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A propos de livres...
2 août 2010

Treize petites enveloppes bleues – Maureen Johnson

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (21/26)

13_petites_enveloppes_bleues Gallimard Jeunesse – janvier 2007 – 347 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Lopez

Quatrième de couverture :
Règle n° 1 : Tu ne peux emporter que ce qui tiendra dans ton sac à dos.
Règle n° 2 : Tu ne dois emporter ni guides de voyage ou de conversation, ni aucune aide pour les langues étrangères.
Règle n° 3 : Tu ne peux pas prendre d'argent en plus, ni de carte de crédit, de chèques de voyage, etc.
Règle n° 4 : Pas d'expédients électroniques. Ce qui signifie pas d'ordinateur portable, de téléphone portable, de musique, d'appareil photo.
C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. Rendez-vous à la Quatrième Nouille.
Lorsqu'elle découvre ce message de Peg, sa tante adorée qui vient de mourir, Ginny est loin d'imaginer qu'elle en recevra treize au total et que ces petites enveloppes bleues l'emmèneront loin, bien loin, pour un incroyable voyage à travers l'Europe. Et transformeront à jamais sa vie de jeune fille rangée, timide et sage...
Comme une course au trésor, ce roman nous happe et nous entraîne de rencontres en découvertes, de mésaventures en petites victoires, pour une folle virée pleine d'humour et de charme.

Auteur : Maureen Johnson est née à Philadelphie, en Pennsylvanie. Enfant, elle lisait sans arrêt, comme beaucoup de lecteurs qui finissent par écrire. Elle a étudié la dramaturgie et l'écriture romanesque à l'université de Columbia.
Afin de pouvoir vivre de sa plume, elle a pratiqué bon nombre de petits boulots de New-York à Londres en passant par Las Vegas.
Treize petites enveloppes bleues, son quatrième roman pour adolescents, est le premier publié en France. Elle vit à Nex-York avec son mari.

Mon avis : (lu en juillet 2010)
Voici une histoire originale : dès la première ligne nous découvrons une lettre, la destinataire est Ginny, l'auteur est sa tante Peg décédée récemment et qui était partie sans laisser d'adresse deux ans avant. Tante Peg invite Ginny à faire un sac léger sans superflu, de réserver un aller-simple pour Londres puis de passer prendre un colis à New-York. Dans ce colis, Ginny trouve douze enveloppes bleues numérotées de deux à treize. Elle a pour consigne de les ouvrir les une après les autres, tante Peg lui donne à chaque fois une destination à atteindre et une épreuve à faire. Départ de Londres, son étonnant voyage passera par Rome, Paris, Amsterdam, Athènes... Ginny va suivre scrupuleusement ce que lui demande sa tante et faire de nombreuses rencontres et finir par comprendre pourquoi tante Peg est partie si brutalement sans laisser de nouvelles. J'ai bien aimé ce livre à la fois émouvant et plein d'humour. L'auteur s'est bien documenté sur tous les pays traversés et le lecteur voyage avec plaisir avec Ginny.

Extrait : (début du livre)
"Chère Ginger,

Je n'ai jamais beaucoup aimé les règles. Tu la sais. Alors tu vas sans doute trouver bizarre que cette lettre soit remplie de règles que j'ai établies et que je veux que tu suives.
tu dois te demander : "Les règles de quoi?" Tu as toujours posé de bonnes questions.
Tu te souviens du jeu "Aujourd'hui, j'habite en..." que nous faisions quand tu étais petite et que tu venais me voir à New York? (C'était le "Aujourd'hui, j'habite en Russie" que je préférais, je crois. On jouait toujours à celui-là en hiver. On allait voir la collection d'art russe au Metropolitan Museum, on marchait dan sla neige à Central Park. Ensuite, on allait manger dans ce petit resto russe du village, où il y avait de délicieux légumes marinés et un drôle de caniche sans poils qui restait assis près de la fenêtre et aboyait sur les taxis.)
Je voudrais que nous jouions à ce jeu encore une fois -mais de façon un peu plus littérale. Aujourd'hui, ce sera : "J'habite à Londres". Comme tu le vois, j'ai glissé mille dollars en liquide dans cette enveloppes. de quoi payer un passeport, un aller simple New York-Londres et un sac à dos. (Garde quelques dollars pour le taxi jusqu'à l'aéroport.)
Quand tu auras réservé ton billet, fais ton sac et dit au revoir à tout le monde, je veux que tu ailles à New York. Plus précisément, je veux que tu te rendes à La Quatrième Nouille, le restaurant chinois au-dessous de mon ancien appartement. Quelque chose t'y attend. Ensuite, va directement à l'aéroport.
Tu vas partir pour plusieurs semaines et voyager dans des pays étrangers. Voici les fameuses règles qui vont guider ton voyage :

Règle numéro 1 : Tu ne dois apporter que ce qui tient dans ton sac à dos. N'essaie pas de tricher avec un sac ou un bagage à main.
Règle numéro 2 : Tu ne dois apporter ni guides de voyage, ni guides de conversation, ni aucune aide pour les langues étrangères. Et pas de revues.
Règle numéro 3 : Tu ne peux pas prendre d'argent en plus, ni de carte de crédit, de débit, de chèques de voyage, etc. Je me charge de tout ça.
Règle numéro 4 : Pas d'expédients électroniques. Ce qui signifie pas d'ordinateur portable, de téléphone portable, de musique ni d'appareil photo. Interdiction de téléphoner chez toi et de communiquer avec les Etats-Unis par Internet ou par téléphone. Les cartes postales et les lettres sont acceptées et encouragées.
C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. rendez-vous à La Quatrième Nouille.

Je t'embrasse,
Ta tante en cavale"

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (21/26)

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1 août 2010

the Visitor

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Réalisé par Thomas McCarthy
Avec Richard Jenkins, Haaz Sleiman, Danai Jekesai Gurira, Hiam Abbass

Grand Prix du Festival de Deauville

Long-métrage américain . Genre : Comédie dramatique
Durée : 01h45min Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 29 octobre 2008 en France
Film déjà disponible en DVD depuis le : 7 mai 2009

Synopsis : Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès...
Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui.
Touché par sa gentillesse, Tarek, musicien doué, insiste pour lui apprendre à jouer du djembe. Peu à peu, Walter retrouve une certaine joie de vivre et découvre le milieu des clubs de jazz et des passionnés de percussions. Tandis que les deux hommes deviennent amis, les différences d'âge, de culture et de caractère s'estompent.
Mais lorsque Tarek, immigré clandestin, est arrêté par la police dans le métro, puis menacé d'expulsion, Walter n'a d'autre choix que de tout mettre en oeuvre pour venir en aide à son ami...

 

Réalisateur : Comédien de formation, Thomas McCarthy multiplie les petites apparitions au cinéma et à la télévision. On peut l'apercevoir dans des rôles réguliers pour les séries 'Boston Public' et 'The Wire', ou dans 'Syriana', 'Mémoire de nos pères' ou 'Good Night, and Good Luck'. Il passe à la réalisation en 2003 pour 'The Station Agent', vainqueur du prix du Public à Sundance. McCarthy montre le cercle d'amis d'un nain comme une famille de substitution, et l'humanisme dépeint séduit. C'est dans cette même veine que l'on peut appréhender sa deuxième réalisation 'The Visitor', qui voit la confrontation d'un professeur d'université désabusé avec deux immigrés clandestins qui occupent par erreur son appartement. Auteur prometteur du cinéma indépendant américain, Thomas McCarthy réussit à se départir de sa carrière d'acteur pour bâtir une œuvre en parallèle.

Mon avis : (vu en juillet 2010)
J'ai beaucoup aimé ce film qui raconte l'histoire d'un homme qui retrouve goût à la vie, grâce à une rencontre inédite. Walter Vale est âgé de soixante ans, il est professeur d'économie dans une université du Connecticut, mais il a perdu le goût de l'enseignement. Son Université l'envoie à New-York pour une conférence et lorsqu'il arrive dans son appartement new-yorkais, Walter découvre qu'il est déjà occupé par deux étudiants étrangers clandestins victimes d'une arnaque immobilière. Au début, il leur demande de partir puis finalement les laissent habiter chez lui. Ce jeune couple dynamique Tarek et Zainab va mettre de la joie dans la vie de Walter. Tarek va lui donner des cours de djembé. Une belle histoire d'amitié va naître et lorsque Tarek sera arrêté par la police dans le métro,Walter va se démener face à l'administration américaine pour l'aider. Ce film aborde le thème de l'immigration et nous donne une vision des États-Unis après le 11 septembre 2001. Ce film est bouleversant et les personnages sont terriblement attachants et les acteurs jouent avec beaucoup de justesse. La ville de New-York est également très présente dans le film.

Un grand merci à Papillon (Journal d'une lectrice) pour l'envoi de ce DVD lors du Swap in' Follies co-organisé par Amanda et Manu.

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1 août 2010

La Méridienne – Denis Guedj

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Robert Laffont – septembre 1999 – 308 pages

Pocket – mars 2003 – 414 pages

Points – octobre 2008 – 379 pages

Quatrième de couverture :

Juin 1792. Deux berlines quittent les Tuileries, l’une vers Dunkerque, l’autre vers Barcelone. À leur bord, Pierre Méchain et Jean-Baptiste Delambre, les astronomes et académiciens chargés par l’Assemblée Nationale de mesurer le méridien entre ces deux villes, afin de lui donner “pour tous les hommes, pour tous les temps”, une mesure universelle : le Mètre.

La mesure se révèle une véritable expédition. Bien vite, les saufs-conduits signés par le Roi les rendent suspects. Delambre est destitué par le Comité du salut public. Méchain, quant à lui, subit un terrible accident, est emprisonné en Espagne, puis se terre dans les Pyrénées, hanté par un doute : il se serait trompé dans ses mesures à Barcelone.

Cette traversée du territoire est une traversée de l'Histoire, elle aura duré sept années : le temps que vécut la République. Le 22 juin 1799, l'étalon du mètre est consacré.

Auteur : Né en 1940 à Sétif (Algérie), Denis Guedj est à la fois écrivain, mathématicien, professeur d'histoire et d'épistémologie des sciences (à Paris VIII) et aussi scénariste de cinéma. Écrivain prolifique, il rencontre un succès mondial, traduit en vingt langues, avec Théorème du perroquet (1998) ou les Cheveux de Bérénice (2003). Romancier, auteur de théâtre, comédien mais aussi scénariste, avec ce film de 1978, une fiction documentaire dont le titre, la Vie, t’en as qu’une, résume le fond de sa pensée, de son enseignement. Car Denis Guedj était d’abord un enseignant. Il est mort samedi 24 avril 2010, à l'âge de 69 ans.

Mon avis : (lu en juillet 2010)
La Méridienne est l'autre nom donné au méridien de Paris qui passe par le centre de l'Observatoire de Paris et qui est situé à 2° 20' 14" à l'est de celui de Greenwich. Le méridien de Paris a été défini le 21 juin 1667 par les mathématiciens de l'Académie. Dès lors, le méridien origine pour la France était défini.

Le livre commence le 24 juin 1792, Méchain et Delambre, deux astronomes, quittent Paris, avec pour mission de mesurer le méridien entre Dunkerque et Barcelone afin d'établir une mesure universelle, le mètre soit la dix millionième partie du quart de méridien terrestre.
C'est une grande expédition, une traversée de la France du Nord au Sud mais également une traversée de l'Histoire qui durera sept ans, le temps de la République. Cela commence avec la fin de la monarchie et cela s'achève à l'aube du Consulat, la France est en pleine tourmente révolutionnaire. Pour mesurer cette Méridienne, les astronomes vont utiliser la méthode de triangulation (qui s'appuie sur une règle simple de trigonométrie « si on connaît deux angles et un côté d'un triangle, on connaît tous les côtés ») et mesurer une chaîne de triangles entre Dunkerque et Barcelone. Pour cela, ils vont devoir se hisser sur les sommets les plus élevés, monter en hauts des clochers. Voilà, une histoire politique, économique et scientifique qui est vraiment passionnante. 

Extrait : (début du livre)
24 juin 1792. Les Tuileries portaient encore les traces de la marée humaine qui venait de les submerger ; des papiers gras, de la crotte, des morceaux de chiffons, des parterres de fleurs piétinées... Un groupe de jardiniers jaugeait les dégâts, ignorant volontairement le jeune arbre que, trois jours plus tôt, un cortège des faubourgs avait planté là malgré l'opposition des gardes du roi. Un bel arbre, qui durera pour le moins jusqu'à la fin du siècle, si rien – la foudre, la hache, le feu ou les parasites – ne vient interrompre sa croissance. Piquée à même le tronc, s'épanouissait une cocarde tricolore.
Au bout de l'allée, devant un pavillon, deux berlines lourdement chargées, garées cul à cul, étaient sur le départ. Identiques à la couleur près, l'une verte, l'autre cuivrée, elles étaient équipées d'une énorme malle arrière à la forme étrange. Autour d'elles était rassemblé un petit groupe : Lavoisier, chimiste réputé, Condorcet philosophe et député de l'Assemblée législative et le Chevalier Borda, physicien. Il y avait également une femme et ses trois enfants.
Tout ce petit monde faisait ses adieux aux citoyens Pierre Méchain et Jean-Baptiste Delambre qui s'apprêtaient à quitter la capitale.
« Alors Méchain, à vous le Sud, à moi le Nord, lança le second.
- Ainsi en a décidé l'Assemblée, répondit le premier.
- Et moi, je reste à Paris », conclut tristement Lavoisier en tendant à chacun d'eux une petite cassette où reposaient lettres de crédit et numéraire en or et argent. Puis ce fut au tour de Broda de remettre aux voyageurs un portefeuille contenant des laissez-passer et des lettres de recommandation signées du roi.
Thérèse Méchain s'efforçait de cacher son inquiétude ; elle se tenait à l'écart, digne et silencieuse. Pourtant, lorsque Delambre s'approcha pour lui faire ses adieux, elle laissa échapper : « Si seulement vous partiez avec lui ! » Condorcet s'approcha pour la réconforter, lui affirmant que, restant en contact permanent avec les deux voyageurs, il lui communiquerait toutes les nouvelles qu'il recevrait d'eux.
Méchain grimpa dans la berline cuivrée, Delambre dans la verte ; leurs regards se croisèrent, leurs yeux brillèrent. Était-ce l'excitation du départ ou bien les reflets des feux de la Saint-Jean qui, les nuits précédentes, avaient illuminé les hauteurs de Montmartre ? Ils se firent signe de la main.
« A Rodez ! A Rodez ! » lancèrent-ils ensemble.
Les deux berlines s'ébranlèrent en même temps, s'éloignant dans des directions opposées.

1 août 2010

Les brouillards de la Butte - Patrick Pécherot

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Gallimard – mars 2001 – 221 pages

Folio – février 2006 – 283 pages

Grand Prix de la Littérature Policière 2002

Quatrième de couverture :
Dans le Paris de 1926, il est difficile de survivre sans un sou en poche. L'armistice de 1918 n'est pas loin, et les traces de la guerre sont encore présentes. Venu de Montpellier tenter sa chance à la capitale, Pipette en fait l'amère expérience. Laveur de bouteilles, collaborateur d'un journal à scandales, il multiplie les petits boulots. Le soir, il déclame des poèmes à Montmartre, il y croise la Goulue, André Breton et les surréalistes, les défenseurs de Sacco et Vanzetti... La nuit venue, en compagnie d'une bande d'illégalistes, il cambriole les riches pour arrondir les fins de mois. Un coup, c'est un peu d'argent, un autre quelques lingots. Mais quand un coffre-fort s'ouvre sur une macabre découverte c'est une bien sombre histoire qui commence. Les brouillards de la Butte, avec son évocation du Paris populaire de l'entre-deux-guerres, a reçu le Grand Prix de littérature policière 2002.

Auteur : Né en 1953, Patrick Pécherot a exercé plusieurs métiers avant de devenir journaliste. Auteur notamment de Belleville-Barcelone et de Boulevard des Branques, il s'inscrit, comme Didier Daeninckx ou Jean Amila, dans la lignée de ces raconteurs engagés d'histoires nécessaires.

Mon avis : (lu en juillet 2010)
Ce livre m'a été offert par Françoise lors du Swap de la Saint Patrick organisé par Canel en mars dernier. Il était temps que je découvre ce roman policier...
Dans la préface, on apprend que l'auteur a écrit ce livre en hommage à Léo Malet et son héros fétiche Nestor Burma. L'histoire se situe bien avant les aventures de Nestor Burma de Léo Malet., nous sommes entre les deux guerres, proche de la Butte Montmartre. Le héros et narrateur est à la fois un poète, il écrit dans un journal à scandale et le soir, avec des amis, il cambriole les riches pour supporter les mois difficiles... Un soir, ils découvrent dans un coffre fort qu'ils avaient volé, un cadavre enfermé dedans. Ils décident donc d'enquêter sur le cadavre et sur le propriétaire de la maison volée. A travers l'enquête, le lecteur suit les personnages dans un Paris typique des années 30 et croise La Goulue et un certain André Breton et les Surréalistes. Notre héros devient malgré lui un détective privé. Le style évoque les quartiers populaires et la gouaille des ouvriers et l'argot des Titis parisiens. C'est à la fois plein d'humour et de gravité car l'époque est difficile pour les petites gens. Nous sommes plongés dans une époque où des magouilles financières faites pendant la guerre refont surface et où les plus pauvres ont encore un grand coeur et gardent une certaine éthique.
Un grand merci à Françoise pour cette lecture très agréable.

J'ai découvert qu'il existe une suite à cette histoire car Patrick Pécherot a écrit une trilogie avec également Belleville Barcelone (2003) et Boulevard des branques (2005) pour rendre hommage à Léo Malet. J'essaierai de me les procurer pour les lire.

 

Extrait : (début du livre)
Le type qui me faisait face me fixait sans me voir. Le discret sourire qui flottait sur ses lèvres lui donnait une expression de stupeur amusée. Peut-être une pensée légère avait-elle traversé son esprit. A moins que ce ne soit l'incongruité de sa situation. Sait-on ce qui peut vous passer par la tête dans de tels moments ? En tout cas, il devait être d'un naturel aimable. Moi, à sa place... Mais j'aimais mieux ne pas y être, à sa place, parce que l'homme qui me regardait avec tant d'insistance était mort, et bien mort.
- Merde !
Lebœuf ne parlait pas souvent mais il venait de résumer ce que nous pensions tous les quatre.
Cottet a levé sa lampe. Sous la lueur dansante, le cadavre avait l'air de se foutre de nous. Il pouvait. Ce n'est pas tous les jours que quatre malfrats tombaient sur un macchabée en ouvrant un coffre-fort.
Dehors, le vent redoublait. En hurlant, il s'engouffrait sous la porte. J'ai reculé d'un bond.
- Il a bougé !
- Hein ? Qui ?
Le mort, il venait de remuer. En un éclair, on l'a vu plonger, la tête la première. Il a touché le sol avec un craquement de bois sec. On le contemplait, horrifiés, quand une longue plainte s'est élevée de son corps raidi. Aiguë, tout d'abord, elle est passée dans les graves avec la puissance d'un basson.
Nous nous regardions, incrédules.
- C'est pas vrai !
- Si !
- Il pète ?
Cottet a éclaté d'un rire nerveux qui nous a gagnés l'un après l'autre. Et plus nous nous tordions, plus le mort lâchait ses flatulences. C'était vraiment un macchab de bon poil.
Raymond a ramené le calme.
- Bon, assez... Hé, les mecs, arrêtez un peu !
Le sang circulait à nouveau dans nos veines. Du sang chaud, de vrai vivant. Et c'était bon de le sentir bouillonner. Peu à peu, l'hilarité a décru, nous laissant essoufflés et larmoyants.

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