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23 août 2010

Un palais dans les dunes – Annie Degroote

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Presses de la Cité – septembre 2008 – 363 pages

Pocket – mars 2010 – 405 pages

Quatrième de couverture :
Sur la Côte d'Opale, durant les Années folles, une modeste fille de pêcheurs est prête à tout pour changer de condition. C'est au Royal Picardy, considéré comme le plus bel hôtel du monde, au Touquet-Paris-Plage, que son destin va basculer... La jeune Laurette vit au port d'Etaples, où ses parents sont simples pêcheurs. A quinze ans, affublée d'un physique ingrat, elle est bien décidée à changer le cours de son existence et à côtoyer le beau monde. Non loin, la superbe station du Touquet, en pleine extension, attire le gotha mondial : souverains britanniques, maharajas et vedettes de l'époque. Grâce à une rencontre providentielle, Laurette entre comme femme de chambre au prestigieux Royal Picardy... Son rêve impossible est-il enfin à portée de main ?
Deux Nord s'entrecroisent ici : l'un, tranquille et travailleur, au cœur d'un port de pêche ; l'autre, théâtre splendide des plaisirs futiles. A chaque page de ce superbe roman vibre l'attachement profond d'Annie Degroote pour cette terre de caractère.

Auteur : Originaire des Flandres, Annie Degroote est devenue un auteur et une personnalité du Nord de premier plan. Elle a publié de nombreux romans aux Presses de la Cité: La Kermesse du diable, Le Cœur en Flandre, L'Oubliée de Salperzvick, Les Filles du Houtland, Le Moulin de la Dérobade, Les Silences du maître drapier, La Splendeur des Vaneyck, Les Amants de la petite reine sont autant d'hommages à l'histoire et aux traditions des Flandres, et L'Etrangère de Saint-Pétersbourg, une évasion dans une autre terre du Nord.

 

Mon avis : (lu en août 2010)
Le Touquet, dans les années 1920, c’est le rendez-vous obligé de la haute société.
Laurette est fille de pêcheurs du village voisin d’Etaples, elle rêve de vivre un conte fée et de rencontrer son prince charmant. C’est l’écrivain anglais George Walter Aston qu’elle voit comme son prince charmant. Il va la sauver de la noyade, puis l’aider à trouver un emploi dans le nouvel hôtel le Royal Picardy « le plus bel hôtel du monde »…
Ce livre nous raconte l’histoire du Touquet Paris-Plage entre les deux guerres. C’est la confrontation entre deux mondes : celui des pêcheurs, travailleurs, simples et dignes et le monde fortuné des plaisirs futiles et de la démesure.
Un livre qui se lit facilement qui rend très bien l’ambiance du Touquet Paris-Plage dans ses années folles. J’ai passé un très bon moment en lisant les aventures de Laurette.

Extrait : (page 15)
Elle était décidée. La fille des voisins au regard sournois s’était moquée d’elle :
« Tu n’as qu’à essayer ! Tu verras bien ! »
Eh bien, oui, elle allait essayer.
Souvent, elle s’imaginait transformée par une bonne et belle fée, telle la marraine de Cendrillon ou celle de Peau d’Ane, du livre offert par sa propre marraine qui, elle, n’avait rien d’une fée.
Elle était à présent bien installée, coincée contre l’épave ancrée dans le sable. Avec la marée montante, soit elle serait vite engloutie et on ne l’appellerait plus « Laurette la laideronnette », soit, comme dans les contes, un prince charmant surgirait, par miracle, et la sauverait. Et la voisine en serait verte de rage.
De nombreux badauds se risquaient jusqu’ici en promenade, pour contempler ce qu’il restait du vapeur, échoué depuis dix ans, en 1915, au retour de Sydney.
Allait-on la sauver ? Elle attendit.
Des nuages s’amoncelaient. Le ciel s’assombrit. Le temps tournait à l’orage. Elle n’avait pas prévu cela. L’eau devint menaçante, la panique s’empara d’elle. Que faisait-elle ici ? Sa mère lui avait bien interdit… Des promeneurs, il en passait, oui, mais à basse mer. Pas à la marée montante, et encore moins par ce temps. Et si certains flânaient dans les parages, ils n’allaient pas s’éterniser et devaient, en cet instant précis, faire demi-tour…

Non, elle ne voulait pas mourir. Mais l’eau froide avait serré la corde et plus elle essayait de la relâcher, moins elle y arrivait. Elle grelotta. Personne à l’horizon. D’ailleurs, on ne voyait plus l’horizon, avec la tempête qui s’annonçait. Personne ne se hasarderait par un temps pareil. Idiote ! Elle n’était qu’une pauvre idiote de quinze ans. Elle allait se noyer. Bêtement, sans l’avoir vraiment voulu. Elle, l’insatiable Laurette, qui avait de trop grands désirs pour sa condition, une soif de vivre comme ces riches. Laurette, la fille de pêcheurs, le vilain petit canard. Elle devait étouffer son orgueil, rabaisser ses prétentions, c’est ce que lui disait sa mère. Qui lui reprochait d’avoir aussi la tête dans les nuages. Dans les rêves. Comment peut-on aspirer à un destin quand on a ce physique ? Petite, fluette, le visage enlaidi par une dentition affreuse et proéminente, un nez busqué et long comme le pauvre Pinocchio. Et elle venait de désobéir, elle aussi.

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