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A propos de livres...
28 avril 2011

J'irai pas en enfer – Jean-Louis Fournier

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Stock – mars 2001 – 148 pages

Stock – avril 2009 – 148 pages

Livre de Poche – mars 2003 – 156 pages

Quatrième de couverture :
Il a mis la Sainte Vierge dans les W.-C. de l'institution Saint-Joseph.
Il regarde les dames toutes nues dans les livres.
Et, surtout, il a fait à Dieu une promesse qu'il ne va pas tenir.
Le petit Jean-Louis a toutes les bonnes raisons pour aller cuire dans les marmites de l'enfer. Pourtant, quelquefois, il va au ciel. Quand Alfred Cortot lui joue Chopin, quand Luis Mariano lui chante La Belle de Cadix...
Après ses démêlés avec un père alcoolique (Il a jamais tué personne, mon papa), ses démêlés avec le Père éternel.

Auteur : Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision né à Arras le 19 décembre 1938. Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d'Antivol, l'oiseau qui avait le vertige. Par ailleurs, il fut le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine (1986). C'est également à lui que l'on doit l'intitulé de la dépêche AFP annonçant le décès de l'humoriste: "Pierre Desproges est mort d'un cancer. Etonnant non ?". Il adore Ionesco.
Jean-Louis Fournier est l'auteur de nombreux succès depuis 1992 (Grammaire française et impertinente), Il a jamais tué personne mon papa (1999), Les mots des riches, les mots des pauvres (2004), Mon dernier cheveu noir (2006). Autant de livres où il a pu s'entraîner à exercer son humour noir et tendre. Où on va, papa est peut-être son livre le plus désespérément drôle. 

Mon avis : (lu en avril 2011)
Voilà un petit livre d'à peine 150 pages qui se lit très rapidement et qui m'a fait passer un très bon moment.
Le petit Jean-Louis est un enfant turbulent, qui n'excelle pas en classe contrairement à son jeune frère. « J'arrive pas à me faire remarquer par des choses bien, comme mon frère Yves-Marie, alors je me fais remarquer par des choses mal. Je fais des bêtises pour faire rire les autres. Pour faire rire, je suis prêt à tout. Même à faire pleurer. »
Malgré la menace de l'Enfer, Jean-Louis ne peut pas s'empêcher de faire des pitreries, des bêtises et des péchés mortels. Il se sent pourtant coupable des souffrances qu'il afflige à Jésus sur la croix à chacune de ses frasques... C'est plus fort que lui.
Il lui arrive également des moments de grâce, « J'ai toujours voulu aller au ciel. Pas seulement mon âme, mon corps aussi. » Jean-Louis imagine alors avec son frère de fabriquer un hélicoptère à pédales... et autre un jour « Je suis monté au ciel à violon, plus rapidement qu'avec un hélicoptère à pédales, avec Felix Mendelssohn et son Concerto pour violon en mi mineur. »
De même, un jour où il se retrouve dans « un jardin de campagne, pas très grand, avec de tout, des fleurs, des légumes, des fruits qui poussaient tous ensemble. » En goûtant les abricots et les prunes de ce verger, Jean-Louis s'est senti au paradis...

A travers des anecdotes de son enfance, Jean-Louis Fournier évoque avec humour, légèreté et poésie ce qu'on lui apprenait au catéchisme ou chez lui autour de la religion.
L'épisode où Jean-Louis transporte la Sainte Vierge dans les w-c est l'une de ses plus grosses bêtises, et j'ai beaucoup aimé sa justification « On m'avait appris que la Sainte Vierge était belle et pleine de grâce. Pourquoi l'avoir représentée aussi mal ? » « Si j'ai mis la Sainte Vierge dans les chiottes, c'était pas seulement pour faire rigoler. J'avais une bonne raison. Je trouvais la statue moche. » « C'était pas moi qu'il fallait punir. C'était celui qui avait fait la statue. »
Le bon sens et la naïveté du petit Jean-Louis est implacable !
Encore une fois, j'ai été touché par ce livre de Jean-Louis Fournier qui au-delà de la légèreté de ses textes sait aussi faire passer un message plus profond. Merci à Pimprenelle d'avoir organisé ce Rendez-vous avec Jean-Louis Fournier. 

Extrait : (page 11)
Il a pas l'air en forme. Il a les yeux blancs levés au ciel. Il est barbouillé de sang, il est pâle comme un mort. On l'a accroché au mur sur sa croix, bien haut pour qu'il voie tout. A cette place-là, maintenant, on met les radars pour les cambrioleurs.
Dans la maison, il y a plein de Jésus. Un dans chaque pièce, on peut pas y échapper, où qu'on aille il est là. Il n'y a que dans les w-c où il n'y en a pas. Peut-être qu'à la longue, on ne les voit plus, mais ils sont là. Ils ont l'air de dire : « Regarde dans quel état tu nous as mis, nous sommes cloués sur une croix, nous avons une couronne d'épines sur la tête, nous avons un trou de lance au côté droit, nous saignons. Sais-tu pourquoi nous saignons ? A cause de toi. Nous sommes venus racheter les péchés du monde. Chaque fois que tu fais un péché, on nous enfonce un nouveau clou dans la chair. »
Que répondre à ça ?
Je baisse la tête, confus, honteux. Je suis très mal à l'aise. Je pense à mes péchés : j'ai regardé longtemps dans le décolleté de la maîtresse quand elle se penchait vers moi ; j'ai piqué un paquet de Players à mon père ; j'ai mangé une plaque de chocolat... Quand je pense que c'est à cause de ces péchés-là qu'ils sont en train de sanguinoler sur la croix. Ça me paraît un peu cher payé. Et puis surtout, je leur ai rien demandé.
Le pire, c'est qu'ils ne disent jamais rien. Ils ne se plaignent pas. J'aimerais mieux qu'ils m'engueulent. Au lieu de ça, ils me regardent de leurs bons yeux tristes avec du sang autour, l'air de dire : « On t'en veut pas, on t'aime toujours, on souffre comme une bête à cause de toi mais c'est rien, mon petit Jean-Louis, continue tes conneries, c'est nous qui payons l'addition. »
Le petit Jean-Louis frémit, il tremble. Il se sent tout petit devant le grand crucifix. Il baisse les yeux, honteux, sur ses galoches. Il ose plus regarder en l'air, le ciel.
A l'époque, chaque fois que je faisais un péché, j'entendais derrière moi un cri de douleur, je comprenais qu'on venait de lui planter un nouveau clou. Au début, ça gâche un peu le plaisir, mais après on s'habitue.
Maintenant, le cri, je l'entends même plus.

Déjà lu du même auteur :

ou_on_va_papa_p Où on va papa ? le_cv_de_Dieu Le CV de Dieu

 

l_arithm_tique_impertinente L'arithmétique appliquée et impertinente

 

la_grammaire_impertinente La grammaire française et impertinente

 

il_a_jamais_tu__personne_mon_papa Il a jamais tué personne, mon papa

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Commentaires
L
dis donc! tu en a déjà lu plein!!<br /> ce n'était pas une découverte pour moi non plus aujourd'hui et j'ai envie d'en lire encore d'autres!! de bons moments en perspective!
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X
joli relooking !<br /> je viens de le lire pour le RAT 2011 et l'été dernier... tiens je l'avais oublié celui-là : Le CV de Dieu !
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A
@MyaRosa : J'ai eu du mal à choisir des extraits car tout est savoureux...<br /> <br /> @Valérie : Je ne savais pas qu'il y avait eu une pomélique avec sa femme pour "Où on va papa ?", pour ma part je l'ai découvert dès 1992 avec sa "Grammaire impertinente"...
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V
Bêtement, je n'ai pas envie de lire cet auteur à cause de la polémique qui l'a opposé à sa femme concernant Où on va papa?
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M
Je l'ai lu également et j'ai passé un très bon moment. Ca me donne bien envie de découvrir les autres ouvrages de Monsieur Fournier. J'aime son cynisme et sa dérision.<br /> <br /> Les passages que tu cites sont très bien choisis. Ca me replonge dans le livre, et même si c'est encore tout récent, c'est déjà un délice de s'y replonger. ;) Merci
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