Un bon petit diable – La Comtesse de Ségur
Hachette - 1945
Hachette - 1950
La Bibliothèque rose – janvier 1975 -
Rouge et Or – 1995 – 186 pages
Folio junior – juin 1997 – 257 pages
Nathan – novembre 1998 – 188 pages
Casterman – octobre 2003 – 190 pages
Hachette - août 2006 – 280 pages
Livre de Poche jeunesse – mars 2008 – 381 pages
Rouge et Or – mai 2008 – 186 pages
Folio junior – septembre 2009 – 218 pages
Quatrième de couverture :
Depuis qu'il est orphelin, Charles vit chez sa vieille cousine avare, Madame Mac'Miche, qui ne cesse de le tourmenter. Le jeune garçon lui rend bien sûr la monnaie de sa pièce, mais Juliette, sa jeune cousine aveugle, voudrait qu'il ne se venge pas. Un souhait difficile à exaucer, surtout depuis que Charles a appris que Madame Mac'Miche est en possession d'une grosse somme d'argent laissée pour lui en héritage par son père mourant.
Auteur : Sophie Rostopchine est née à Saint-Petersbourg en 1799. Elle épouse un Français et devient la comtesse de Ségur. Dans un style au charme naïf, au ton alerte et amusant, elle écrit des histoires pour ses petits-enfants. Ses récits, empreints de sentiments simple et touchants, connaissent très vite une grande renommée qui persiste encore de nos jours.
Mon avis : (lu en janvier 2011)
Quelle drôle et bonne idée qu’a eu Pimprenelle de nous proposer de découvrir ou redécouvrir la Comtesse de Ségur ! C’est un auteur que j’ai beaucoup lu lorsque j’étais enfant. J’ai choisi de relire « Un bon petit diable ». C'est l'histoire de Charles un jeune orphelin de 12 ans qui vit en Écosse chez une vieille cousine avare et méchante, Madame Mac'Miche. Pour supporter ce que lui fait subir Madame Mac'Miche, Charles imagine mille et une farces et mauvais tours... Il a le soutient de Betty, la domestique et de sa cousine Juliette, une jeune aveugle de 15 ans, qui vit avec sa sœur dans une maison voisine. Juliette est comme un bon ange auprès du bon petit diable, elle l'encourage à être bon pour éviter les méchancetés de la cousine Mac'Miche.
De mes lectures d'enfance, j'avais gardé surtout les souvenirs des farces du Bon petit diable et de la méchante Madame Mac'Miche, mais j'avais complètement oublié le personnage de Juliette, personnage très touchant.
Cette histoire fait référence également à Charles Dickens (qu'il faudrait que je relise ou lise...), il est question d'orphelin, de maltraitance d'enfant, il y a même quelques fées...
J'ai pris beaucoup de plaisir à relire ce livre à la fois triste et émouvant et j'ai redécouvert également la conclusion de cette histoire.
Un téléfilm, inspiré de ce livre, a été réalisé par Jean-Claude Brialy en 1983. Alice Sapritch y jouait le rôle de la veuve Mac'Miche.
Une version audio de ce livre est disponible gratuitement : ici
Extrait : (début du livre)
Dans une petite ville d'Écosse, dans la petite rue des Combats, vivait une veuve d'une cinquantaine d'années, Mme Mac'Miche. Elle avait l'air dur et repoussant. Elle ne voyait personne, de peur de se trouver entraînée dans quelque dépense, car elle était d'une avarice extrême. Sa maison était vieille, sale et triste ; elle tricotait un jour dans une chambre du premier étage, simplement, presque misérablement meublée.
Elle jetait de temps en temps un coup d'œil à la fenêtre et paraissait attendre quelqu'un ; après avoir donné divers signes d'impatience, elle s'écria :
«Ce misérable enfant ! Toujours en retard ! Détestable sujet ! Il finira par la prison et la corde, si je ne parviens à le corriger ! »
A peine avait-elle achevé ces mots que la porte vitrée qui faisait face à la croisée s'ouvrit ; un jeune garçon de douze ans entra et s'arrêta devant le regard courroucé de la femme. Il y avait, dans la physionomie et dans toute l'attitude de l'enfant, un mélange prononcé de crainte et de décision.
Madame Mac'Miche : -D'où viens-tu ? Pourquoi rentres-tu si tard, paresseux ?
Charles : -Ma cousine, j'ai été retenu un quart d'heure par Juliette, qui m'a demandé de la ramener chez elle parce qu'elle s'ennuyait chez M. le juge de paix.
Madame Mac'Miche : -Quel besoin avais-tu de la ramener ? Quelqu'un de chez le juge de paix ne pouvait-il s'en charger ?
Tu fais toujours l'aimable, l'officieux ; tu sais pourtant que j'ai besoin de toi. Mais tu t'en repentiras, mauvais garnement ! ... Suis-moi.»
Charles, combattu entre le désir de résister à sa cousine et la crainte qu'elle lui inspirait, hésita un instant, la cousine se retourna, et, le voyant encore immobile, elle le saisit par l'oreille et l'entraîna vers un cabinet noir dans lequel elle le poussa violemment.
«Une heure de cabinet et du pain et de l'eau pour dîner ! et une autre fois ce sera bien autre chose.
-Méchante femme ! Détestable femme ! marmotta Charles dès qu'elle eut fermé la porte. Je la déteste ! Elle me rend si malheureux, que j'aimerais mieux être aveugle comme Juliette que de vivre chez cette méchante créature... Une heure ! ... C'est amusant ! ... Mais aussi je ne lui ferai pas la lecture pendant ce temps ; elle s'ennuiera, elle n'aura pas la fin de Nicolas Nickleby, que je lui ai commencé ce matin ! C'est bien fait ! J'en suis très content.»
Charles passa un quart d'heure de satisfaction avec l'agréable pensée de l'ennui de sa cousine, mais il finit par s'ennuyer aussi.
«Si je pouvais m'échapper ! pensa-t-il. Mais par où ? comment ? La porte est trop solidement fermée ! Pas moyen de l'ouvrir... Essayons pourtant...»
Charles essaya, mais il eut beau pousser, il ne parvint seulement pas à l'ébranler.