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A propos de livres...
17 mars 2010

Sang impur – Hugo Hamilton

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Phebus – septembre 2004 – 279 pages

Points – janvier 2007 – 346 pages

traduit de l’anglais (Irlande) par Katia Holmes

Prix Fémina étranger 2004

Présentation de l'éditeur :

Issue de l'union d'une Berlinoise antinazie avec un nationaliste irlandais, une portée de gamins grandit dans les quartiers misérables du Dublin des années 1960. Talochés par un père dont les échecs affligent tout la famille, les petits Hamilton essuient au dehors les insultes du voisinage. Mais auprès de leur douce mère, Hugo, Franz et Maria apprennent le bonheur d'être en vie, de s'aimer et de se serrer fort contre les siens.

Auteur : Hugo Hamilton est né à Dublin en 1953 d'un mère allemande et d'un père irlandais. Il accède à la consécration avec son roman autobiographique Sang impur, récompensé en France par le prix Femina étranger en 2004.

Mon avis : (lu en mars 2010)

Ce livre est un roman autobiographique, il raconte l’enfance de l’auteur à Dublin dans les années 1960. Sa mère est allemande et son père est un irlandais pur et dur. A la maison, les langues autorisées sont l’allemand et l’irlandais. Avec son frère, Hugo portait des Lederhosen (culotte de cuir) et des pulls irlandais. A l’école il doit parler anglais et les autres élèves le traite de nazi. Le père ne veut rien dire et oublier son passé (un père engagé et mort dans la marine anglaise), il est intransigeant avec lui-même et sa famille. Il refuse la moindre allusion à la langue anglaise. Il n’hésite pas à corriger ses enfants avec une baguette. Il refuse même d’utiliser son patronyme Hamilton, lui préférant sa forme « à l’irlandaise » et imprononçable "O hUrmoltaigh". Il tente de monter sans grande réussite une entreprise pour vendre des crucifix importés d’Allemagne, puis des chapeaux en papier et des pétards allemands ou alors des bonbons faits maison… puis il se lancera dans l'apiculture.

Au contraire, la mère est douce, elle préfère raconter des histoires ou mettre de la musique allemande pour résoudre les conflits, elle raconte l’Allemagne et son enfance avec la montée du nazisme et la Seconde Guerre Mondiale. En cachette, du père, elle rédige sur une vieille machine à écrire ses souvenirs. Elle aime également faire de bons gâteaux.

Hugo Hamilton nous touche beaucoup avec ce récit tendre, naïf et juste d’un petit garçon rêveur mais aussi turbulent qui ne sait pas trop qui il est. Est-il allemand ? Est-il nazi ? Est-il irlandais ? « Nous n'avons pas qu'une seule langue, qu'une seule histoire. Nous dormons en allemand et nous rêvons en irlandais. Nous rions en irlandais et nous pleurons en allemand... »

Il supporte la dureté de son père grâce aux câlins de sa mère. « Je suis à la fois le plus gentil et le plus culotté, elle dit, parce que c’est moi qui reçoit le plus de claques de mon père, et moi qui ait le plus de câlins de sa part à elle, pour réparer. »

Durant cette lecture, je suis passée par beaucoup d’émotions, du rire aux larmes. Une très belle découverte !

Un grand MERCI à Françoise qui m’a offert ce livre à l’occasion du Swap Saint Patrick organisé par Canel.

Extrait : (page 23)

Je sais qu'ils ne veulent pas de nous ici. Je peux les voir passer de la fenêtre de la chambre des parents, ils viennent du terrain de football qui est près de notre rue et ils redescendent vers les magasins. Ils ont des bâtons, ils fument des mégots de cigarette et ils crachent par terre. Je les entends rire. C'est juste une question de temps : on sera bien obligés de sortir et ils seront là à attendre. Ils découvriront qui on est. Ils nous diront de repartir là d'où on vient.
On n'a rien à craindre, dit mon père : nous sommes les nouveaux Irlandais. Pour partie originaires d'Irlande, pour partie d'ailleurs - mi-Irlandais, mi-Allemands. Nous sommes les gens tachetés, il explique, les brack people, 'les bigarrés'. Un mot qui vient de la langue irlandaise, du 'gaélique' comme ils l'appellent quelquefois. Mon père a été instituteur à un moment donné, avant de devenir ingénieur, et brack est un mot que les Irlandais ont apporté avec eux quand ils sont passés à l'anglais. Ca veut dire tacheté, pommelé, chiné, moucheté, coloré. Une truite est brack, un cheval tacheté aussi. Un barm brack est un pain avec des raisins dedans - un nom emprunté aux mots irlandais bairin breac. Ainsi, nous sommes les Irlandais tachetés, les Irlandais bigarrés. Un pain brack irlandais maison, truffé de raisins allemands.

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Commentaires
N
J'avais vraiment accroché au début: style agréable, frais, et parallèlement des sujets traités assez "sérieux" (résistances, double culture, identité...), seulement je trouve que le roman finit par lasser dès le milieu du texte, dans la mesure où l'intrigue est inexistante et que l'ensemble manque de structure. J'ai fini par m'ennuyer. Dommage.
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E
Fidèle d'Eireann j'ai lu et chroniqué pas mal de littérature irlandaise dont Hamilton, Doyle, McCann, O'Faolain et O'Connor.Attention j'ai quand même lu beaucoup moins que l'ami Eireann.
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A
@Yvon : Merci pour l'info. Je me suis offert la suite de ce livre "Le marin de Dublin" que j'espère arriver à lire prochainement... Ma PAL est bien fournie... et je priviligie les livres de bibliothèques et j'ai souvent du mal à lire mes livres perso !
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E
Un reproche au sujet de la traduction de ce livre page 226 de l'édition grand format l'auteur parle de Peig Sayers en ces termes : conteur traditionnel, il possédait...etc.<br /> Le problème est que Peig Sayers était un femme mère de neuf enfants! J'ai prêter ce livre à Canel et sur la photo de la couverture il est évident que c'est une femme.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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