilleure photographie pour Caroline Champetier...

Pour en savoir plus sur le film : article Wikipédia

Extrait : (début du livre) ici

 

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23 mai 2011

C'est lundi ! Que lisez-vous ? [30]

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C'est le jour du rendez-vous initié par Mallou et proposé par Galleane 

Qu'est-ce que j'ai lu la semaine dernière ?

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La Boucherie des amants - Gaetaño Bolán  
Zona frigida – Anne B. Ragde
Brida – Paulo Coelho
Là-haut, tout est calme – Gerbrand Bakker

Qu'est-ce que je lis en ce moment ?

Secret des hommes, secret des dieux - Henry Quinson (Critique en Masse Babelio)

Que lirai-je cette semaine ?

Un livre de Maxime Chattam pour le Rendez-vous de Pimprenelle
Le pays des grottes sacrées - Jean M. Auel (Partenariat)
Petite soeur, mon amour - Joyce Carol Oates 
Quatre jours en mars - Jens Christian Grondahl (LC avec Canel)

Bonne semaine, bonnes lectures et à lundi prochain !

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22 mai 2011

Là-haut, tout est calme – Gerbrand Bakker

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Gallimard - septembre 2009 – 350 pages

Folio – février 2011 – 370 pages

Quatrième de couverture :
Helmer van Wonderen vit depuis trente-cinq ans dans la ferme familiale, malgré lui. C'est Henk, son frère jumeau, qui aurait dû reprendre l'affaire. Mais il a disparu dans un tragique accident, à l'âge de vingt ans. Alors Helmer travaille, accomplissant les mêmes gestes, invariablement, machinalement. Un jour, sans raison apparente, il décide d'installer son vieux père au premier étage, de changer de meubles, de refaire la décoration de la maison. Le besoin de rompre la monotonie de sa vie et l'envie de mettre fin à ce face-à-face presque silencieux avec un homme devenu grabataire le font agir, plein de colère retenue. Les choses s'accélèrent le jour où il reçoit une lettre de Riet lui demandant de l'aide : Riet était la fiancée de son frère. Elle fut aussi à l'origine de son accident mortel... En se mettant dans les pas d'un paysan du nord de la Hollande qui, à cinquante-cinq ans, comprend qu'il n'est pas trop tard pour combler ce manque qui le ronge, l'écrivain néerlandais évoque avec une grande force le désir humain de maîtriser sa vie et d'accéder à une forme de vérité intérieure. À la fois précise et poétique, l'écriture de Là-haut, tout est calme entraîne le lecteur dans une inoubliable quête de bonheur.

Auteur : Gerbrand Bakker est né en 1962. Après des études de lettres à Amsterdam, il a exercé différents métiers, puis publié un livre pour adolescents en 2004. Là-haut, tout est calme, son premier roman, a été le phénomène éditorial de l'année 2006 aux Pays-Bas avec des ventes dépassant les 70000 exemplaires. Depuis, il a été traduit avec succès dans de très nombreux pays.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Helmer a du renoncer à ses études supérieures. C'est son frère jumeau Henk qui était destiné à reprendre la ferme familiale mais suite à un accident de voiture et son décès, le devoir a obligé Helmer à remplacer son frère. Helmer a mis de côté son projet de vie et depuis trente-cinq ans, son quotidien de fermier n'a pas changé. Il s'occupe machinalement des animaux de la ferme et de son père âgé qui ne quitte pratiquement plus son lit.
Lorsque le livre commence, Helmer a décidé de déménager son père au premier étage, et de moderniser un peu le bas de la maison, il s'achète un nouveau lit, il repeint la maison...
Son quotidien monotone va être bousculé par l'arrivée d'une lettre de Riet, l'ancienne petit amie de Henk, elle reprend contact après des années de silence. Elle demande à Helmer d'accueillir quelque temps son fils comme garçon de ferme.
Ce livre évoque les liens particuliers unissant des jumeaux et les troubles que ressent Helmer depuis la disparition de son double. Le lecteur découvre aussi les ressentiments d'Helmer vis à vis de son père qui a toujours préféré Henk. Il subit malgré lui cette situation.
Les descriptions des paysages, et de la nature qui change au fil des saisons font partie du récit : le plat pays sous le neige avec les canaux gelés, à l'approche du printemps. Les animaux sont très présents également dans cette histoires, les animaux de la ferme, les oiseaux...
L'impression de calme de cette vie monotone et régulière seulement ponctuée par les saisons est palpable durant la première partie de l'histoire. Ce calme va être bouleversé par le retour de Riet puis l'arrivée de son fils.
J'ai lu très facilement ce livre dont j'ai aimé l'ambiance et Helmer m'a beaucoup touchée.

Extrait : (début du livre)
J'ai mis papa là-haut. Après l'avoir assis dans une chaise, j'ai démonté le lit. Papa est resté dans cette chaise, comme un veau né de quelques minutes et que la vache n'a pas encore léché, tête vacillant de façon incontrôlée, regard qui ne s'attache à rien. J'ai arraché du matelas couvertures, draps et alèse, posé le matelas et les planches du fond le long du mur, défait les vis qui maintenaient tête et pied aux côtés. J'essayais autant que possible de respirer par la bouche. La chambre d'en haut – ma chambre – je l'avais déjà débarrassée.
« Qu'est-ce que tu fais ? a-t-il demandé.
- Tu déménages.
- Je veux rester ici.
- Non. »
Je lui ai laissé son lit. Depuis plus de dix ans, l'une des moitiés est froide, mais la place inoccupée est toujours couronnée d'un oreiller. J'ai revissé le lit dans la chambre du haut, en l'orientant face à la fenêtre. Sous les pieds, j'ai placé des billots de bois. J'ai mis un couchage propre : des draps et deux taies. Puis j'ai porté papa dans l'escalier. Dès l'instant où je l'ai eu soulevé de la chaise, il m'a regardé et ne m'a plus quitté des yeux jusqu'à ce que je le couche et que nos visages se touchent presque.
C'est alors seulement qu'il a dit : « Je peux marcher tout seul.
- Non, tu ne peux pas. »
Il a vu, par la fenêtre, des choses qu'il ne s'attendait pas à voir. « Je suis bien haut, a-t-il fait.
- Oui. Comme ça, en regardant dehors, tu ne verras pas que du ciel. »

Lu dans le cadre du ChallengeVoisins, voisines
voisin_voisine
Pays-Bas

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20 mai 2011

Brida – Paulo Coelho

Brida Flammarion – octobre 2010 – 298 pages

traduit du portugais (Brésil) par Françoise Marchand Sauvagnargues

Quatrième de couverture :
Brida, une jeune Irlandaise à la recherche de la Connaissance, s'intéresse depuis toujours aux différents aspects de la magie, mais elle aspire à quelque chose de plus. Sa quête l'amène à rencontrer des personnes d'une grande sagesse, qui lui font découvrir le monde spirituel: un mage habitant la forêt lui apprend à vaincre ses peurs et à croire en la bonté de l'univers; une magicienne lui explique comment danser au rythme du monde et invoquer la lune. Brida part alors à la rencontre de son destin. Parviendra-t-elle à réconcilier sa vie amoureuse et son désir de tout quitter pour devenir sorcière? Ce roman enchanté renoue avec des thèmes chers aux lecteurs de Paulo Coelho : le conteur y tisse un récit qui mêle amour, passion, mystère et spiritualité.

Auteur : Paulo Coelho est né en 1947 à Rio de Janeiro. Adolescent rebelle dans une famille conservatrice et étudiant contestataire plusieurs fois emprisonné sous un régime dictatorial, il devint parolier d'une des plus grandes stars du rock des années 70 au Brésil, Raul Seixas. L'Alchimiste, paru en 1988 au Brésil, est devenu un best-seller mondial aujourd'hui traduit dans 59 langues et publié dans 150 pays. Parmi ses douze ouvrages traduits en français, Flammarion a déjà publié Le Zahir, Comme le fleuve qui coule, Veronika décide de mourir et La Sorcière de Portobello.

Mon avis : (lu en mai 2011)

Ce livre se lit facilement, les chapitres sont courts. Le lecteur suit la quête initiatique de Brida, une jeune irlandaise, qui voudrait apprendre la magie pour répondre aux questions qu’elle se pose sur la vie. Elle va rencontrer un Magicien et Wicca, découvrir la Tradition du Soleil et la Tradition de la Lune, elle espère aussi trouver son Autre Partie…

Est-ce parce que je ne suis pas friande des histoires de magie, sorcières et paranormal… mais j’ai trouvé l’histoire un peu simpliste. Dans ce livre, Paulo Coelho nous invite à réfléchir sur soi-même, sur la vie, sur l’amour…

Autant j’avais aimé et été touchée par « Le Pèlerin de Compostelle » autant j’ai été déçue par « Brida » qui ne restera pas dans ma mémoire…

 

Extrait : (début du livre)
« Je veux apprendre la magie », déclara la jeune fille.
Le Magicien la regarda. Jean délavé, T-shirt, et cet air de défi que prennent toujours les timides quand ils ne le devraient pas. « Je dois être deux fois plus âgé qu’elle », pensa-t-il. Et, malgré cela, il savait qu’il se trouvait devant son Autre Partie.
« Je m’appelle Brida, poursuivit-elle. Excuse-moi de ne pas m’être présentée. J’ai beaucoup attendu ce moment, et je suis plus anxieuse que je ne le pensais.
- Pourquoi veux-tu apprendre la magie ? demanda-t-il.

- Pour répondre à certaines questions que je me pose sur ma vie. Pour connaître les pouvoirs occultes. Et peut-être pour voyager dans le passé et dans l’avenir. »

Ce n’était pas la première fois que quelqu’un venait jusqu’au bois lui demander cela. Il fut une époque où il était un Maître très connu et respecté par la Tradition. Il avait accepté plusieurs disciples, et cru que le monde changerait dans la mesure où lui pourrait changer ceux qui l’entouraient. Mais il avait commis une erreur. Et les Maîtres de la Tradition ne peuvent pas commettre d’erreurs.
« Ne crois-tu pas que tu es un peu trop jeune ?
- J’ai vingt et un ans, dit Brida. Si je voulais apprendre la danse classique maintenant, on me trouverait déjà trop vieille. »

Déjà lu du même auteur :

alchimiste  L'alchimiste Comme_le_fleuve_qui_coule  Comme le fleuve qui coule  

Livre 41/42 pour le Challenge du 6% littéraire
1pourcent2010

 Lu dans le cadre du Challenge Petit BAC
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"Prénom"

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19 mai 2011

Zona frigida – Anne B. Ragde

zona_frigida Balland – mars 2011 – 384 pages

traduit du norvégien par Hélène Hervieu et Eva Sauvegrain

Quatrième de couverture :
Qu'est-ce qui a bien pu pousser Bea, jeune caricaturiste branchée de 35 ans, à s'inscrire pour une croisière à destination des terres du Grand Nord ? La croisière, d'abord : un concept plutôt destiné au Troisième âge et pas à une célibataire croqueuse d hommes comme elle... La destination, ensuite : le Svalbard, dite « Zona frigida », aux confins septentrionaux de la Norvège, ne constitue pas un territoire des plus accueillants. On prétend même qu'il y fait si froid que tous les animaux sont devenus blancs... Autant dire que la présence de Bea sur ce cargo a de quoi susciter la curiosité de ses compagnons de route.
Si la jeune femme a prétexté auprès de ses proches le besoin de rompre avec son quotidien, il apparaît rapidement que ses motivations sont tout autres : Bea a des comptes à régler avec son passé et ce voyage devrait lui permettre de repartir à zéro. La croisière d'agrément va vite se transformer en cauchemar pour certains passagers...

Auteur : Anne Birkefeldt Ragde est née en 1957, elle a passé son enfance à Trondheim, ancienne professeur assistante de communication à l'Université de Trondheim, elle a écrit plus de quarante livres depuis 1986 aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Auréolée des très prestigieux prix Riksmål (équivalent du Goncourt français), prix des Libraires et prix des Lecteurs pour sa « Trilogie de Neshov », Anne B. Ragde est une romancière à succès, déjà traduite en 15 langues, aux millions d'exemplaires vendus.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Le personnage principal et narratrice de ce livre est une jeune femme Bea qui travaille comme caricaturiste pour des journaux. Lorsque le livre commence, elle est en train de préparer son départ pour une croisière vers le Spitzberg. Originale comme destination pour partir en vacances... Mais Bea a une vraie raison de faire ce voyage, elle l'évoque même dès les premières pages « j’étais bien décidée à mener mon plan à terme, avec précision et sans aucun laisser-aller. » Le lecteur va tout au long du livre essayer de mieux connaître Bea et comprendre quelles sont ses motivations...
Cette croisière vers le grand Nord est un huis clos entre des passagers venus du monde entier et un équipage, ils doivent apprendre à vivre ensemble dans des conditions particulières.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce voyage captivant, j'ai imaginé avec les personnages les beaux espaces et paysages qui s'offraient à eux, les nombreux animaux rencontrés durant cette croisière... Phoques, ours, fulmars, pingouins, morses, sternes, mouettes... Cette région polaire est appelée « Zona frigida », là où le froid n'a pas de limite. La nature y est reposante. Les différents personnages sont très bien campés et Bea très attachante.
Une belle réussite, cela m'a donné très envie de faire ce beau voyage en vrai !

Extrait : (début du livre)
Pour être tout à fait honnête, je suis partie au Spitzberg pour picoler. Je me le suis avoué à haute voix, un jour, en plein mois d’août. J’ai soudain tout laissé tomber pour m’inscrire à un voyage qui allait me coûter la peau des fesses. Mais, d’après le tour-opérateur, j’étais assurée de voir un grand nombre d’animaux sauvages dans un environnement à vous couper le souffle. Cependant cette promesse me posait un problème. En effet, comment peut-on vous garantir une telle expérience ? Au Spitzberg, la nature est d’une beauté exceptionnelle, tout le monde le sait. Mais en ce qui concerne les animaux, j’étais plus dubitative. Un ours blanc en colère, un morse endormi, ça se commande, ça ? La brochure présentait la photo d’un ours blanc qui passait la tête par un hublot en se léchant les babines. Des baleines aussi faisaient partie du package. Manifestement, l’agence ne laissait rien au hasard. C’était assez bluffant.
En tout cas, pour ce qui était de l’approvisionnement en alcool, j’étais rassurée. L’État norvégien n’allait quand même pas supprimer juste avant mon départ les lois sur les produits hors taxes en vigueur au Spitzberg depuis toujours. Cette pensée me mettait du baume au cœur, et le prix exorbitant du voyage m’a paru, du coup, moins dur à digérer. Je pourrais picoler à mon aise, sans risquer d’avaler de travers en pensant à tout l’argent dépensé. J’ai toujours été très douée pour dissimuler mon taux d’alcoolémie. J’allais donc pouvoir me soûler de manière quasi permanente sans perdre de vue la vraie raison de mon voyage, car j’étais bien décidée à mener mon plan à terme, avec précision et sans aucun laisser-aller. Mon caractère joyeux et insouciant tromperait tout le monde, j’en avais déjà fait maintes fois l’expérience. Une bonne rasade d’alcool hors taxes me procure toujours le bagou nécessaire pour être tout à fait moi-même. Après quelques verres, j’arrive sans problème à convaincre mon entourage que mon attitude dans la vie est foncièrement positive et optimiste.
Je n’avais pas beaucoup de temps pour me préparer. Trois jours. Dimanche soir, donc, avec un verre de vin blanc glacé et un cendrier propre à portée de main, j’ai commencé à dresser une liste. Le départ avait lieu tôt mercredi matin. Le vol pour Tromsø étant à sept heures, il me fallait un taxi pour six heures moins le quart. J’ai donc noté ça sur une feuille, tout en haut de laquelle j’ai écrit « Andersen » car il fallait que je le confie à quelqu’un pendant mon absence.
Je l’ai regardé, mon oiseau chéri, ma perruche jaune, et j’ai pris le téléphone. J’ai d’abord appelé deux de mes ex avec qui j’avais gardé le contact. Ils voulaient tout savoir sur mon voyage au Spitzberg et avaient des tas de choses à me raconter sur leur expérience du froid et de l’hiver dans ces régions polaires. Et si je rencontrais un ours ?

 

 Déjà lu du même auteur :

la_terre_des_mensonges La Terre des mensonges  la_ferme_des_Neshov La Ferme des Neshov
l_h_ritage_impossible L'héritage impossible

Lu dans le cadre du  Défi Scandinavie blanche
dc3a9fi_scandinavie_blanche
Norvège

Lu dans le cadre du Challenge Voisins, voisines
voisin_voisine
Norvège

Lu dans le cadre du Challenge Viking Lit'
Viking_Lit

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18 mai 2011

La Boucherie des amants - Gaetaño Bolán

Lu dans le cadre Swap à 2 PAL swap___2__lLecture commune avec Mrs Pepys

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La Dragonne - janvier 2005 -

Livre de poche - janvier 2011 - 90 pages

Quatrième de couverture :
Dans une ville du Chili oppressée par le régime de Pinochet, une boucherie de quartier est le théâtre de curieuses rencontres : des réunions obscures s’y tiennent, des passions s’y nouent… Un enfant aveugle, une institutrice et un boucher fort en gueule composent ainsi le trio majeur de cette fable teintée d’humour et de poésie. Mais derrière l’apparente naïveté s’esquisse une condamnation amère des régimes totalitaires…

Auteur : Gaetaño Bolán est né en 1969 à Arica, au Chili. Il vit aujourd’hui à Valparaiso, après plusieurs années passées en France. Largement salué, « La Boucherie des amants » son premier roman a bénéficié d’un vaste bouche à oreille, et a été récompensé par plusieurs prix littéraires. Son deuxième livre « Treize alligators » est paru en 2009.

Mon avis : (lu en mai 2011)
Ce livre a été écrit en français par cet auteur né au Chili. J'ai découvert ce livre grâce à la blogosphère chez Stephie, Pimprenelle et Canel.
C'est l'histoire de Tom, un enfant chilien, « L'enfant avait le cœur pur et il regardait la nuit » « Il était doux, il était tendre ». Sa mère Antonia est morte à sa naissance et c'est Juan, son père, qui l'élève. Juan est le boucher du village. Tom a des « yeux de nuit », Dolores, son institutrice spécialisé s'occupe bien de lui, elle lui fait la lecture et Tom l'aime comme une maman. Dans ce petit village, on rencontre également des habitants haut en couleur Chico, le coiffeur, Paco, le taxi fan de Madonna. Et chaque soir, « aux environs de minuit, un étrange ballet se faisait à la boucherie : des hommes arrivaient, toujours d'un pas pressé, le plus souvent avec un foulard, ou le col remonté pour masquer en partie leur visage. » Je n'en raconterai pas plus...
J'ai beaucoup aimé ce court roman fait de phrases courtes, d'une grande beauté et avec beaucoup de poésie. C'est un récit simple, émouvant et poignant qui dénonce avec force la dictature de Pinochet. Une belle découverte et un vrai coup de cœur pour moi !

Pour le Swap à 2 PAL organisé par Lili Galipette, je n'ai pas hésité une seconde pour choisir ce livre et l'offrir à Mrs Pepys pour une Lecture Commune. Allons voir son billet... 

Extrait : (début du livre)
L'enfant avait un cœur pur et il regardait la nuit. Personne n'aurait pu dire s'il était triste, ou simplement assoupi. Il était là, posé dans la masse de son petit corps, comme absorbé par le crépuscule. Toujours il sondait le grand noir de l'âme où passent les comètes, il ne savait pas l'âme et ses grandeurs, ses petitesses tout aussi bien, il connaissait seulement l'ombre. Paisible obscurité qui l'enveloppait. Féroces ténèbres qui le mangeaient. Et câline la nuit jamais n'était, ni ne fut. Pourtant ni l'enfant ni sa famille ne se plaignaient : la nuit devait devenir une amie.

L'enfant avait un petit nom, sec et vif comme l'éclat du silex. Tom. Facile à retenir. Plus facile encore à prononcer.Tom ! Où es-tu Tom ? Où files-tu Tom ? Pour dire vrai, Tom n'était pas son vrai nom. On ne pouvait tout de même pas obliger les gens à le prononcer en entier !
[…]
L'enfant Tom était apprécié de tous. Il était doux, il était tendre. Et espiègle avec ça ! Il furetait ici et là, les mains devant lui, comme ouvertes pour attraper le vent, et trottinait benoîtement. Les gens étaient affables avec lui ; sa seule présence suffisait à ramollir les coeurs les plus endurcis. On lui parlait avec une voix posée, en articulant bien. Toute cette gentillesse faisait grimacer les vieilles, qui se tordaient la bouche à bien prononcer « Tom, petit Tom ! ». Et le gamin riait ainsi d'entendre toutes ces grimaces. Il croquait de tout petits fruits, des fraises sauvages par exemple, et demandait aux vieilles :
- On peut donner des fraises aux crocodiles ?
Ou encore :
- Je peux avoir un crocodile à la fraise ?
Les bonnes dames alors, loin d'en être étourdies, lui répondaient avec douceur, articulant de nouveau, et grimaçant à qui mieux mieux...

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