Lu dans le cadre d'un partenariat Blog-O-Book et Folio
Éditions Joëlle Losfeld – mai 2009 -
Folio – novembre 2010 – 132 pages
traduit de l'américain par Laetitia Devaux
Quatrième de couverture :
Lemuel Sears mène une existence paisible à Manhattan. Conscient de son vieillissement, il vit dans la crainte de ne plus connaître l'amour avant de disparaître. Un jour, il se rend dans la petite ville de Janice pour patiner sur l'étang, et découvre que celui-ci est utilisé comme dépotoir. Révolté, il décide de tout mettre en œuvre pour rendre à Janice son paysage bucolique. Amené à côtoyer les riverains, il rencontrera certaines figures du crime organisé, des politiciens véreux ainsi que quelques bonnes âmes prêtes à l'aider qui utilisent pour ce faire des méthodes pour le moins radicales... Parmi ces personnes, Sears fera la connaissance d'une jeune femme dont il tombera amoureux.
On dirait vraiment le paradis, paru aux États-Unis en 1982, inédit en français, est le dernier roman de John Cheever. On y retrouve l'élégance de son style, l'humour omniprésent et l'immense tendresse qu'il porte à ses personnages.
Auteur : John Cheever (1912-1982) devient, dès les années 1930, le chef de file de l'école dite du New Yorker. Écrivain culte aux États-Unis, il est l'auteur de presque deux cents nouvelles et de cinq romans. Il est célébré par John Updike comme le meilleur styliste de sa génération, et encensé par Saul Bellow, Raymond Carver, Vladimir Nabokov ou encore Philip Roth.
Mon avis : (lu en janvier 2010)
« Cette histoire est destinée à être lue au lit dans une vieille maison par une soirée pluvieuse. Les chiens dorment, les chevaux de selle…s’agitent dans leurs stalles de l’autre côté du chemin en terre battue, par-delà le verger. » Voilà comment commence ce petit livre de 132 pages.
C'est peut-être parce que je n'ai pas suivi ce conseil que je n'ai pas été enthousiasmé par ce livre... Lemuel Sears est un homme âgé vivant à New-York, il retourne un jour dans sa ville natale Janice pour patiner sur l'étang de Beasley et découvre avec surprise qu'il sert de décharge. A son retour à New-York, il contacte ses avocats pour qu'ils enquêtent sur cette transformation de l'étang.
Ensuite, Sears rencontre une très jolie femme Renée, elle a moins de 40 ans, elle est agent immobilier. Elle accepte son invitation à dîner, puis et nous suivons leurs différents rendez-vous et Sears tombe vite amoureux.
A proximité de l'étang, vivent les familles Salazzo et Logan, ils sont voisins.
John Cheever va nous conter la vie de ces différents personnages et le lecteur finira par découvrir liens entre les différents personnages.
C'est très bien écrit, mais j'ai trouvé la construction de l'histoire un peu brouillonne, on passe d'un personnage à l'autre comme du coq à l'âne. La quatrième de couverture, nous vendait un livre autour de l'écologie et la protection de la nature et finalement, cette partie du livre est assez mince.
Merci à Blog-O-Book et aux éditions Folio pour ce partenariat.
Extrait : (début du livre)
Cette histoire est destinée à être lue au lit dans une vieille maison par une soirée pluvieuse. Les chiens dorment, les chevaux de selle – Dombey et Trey – s’agitent dans leurs stalles de l’autre côté du chemin en terre battue, par-delà le verger. La pluie fine est la bienvenue, même si elle n'a rien d'indispensable. Les nappes phréatiques sont à un niveau satisfaisant, la rivière voisine est bien remplie, les potagers et les vergers – c'est un moment crucial de la saison – sont parfaitement irrigués. Presque toutes les lumières sont éteintes dans le petit village non loin de la chute d'eau où la filature, voilà si longtemps, fabriquait du vichy.
Les murs en granit de la filature se dressent toujours sur les berges de la grande rivière et la demeure du propriétaire, cernée par ses quatre colonnes corinthiennes, trône encore sur la seule colline de la ville. On pourrait penser qu'il s'agit là d'un village assoupi, coupé d'un monde en pleine mutation, pourtant dans le journal hebdomadaire, on signale souvent des objets volants non identifiés. Ils ont été vus par des femmes au foyer qui étendent leur lessive ou des sportifs qui chassent l'écureuil, mais aussi par des membres éminents de la communauté tels le vice-président de la banque et l'épouse du chef de la police.
En traversant le village du nord au sud, on ne pouvait que remarquer le nombre de chiens, leur joie de vivre, et aussi qu'ils étaient, tous sans exception, des bâtards, mais des bâtards chez qui l'on distinguait encore la parenté et la race. On découvrait ainsi un caniche à poil lisse, un airedale aux pattes très courtes ou un animal qui ressemblait à un colley à l'avant et à un danois à l'arrière. Le mélange de ces sangs – un sang neuf, pourrait-on dire – donnait une meute des plus joyeuses qui filait par les rues désertes, comme si elle était en retard pour quelque réunion, dîner ou rendez-vous important, indifférente à la solitude dont semblait souffrir une partie de la population. La ville s'appelait Janice, du nom de la première épouse du propriétaire de la filature.