Fleuve noir – décembre 2004 – 369 pages
Edition France Loisirs – 2006 – 498 pages
traduit de l’américain par Valérie Dariot
Présentation de l’éditeur :
Comment faites-vous quand vous avez vingt ans, une mère farfelue, et un père remarié qui se tue dans un accident de voiture, vous laissant en héritage une immense maison et une gamine de trois ans, la demi-sœur que vous ne voyez qu'une fois par an ? Comment faites-vous quand votre chargé de cours, ce Joe Lowden qui tombe les filles comme des mouches, vous fait les yeux doux ? Comment faites-vous quand un confrère et ami de votre père vous force la main pour accepter cet encombrant héritage ? Et surtout, comment faites-vous, vous qui n'avez aucune habitude des gosses, pour calmer une petite Célia qui réclame sa maman en hurlant ?
Auteur : Claire Scovell LaZebnik, originaire de Boston, a été diplômée de l'Université de Harvard avec les félicitations du jury. Elle vit à Los Angeles avec son mari, également écrivain, et ses quatre enfants. Ma sœur, ce boulet est son premier roman.
Mon avis : (lu en mai 2010)
Ce livre se lit très facilement et rapidement, pour ma part ce fut le week-end dernier lors d'un voyage en TGV vers l'Ouest.
Olivia a vingt et un ans, elle est étudiante en littérature. Elle a un caractère assez fort, elle n'a pas sa langue dans sa poche et elle est égoïste, un peu rebelle. Mais son père et sa jeune belle-mère disparaissent dans un accident de voiture et lui laisse en héritage non seulement une belle maison et beaucoup d'argent mais surtout sa demi-sœur Célia âgée de trois ans... Olivia la connaît à peine et ne se sent pas de taille à assumer ce rôle de tutrice. Pour l'aider, sa mère est là, mais sera-t-elle vraiment une vrai ? Il y aura aussi Dennis Klein le bras droit de son père et Joe Lowden son professeur qui dit être amoureux d'Olivia.
Le ton est léger, plein d'humour et tout au long du livre on découvre le personnage d'Olivia évoluer dans son rôle de grande sœur responsable. J'ai passé avec ce livre un très agréable moment de détente.
Extrait : (début du livre)
- Tu crois qu'elle sera là ?
C'est la première question de ma mère lorsqu'elle grimpe dans la voiture. Je n'ai pas pris la peine de descendre. J'ai juste donné un coup d'avertisseur et j'ai attendu. Je supporte stoïquement son baiser sur ma joue puis passe la première et démarre en trombe sans même lui laisser le temps de boucler sa ceinture.
- Oui, Barbara, je crois qu'elle sera là, vu qu'elle est la maîtresse de maison et qu'il est son mari. Question suivante ?
Elle baisse le pare-soleil et étudie son reflet dans le miroir.
- Pour le moment, oui, il est son mari, mais ça ne durera pas. Avec lui, ça ne dure jamais.
- Avec deux tourtereaux comme Richard et Alicia, ça durera forcément.
- Quand j'y pense, j'ignore pourquoi je vais là-bas. De quoi j'ai l'air ?
- Tu es superbe. Il va retomber amoureux de toi, il la quittera pour revenir avec nous, je retrouverai mon petit papa et ma petite maman et nous vivrons heureux tous ensemble comme avant.
- Je ne le reprendrais pas, même s'il me suppliait à genoux.
- T'en fais pas pour ça, il ne te suppliera jamais.
- Je ne sais vraiment pas pourquoi j'y vais, répète-t-elle.
À vrai dire, moi non plus. Mais notre famille dysfonctionnelle éprouve ce besoin irrépressible de se réunir pour Thanksgiving. Ça fait pourtant belle lurette que nous ne formons même plus une famille, elle, moi et le paternel.
Et me voilà donc en train de conduire ma mère à un dîner de Thanksgiving chez mon père qui ne peut pas la souffrir, mais qui retrouve en moi assez de lui-même pour supporter cette épreuve une fois l'an. Pas étonnant, je suis sa copie conforme, même cheveux noirs, même yeux bruns. Comme lui, je suis nerveuse et courte sur pattes, autrement dit l'exact opposé de la femme qui m'a mise au monde. Ainsi que vous pouvez l'imaginer, ce dîner est pour nous tous une vraie partie de plaisir.