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26 avril 2010

Starvation Lake – Bryan Gruley

starvation_lake Le Cherche Midi – janvier 2010 – 471 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) par Benjamin Legrand

Présentation de l'éditeur :

L'État du Michigan, vaste étendue de la région des Grands Lacs à la frontière canadienne, connaît des hivers rigoureux, où l'ennui est souvent aussi mortel que le blizzard. C'est là, dans la ville de Starvation Lake où il est né et a grandi, que Gus Carpenter est revenu pour s'occuper du journal local après une brillante carrière dans un grand quotidien national. Cette petite communauté où tout le monde connaît tout le monde est en état de choc le jour où la motoneige de l'ancien entraîneur de hockey disparu vingt ans plus tôt refait surface au milieu d'un lac gelé, criblée d'impacts de balles. Ancien joueur de l'équipe, Gus va chercher à élucider ce mystère, qui le touche de près. Cette petite société qu'il croyait pourtant bien connaître ne va pas tarder à révéler des secrets tous plus sombres et sordides les uns que les autres. Alliant une efficacité propre au thriller américain et un sens de l'atmosphère et des personnages proche de certains romanciers nordiques comme Henning Mankell ou Arnaldur Idridason, Bryan Gruley nous offre, avec ce premier roman au suspense constant, salué par une critique unanime, un portrait sans concession d'une petite ville de province et de ses turpitudes.

Auteur : Bryan Gruley est originaire du Michigan. Il travaille aujourd'hui à Chicago pour le Wall Street Journal. Starvation Lake est son premier roman.

 

Mon avis : (lu en avril 2010)

Starvation Lake est une petite ville américaine située proche de la frontière canadienne où le hockey sur glace à permis son essor économique. Mais le 14 mars 1988, l'entraineur Jack Blackburn dit Coach disparaît lors d'un accident de motoneige.

Dix ans plus tard, la motoneige réapparaît au milieu d'un lac gelé, elle comporte un impact de balle et l'enquête sur la disparition de l'entraineur va être réouverte. C'est Gus Carpenter ancien joueur de hockey, qui est journaliste au Pilot, le journal local, qui va essayer de comprendre ce qui c'est réellement passé ce jour là. A cette époque, il était journaliste à Détroit. Au début, l'auteur nous présente les lieux, les personnages, le passé ainsi que le début de l'enquête. On découvre Gus Carpenter qui est un journaliste intègre et consciencieux. Puis l'histoire nous entraîne dans le monde du hockey sur glace, Gus était gardien dans l'équipe entraînée par Blackburn, dans le monde du journalisme et des affaires sans oublier l'ambiance des petites villes où les secrets sont nombreux.

Après un début un peu lent et des descriptions du jeu de hockey qui peuvent être rébarbatives mais qui pour ma part m'ont bien intéressée, le lecteur se laisse prendre par l'histoire curieux et pressé de connaître le dénouement. J'ai bien aimé ce roman policier et j'ai passé un bon moment à Starvation Lake en suivant l'enquête de Gus Carpenter.

Extrait : (page 21)

Mon pick-up descendait la deux-voies gelée qui serpentait entre les pins vers Walleye Lake. Je m'étais souvent demandé pourquoi on avait donné ce nom à ce lac car personne n'avait jamais attrapé la moindre perche dans ses eaux boueuses et saturées d'herbes. Une carpe, peut-être, ou une truite idiote. Mais jamais une perche.

J'avais grandi à quelques miles de là, sur les rives du lac de Starvation. Mon père était mort d'un cancer du côlon quand j'avais 7 ans, et donc j'avais grandi avec ma mère dans notre maison jaune en planches, sur la rive méridionale du lac. Nous avions un ponton délabré, un radeau plongeoir, et une barque de pêche avec un moteur hors-bord de 10 chevaux, tout ce dont un gamin a besoin pour adorer les étés sur un lac bleu et clair. Durant les longs hivers, je jouais goal, le petit mec à peine plus grand que le filet, avec l'équipe des jeunes de la ville, les Rivers Rats. J'étais le goal de l'équipe qui avait battu pour la première fois les très puissantes équipes de Détroit, alors que personne n'imaginait que c'était possible. Et j'étais aussi le gardien qui avait encaissé un but dans les prolongations, but qui avait coûté notre seule et unique chance de remporter le championnat d'État.

C'était un manque de veine vraiment extraordinaire, une faute stupide qui nous coûta le titre du Michigan dans notre propre patinoire, ici, dans notre ville, devant quasiment tous les gens vivant à 50 kilomètres à la ronde. Je ne pouvais pas vraiment les blâmer de ne pas me pardonner, de me traiter de «passoire», d'«entonnoir» et de «pylône» derrière mon dos, et parfois même en face, s'ils avaient assez picolé. Je m'étais rejoué mon erreur dans ma tête un million de fois. J'avais du mal à me la pardonner, moi aussi.

Bien évidemment, cela n'aurait pas dû avoir une telle importance. Nous n'étions que des gamins jouant au hockey. Mais quand les River Rats qui nous succédèrent échouèrent de nouveau au championnat d'État, de très peu, les gens du coin en conclurent que mon ratage avait jeté pour toujours une malédiction sur eux. Mon entraîneur, Jack Blackburn, semblait d'accord avec ça. Tout le monde l'appelait Coach, moi le premier. C'était le type qui m'avait appris à jouer goal quand je n'étais qu'un tout petit garçon à qui son papa manquait, qui était devenu ami avec ma mère et qui venait dîner le dimanche et nous régalait, maman et moi, d'histoires sur ses triomphes au hockey dans son pays natal, le Canada. Mais après cette défaite en finale d'État, mon entraîneur n'eut plus grand chose à dire. C'était comme s'il avait effacé de son cerveau et de son cœur tout ce qui me concernait. On se croisait encore à la patinoire ou dans la rue et il disait : «Salut, Gus», et je répondais : «Hé, Coach», et il poursuivait sa marche et je le regardais s'éloigner. Il avait arrêté de venir dîner aussi.

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