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A propos de livres...
13 février 2010

Le club des Incorrigibles Optimistes – Jean-Michel Guenassia

Lu dans le cadre du Challenge : coeur_vs3

le_club_des_incorrigibles_optimistes Albin Michel – août 2009 – 757 pages

Prix Goncourt des lycéens 2009

Présentation de l'éditeur :
Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes.

Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier roman étonnant tant par l'ampleur du projet que par l'authenticité qui souffle sur ces pages.

Auteur : Né à Alger en 1950, propulsé sur le devant de la scène en 2009 avec son roman 'Le Club des incorrigibles optimistes', Jean-Michel Genassia n'en est pourtant pas à son coup d'essai. En effet, avant de se distinguer avec cette peinture politique des années 1960, cet avocat de formation a travaillé comme scénariste pour la télévision et a déjà signé le polar intitulé 'Pour cent millions', paru en 1986.

Mon avis : (lu en février 2010)
Livre lu dans le cadre du Challenge Coup de cœur de la blogosphère proposé par Catherine.
J'ai mis un peu de temps à l'emprunter à la bibliothèque, peut-être un peu effrayée par son épaisseur... et pourtant une fois entamé, j'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir et de facilité en oubliant ses 760 pages.

D'octobre 1959 à l'été 1964, Michel nous raconte la vie quotidienne de sa famille et en parallèle il nous fait découvrir les membres du Club des Incorrigibles Optimistes qui se réunissent dans l'arrière salle du bistrot « Le Balto » du quartier Denfert-Rochereau. Ce sont Leonid, Pavel, Tibor, Imre, Werner, Sacha. Ils ont fuit l'Europe de l'Est en laissant là-bas leurs familles. Ils se retrouvent au Club pour parler français et disputer des parties d'échecs. Kessel et Sartre partagent également cette arrière-salle. A travers ce roman, l'auteur restitue l'époque des années soixante, avec le rock'n roll, la Guerre d'Algérie... Avec Michel nous rencontrons d'autres personnages attachants Cécile, Camille, des camarades de H IV (Lycée Henri IV)... L'histoire est vraiment prenante et intéressante, je ne me suis pas ennuyée un instant. Un livre très agréable à découvrir sans hésiter !

 

Extrait : (début du livre)

Avril 1980

Aujourd'hui, on enterre un écrivain. Comme une dernière manifestation. Une foule inattendue, silencieuse, respectueuse et anarchique bloque les rues et les boulevardsautour du cimetière Montparnasse. Combien sont-ils ? Trente mille ? Cinquante mille ? Moins ? Plus ? On a beau dire, c'est important d'avoir du monde à son enterrement. Si on lui avait dit qu'il y aurait une telle cohue, il ne l'aurait pas cru. Ça l'aurait fait rire. Cette question ne devait pas beaucoup le préoccuper. Il s'attendait à être enterré à la sauvette avec douze fidèles, pas avec les honneurs d'un Hugo ou d'un Tolstoï. Jamais dans ce demi-siècle, on n'avait vu autant de monde pour accompagner un intellectuel. À croire qu'il était indispensable ou faisait l'unanimité. Pourquoi sont-ils là, eux ? Pour ce qu'ils connaissent de lui, ils n'auraient pas dû venir. Quelle absurdité de rendre hommage à un homme qui s'est trompé sur tout ou presque, fourvoyé avec constance et a mis son talent à défendre l'indéfendable avec conviction. Ils auraient mieux fait d'aller aux obsèques de ceux qui avaient raison, qu'il avait méprisés et descendus en flammes. Pour eux, personne ne s'est déplacé.

Et si, derrière ses échecs, il y avait autre chose, d'admirable, chez ce petit homme, cette rage de forcer le destin avec son esprit, d'avancer envers et contre toute logique, de ne pas renoncer malgré la certitude de la défaite, d'assumer la contradiction d'une cause juste et d'un combat perdu d'avance, d'une lutte éternelle, toujours recommencée et sans solution. Impossible de rentrer dans le cimetière où on piétine les tombes, escalade les monuments et renverse les stèles pour s'approcher plus près et voir le cercueil. On dirait l'inhumation d'une vedette de la chanson ou d'un saint. Ce n'est pas un homme qu'on porte en terre. C'est une vieille idée qu'on ensevelit avec lui. Rien ne changera et nous le savons. Il n'y aura pas de société meilleure. On l'accepte ou on ne l'accepte pas. Ici, on a un pied dans la tombe avec nos croyances et nos illusions disparues. Une foule comme une absolution pour l'expiation des fautes commises par idéal. Pour les victimes, ça ne change rien. Il n'y aura ni excuse, ni réparation, ni inhumation de première classe. Qu'y a-t-il de pire que de faire le mal quand on voulait faire le bien ? C'est une époque révolue qu'on porte en terre. Pas facile de vivre dans un univers sans espoir.

À cet instant, on ne règle plus de comptes. On ne fait pas de bilan. On est tous égaux et on a tous tort. Je ne suis pas venu pour le penseur. Je n'ai jamais compris sa philosophie, son théâtre est indigeste et ses romans, je les ai oubliés. Je suis venu pour de vieux souvenirs. La foule m'a rappelé qui il était. On ne peut pas pleurer un héros qui a soutenu les bourreaux. Je fais demi-tour. Je l'enterrerai dans un coin de ma tête.

Il y a des quartiers mal famés qui vous renvoient dans votre passé et où il est préférable de ne pas traîner. On croit qu'on oublie parce qu'on n'y pense pas mais il ne demande qu'à revenir. J'évitais Montparnasse. Il y avait là des fantômes dont je ne savais pas quoi faire. J'en voyais un devant moi dans la contre-allée du boulevard Raspail. J'ai reconnu son pardessus inimitable en chevrons clairs, façon Humphrey Bogart années cinquante. Il y a des hommes qu'on mesure à leur façon de marcher. Pavel Cibulka, l'orthodoxe, le partisan, le roi du grand écart idéologique et des blagues à deux balles, altier et fière allure, avançait sans se presser. Je l'ai dépassé. Il avait épaissi et ne pouvait plus fermer son manteau. Ses cheveux blancs en bataille lui donnaient un air d'artiste.

– Pavel.

Il s'est arrêté, m'a détaillé. Il a cherché dans sa mémoire où il avait vu ce visage. Je devais évoquer une vague réminiscence. Il secoua la tête. Je ne lui rappelais rien.

– C'est moi… Michel. Tu te souviens ?

Il me scruta, incrédule, toujours méfiant.

– Michel ?… Le petit Michel ?

– Arrête, je suis plus grand que toi.

– Le petit Michel !… Ça fait combien de temps ?

– La dernière fois qu'on s'est vus, c'était ici, pour Sacha.

Ça fait quinze ans.

On est restés silencieux, embarrassés par nos souvenirs. On est tombés dans les bras l'un de l'autre. Il m'a serré fort contre lui.

– Je ne t'aurais pas reconnu.

– Toi, tu n'as pas changé.

– Ne te moque pas de moi. J'ai pris cent kilos. À cause des régimes.

– Je suis heureux de te revoir. Les autres ne sont pas avec toi ? Tu es venu seul ?

– Je vais au boulot, moi. Je ne suis pas retraité.

Son accent traînant de Bohême s'était fait véhément. On est allés au Sélect, une brasserie où tout le monde avait l'air de le connaître. À peine étions-nous assis, le serveur lui apportait, sans qu'il ait rien commandé, un café serré avec un pot de lait froid et prenait ma commande. Pavel s'est penché pour attraper la boîte à croissants sur la table voisine et, ravi, en a englouti trois, parlant la bouche pleine avec une infinie distinction. Pavel avait fui la Tchécoslovaquie depuis près de trente ans et vivait en France dans des conditions précaires. Il avait échappé in extremis à la purge qui avait emporté Slansky, l'ancien secrétaire général du parti communiste et Clementis, son ministre des Affaires étrangères dont il était un proche collaborateur. Ancien ambassadeur en Bulgarie, auteur d'un ouvrage de référence, La Paix de Brest-Litovsk : diplomatie et révolution, dont aucun éditeur parisien ne voulait, Pavel était gardien de nuit dans un hôtel à Saint- Germain-des-Prés où il vivait dans une petite chambre au dernier étage. Il espérait retrouver son frère aîné qui avait gagné les États-Unis à la fin de la guerre et attendait un visa qui lui était refusé à cause de son passé.

– Ils ne me donneront pas mon visa. Je ne reverrai pas mon frère.

– Je connais un attaché à l'ambassade. Je peux lui en parler.

– Ne te casse pas la tête. J'ai un dossier aussi gros que moi. Il paraît que je suis un des fondateurs du Parti communiste tchécoslovaque.

– C'est vrai ?

Lu dans le cadre du challenge coeur_vs3 proposition de Catherine

Challenge Prix Goncourt des Lycéens
2009

 Challenge Goncourt des Lycéens
goncourt_lyceen_enna
chez Enna

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11 février 2010

Ce que je sais de Vera Candida – Véronique Ovaldé

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (10/26)

ce_que_je_sais_de_Vera_Candida Éditions de l'Olivier – août 2009 – 292 pages

Présentation de l'éditeur :

Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu'un destin, cela se brise. Elle fuit l'île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d'une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à L'Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir. Un ton d'une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. C'est ce qu'il fallait pour donner à cette fable la portée d'une histoire universelle : l'histoire des femmes avec leurs hommes, des femmes avec leurs enfants. L'histoire de l'amour en somme, déplacée dans l'univers d'un conte tropical, où Véronique Ovaldé a rassemblé tous les thèmes - et les êtres - qui lui sont chers.

Auteur : Née en 1972, après le bac, direction l'école Estienne où Véronique Ovaldé passe un BTS édition, une façon comme une autre d'entrer dans le milieu littéraire lorsque l'on ne fait pas partie de ce cercle très fermé. Elle reprend des études de lettres par correspondance, travaille comme chef de fabrication et publie en 2000 un premier roman, 'Le Sommeil des poissons'. En 2002, elle signe, avec 'Toutes choses scintillant', une seconde œuvre remarquée. Elle publie en 2005 'Déloger l'animal', une œuvre incontournable de la rentrée littéraire. Dans son roman à la fois sombre et merveilleux 'Et mon cœur transparent' sorti en 2007, Véronique Ovaldé réussit de nouveau à créer un univers singulier.

Mon avis : (lu en février 2010)

Encore un livre que j'ai découvert ainsi que son auteur avec l'émission La Grande Librairie sur France 5. Un livre vraiment facile à lire et dépaysant. Les personnages féminins que sont Rose, Violette, Vera Candida évoluent dans une île exotique apaisante d'Amérique du sud, Vatapuna mais chacune d'elles vont subir la violence des hommes. Chacune va enfanter seule une fille tout en refusant de dire qui est le père. Après le prologue qui nous conte le retour de Vera Candida à Vatapuna, nous découvrons Rose, la prostituée de l'île, elle a 40 ans et elle décide d'arrêter ce métier et de devenir pêcheur de poisson-volant. Elle va rencontrer Jeronimo un homme plutôt détestable, va-t-elle vraiment l'aimer ? Elle va mettre au monde Violette une petite fille différente et retourner vivre dans sa cabane au bord de la plage. A l'âge de 15 ans, Violette tombe enceinte et naît alors Vera Candida. Pour rompre avec son hérédité maudite, Vera Candida fuira son île à l'âge de quinze ans pour Lahomeria. Loin de l'île, elle mettra au monde sa fille Monica Rose et rencontrera Itxaga un journaliste qui va l'aimer. Vera Candida est très attachante, elle est pleine de courage et de force pour tenter de briser la malédiction de sa famille.

J'ai trouvé cette lecture très agréable, j'ai été porté par le décor exotique de ce pays imaginaire, les personnages haut en couleurs... Un beau livre à découvrir !

Extrait : (début du livre)

PROLOGUE

Le retour de la femme jaguar

Quand on lui apprend qu’elle va mourir dans six mois, Vera Candida abandonne tout pour retourner à Vatapuna. Elle sait qu’il lui faut retrouver la petite cabane au bord de la mer, s’asseoir sur le tabouret dehors et respirer l’odeur des jacarandas mêlée à celle, plus intime, plus vivante, si vivante qu’on en sent déjà poindre la fin, celle pourrissante et douce de l’iode qui sature l’atmosphère de Vatapuna. Elle se voit déjà, les chevilles sur le bord d’une caisse, les mains croisées sur le ventre, le dos si étroitement collé aux planches qu’il en épousera la moindre écharde, le moindre noeud, le plus infime des poinçons des termites géantes.

Tout au long du voyage en minibus qui l’emmène du port de Nuatu jusqu’à Vatapuna, Vera Candida somnole en goûtant à l’avance la lenteur du temps tel qu’il passe à Vatapuna. Vera Candida sait qu’en revenant à Vatapuna, elle récupérera son horloge. Celle qui ne ment jamais, qui ne fait pas disparaître comme par un enchantement malin les heures pleines, celle qui ne dévore rien et égrène avec précision, et une impartialité réconfortante, les minutes, qu’elles soient les dernières ou qu’elles ponctuent une vie encore inestimablement longue.

Il y a longtemps de cela, Vera Candida a perdu son horloge. C’est arrivé quand elle a quitté Vatapuna vingt-quatre ans auparavant. Elle avait pris dans le sens inverse le même minibus que celui-ci – moins rouillé sans doute, moins rafistolé avec des tendeurs et du gros scotch noir, moins bringuebalant et bruyant, moins sale, la route n’était pas encore visible sous les pieds quand on soulevait le tapis de sol, les pneus étaient moins lisses, mais le chauffeur était le même, des grigris jumeaux se balançaient au rétroviseur, juste empoussiérés maintenant et plus ternes, la radio diffusait déjà une soupe inaudible et criaillante, une sorte de continu crachotement de sorcière.

Vera Candida est seule dans le minibus, elle n’a plus de bébé dans le ventre, mais quelque chose de moins étranger et de plus destructeur, et elle n’a plus quinze ans.

Terminus, gueule le chauffeur.

Vera Candida s’empare de son sac à dos, elle le glisse sur ses épaules, les sangles lui blessent la peau, elle grimace, se dit, C’est ainsi que je sais que je faiblis, le type la regarde descendre, il se penche vers elle quand elle est sur la chaussée:

Je vous connais? lance-t-il.

Elle se retourne et le fixe. Il paraît gêné. Il dit : Je croyais que je vous connaissais. Mais je vois tellement de gens.

Il fait un geste rond qui englobe la rue et les alentours déserts.

Vous ne pouvez pas me connaître, répond-elle. Elle sourit pour ne pas paraître trop abrupte. Elle sait quelle impression elle peut produire; elle a trente-neuf ans, à cet âge on sait quelle impression on produit sur ses contemporains. Elle devine le malaise du chauffeur, Vera Candida a le regard azur et féroce, ce qui coïncide mal. Elle a, depuis qu’elle est née, toujours gardé les sourcils froncés. Il y a des gens qui ne regardent jamais leur interlocuteur dans les yeux mais juste au-dessus, sur le point le plus bas du front, et ce décalage crée un trouble indéfinissable. Vera Candida a ce genre de regard, c’est comme un muscle de son visage qui serait toujours crispé, une malformation congénitale, impossible d’avoir l’air doux et attendri. Déjà minuscule, Vera Candida ne lâchait personne avec sa scrutation, elle semblait percer chacun à jour – sans que cela fût vrai d’ailleurs, Vera Candida n’avait pas ce pouvoir, elle ne faisait que fixer les gens comme l’aurait fait un bébé jaguar. Et on n’avait qu’une envie, c’était de décamper le plus vite possible.

Le chauffeur referme la porte coulissante et démarre.

Vera Candida pose son sac, elle respire l’odeur des palétuviers, la poussière de la route, le gasoil, et les effluves du matin caraïbe – le ragoût et les beignets –, elle perçoit le jacassement des télés et des radios par les fenêtres ouvertes – il doit être sept heures sept heures trente, estime-t-elle –, le ressac de la mer en arrière-plan, un chuintement discret, elle reprend son sac et traverse le village, se dirige vers la cabane qu’elle a quittée vingt-quatre ans auparavant.

Il y a un snack à la place.

Une baraque en tôle cadenassée. Vera Candida s’approche pour jeter un œil à travers la porte vitrée, les relents persistants de graillon lui rappellent l’état de son estomac, elle se sent nauséeuse, elle jure entre ses dents, Putain de putain, elle s’attendait de toute façon à ce que la cabane en bois ait été rasée, c’était couru d’avance, elle le savait, n’est-ce pas, avant d’avoir entrepris le voyage, alors pourquoi a-t-elle entrepris ce voyage, elle entrevoit des tabourets retournés sur les deux tables et un comptoir bricolé avec du bois de récupération, elle s’assoit sur son sac et reprend son souffle, elle croise ses mains devant elle, voit ses doigts se superposer les uns aux autres, elle pense à ce que charrie son sang, elle pense à son corps qui déclare peu à peu forfait, elle a la tentation de se laisser aller à un désespoir tranquille. Elle ne se sent pas si mal, elle se sent juste en proie à la fatalité.

Pssst, entend-elle.

Elle lève le nez et aperçoit sur sa gauche, à travers le grillage, une petite vieille, les doigts accrochés au fil de fer, debout dans son jardin pelé, qui lui sourit d’un sourire de nourrisson édenté.

Pssst, répète-t-elle.

Vera Candida se remet sur ses pieds et se dirige vers la vieille, soupçonnant que la voix de celle-ci ne pourra venir jusqu’à elle, elle s’approche tout près de la vieille femme qui porte des breloques brillantes autour du cou, des médailles sur-dimensionnées et des sautoirs en strass, on dirait un catcheur, elle a l’air d’avoir sorti la totalité de son coffre à bijoux et enfilé tout ce que ses cervicales peuvent encore endurer, elle a un œil morne et un œil pétillant, elle semble avoir cent-dix ans.

Vera Candida regarde les doigts de la vieille accrochés au grillage comme des griffes de serin, elle dit, Bonjour. Tu es Vera Candida, rétorque la vieille de sa toute petite voix. Elle toussote et ajoute, Ta grand-mère m’avait bien dit que tu reviendrais.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (10/26)

10 février 2010

Spirou, le journal d'un ingénu – Emile Bravo

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Dupuis – avril 2008 – 66 pages

« Tirage de luxe » – février 2009

Grand Prix RTL de la Bande Dessinée 2008

Présentation de l'éditeur

1939. Comment un adolescent qui tient des portes dans un hôtel peut-il se révéler et devenir le jeune aventurier que nous connaissons ? Pourquoi celui-ci choisira-t-il de garder sa livrée de groom ? A-t-il été amoureux ? A-t-il une conscience politique ? D'où vient son amitié indéfectible avec Fantasio ? Et qui est ce Fantasio ? Et Spip ? Derrière toutes ces questions, se cache un terrible traumatisme qui nous affectera tous...

Auteur : Émile Bravo, né en 1964 à Paris est un auteur de bande dessinée et un illustrateur français. Sa famille est originaire d'Espagne. En 1992 il s'installe à l'Atelier Nawak avec Lewis Trondheim, Christophe Blain, David B. et Joann Sfar, puis en 1995 il fait partie des fondateurs de l'Atelier des Vosges avec la plupart des auteurs de l'Atelier Nawak mais aussi Frédéric Boilet ou encore Marjane Satrapi et Marc Boutavant. Proche de plusieurs auteurs importants de l'Association, Émile Bravo se démarque des auteurs de la bande dessinée « Alter » par un grand respect de la tradition et des canons de la bande dessinée d'aventure pour enfants (reprenant les principes de la ligne claire de Hergé), genre dont il est un des rares représentants et qu'il contribue à faire revivre.
Ainsi en 2008, au sein de la collection Une aventure de Spirou et Fantasio par..., il publie Le Journal d'un ingénu où il imagine les origines du fameux groom inventé par Rob-Vel 70 ans plus tôt.

Mon avis : (lu en février 2010)

C’est le tome 4 de « Une aventure de Spirou et Fantasio par... »  Emile Bravo imagine les débuts de Spirou et Fantasio. Nous sommes dans la Belgique, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Spirou est groom dans le Moustic Hôtel, nous allons découvrir sa vie et les conditions de sa rencontre avec le journaliste Fantasio. En effet, dans l’hôtel, un envoyé du 3e Reich doit rencontrer secrètement des envoyés du gouvernement polonais. Ils recherchent une solution au problème délicat de Dantzig. Cette aventure de Spirou, Fantasio et Spip nous plonge dans un passé bien réel et évoque l’Histoire avec un grand H.

Le dessin est vraiment superbe et efficace, les couleurs rendent parfaitement le ton de l’époque. Un album qui se lit d’une traite avec beaucoup de plaisirs et d’émotions.

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8 février 2010

Camarades de classe - Didier Daeninckx

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Gallimard – février 2008 – 167 pages

Folio – octobre 2009 – 177 pages

Quatrième de couverture :

La narratrice, Dominique, travaille avec succès dans une agence de publicité. Son mari, François, approche comme elle de la soixantaine. Cadre dans un groupe pharmaceutique en cours de restructuration, il est miné par la perspective d’un possible licenciement à quelques années de la retraite. Un message arrive un jour sur la boîte électronique de François, provenant d’un ancien ami de lycée qui tente de renouer le contact grâce au site internet « camarades-de-classe.com ». Dominique répond à l’insu de son mari et sollicite les confidences...

Dans la correspondance électronique qui naît s’affrontent des visions contradictoires d’un même passé. Ces anciens gosses d’Aubervilliers, qui fréquentaient la même classe en 1964, ont connu des trajectoires diverses, marquées par Mai 68 et par la culture communiste. L’un est devenu chanteur de charme, l’autre est demeuré stalinien, un autre a tourné escroc au grand cœur, d’autres sont chimiste, universitaire exilé, détective privé, SDF, ou bien mort.

Mais la photo de classe autour de laquelle s’organisent ces retrouvailles virtuelles recèle une énigme d’un autre ordre...

En revisitant la banlieue rouge dans la période encore triomphante du parti communiste, Didier Daeninckx nous raconte, avec précision et humanité, l’histoire d’une génération marquée par les bouleversements des années soixante et soixante-dix.

Auteur : Né en 1949, Didier Daeninckx a publié une quarantaine de romans et recueils de nouvelles, ainsi que des ouvrages en collaboration avec des dessinateurs comme Jacques Tardi ou des photographes comme Willy Ronis.

Mon avis : (lu en février 2010)

Dominique, la narratrice, est cadre dans la publicité. Son mari, François est cadre dans une entreprise pharmaceutique en pleine restructuration. Ils sont l'un et l'autre proche de la soixantaine et François supporte mal l'incertitude de son avenir. Un jour, Dominique lit un e-mail destiné à son mari provenant du site « camaradesdeclasse.com ». C'est l'ancien meilleur ami de François, Denis Ternien qui le contacte pour lui demander de devenir le parrain de sa petite fille. A ce mail est joint une photo de classe du collège Gabriel Péri d'Aubervilliers. A son insu, Dominique répond au nom de son mari. Puis lorsqu'un forum des anciens camarades de classe est créé, elle usurpe l'identité de François et suis avec curiosité les échanges entre les garçons de la classe. Parmi les membres du forum, un mystérieux Armhur Tarpin participe de façon dérangeante aux conversations, il pose des questions, fait des révélations...

La construction du roman est original, le lecteur suit en parallèle la vie de Dominique et François aujourd'hui et les échanges du forum qui nous fait retourner dans les années 60 jusqu'à nos jours, on découvre les différentes routes que chacun des camarades ont pris à la fin du collège.

Ce livre se lit très facilement et l'histoire est prenante et surprenante aussi. Une bonne lecture.

Extrait : (début du livre)

Le message ne m'était pas adressé, mais cette fois encore je n'ai pas su résister à l'envie d'en prendre connaissance. François s'était levé, un quart d'heure plus tôt, pour aller boire de l'eau au robinet de la salle de bains, avant de venir se rendormir. Sa semaine avait été rude, avec l'annonce du plan social. Il avait longtemps cru que son nom figurerait sur la liste, et, si on l'avait épargné cette fois, il demeurait convaincu que ce n'était là qu'un répit. La nouvelle l'avait à peine soulagé : il en était déjà à redouter la fin du sursis. J'étais persuadée qu'il aurait préféré faire partie des sacrifiés, pour mettre un terme à l'incertitude. Il n'acceptait pas l'idée que son avenir soit borné par des inconnus dont la seule préoccupation consistait à maintenir la courbe ascendante des résultats de l'entreprise en faisant plonger celle des effectifs. S'il s'était engagé dans cette voie, dès l'adolescence, c'était pour préserver la vie humaine, développer les capacités de l'individu... Je l'avais vu avaler un de ses cachets, la veille, en douce, pour tenter d'effacer la nuit et la plus grande partie possible de la matinée du dimanche. Le sommeil l'avait immédiatement englouti, et il ne s'était levé qu'au petit matin, à la manière d'un automate, pour se diriger vers la salle de bains.
  J'ai attendu que sa respiration redevienne lente, régulière, pour me glisser hors du lit, quitter la chambre, puis passer dans l'ancien dressing que nous avons transformé en bureau. La messagerie de l'ordinateur s'est ouverte automatiquement sur la boîte personnelle de François. Il fallait que je change d'utilisateur, que je m'identifie, que je tape mon code, pour accéder à mes mails, mais je ne pouvais jamais m'empêcher, avant, de regarder la liste des correspondances reçues par mon mari. C'était pour l'essentiel des courriers d'ordre professionnel, des liens publicitaires, les relances de sites d'enchères sur lesquels il achetait de vieux disques vinyles, des films noirs, plus rarement les lettres des quelques personnes de nos familles avec qui nous entretenions encore des relations. Depuis les élections, et l'adhésion par Internet de François au parti d'un des candidats en lice, tout ce qui avait de l'importance était perdu dans une avalanche d'articles en provenance d'une multitude de groupes politiques. Je n'en connaissais pratiquement aucun, et s'ils semblaient appartenir au même camp, cela ne les empêchait pas de consacrer l'essentiel de leurs forces à élever entre eux une montagne à partir de la moindre divergence. La seule chose qu'ils finissaient par avoir en commun était l'utilisation des mêmes fichiers piratés.
  J'ai parcouru la moisson de la nuit, Radical-Fax, ResPublica, Écologie Responsable, Débat militant, Forum alternatif, Rupture citoyenne, sans ouvrir aucun fichier. Puis j'ai fait glisser le curseur sur la ligne où, après le nom de mon compagnon, était détaillé l'objet du seul envoi dont je ne parvenais pas à déterminer la provenance : « Deviens le parrain de ma fille »... C'était assez obscur pour que je clique. Je ne sais pas pourquoi, j'avais immédiatement pensé à une correspondante, avec la petite poussée d'adrénaline générée par la jalousie, mais, contrairement à ce que je soupçonnais, l'expéditeur était masculin, et il signait ses quinze lignes de son identité complète. J'ai détaché un chewing-gum de son alvéole avant de me mettre à lire.

Déjà lu du même auteur : Cannibale Cannibale

7 février 2010

Les géants pétrifiés – Yoann et Vaehlmann

les_g_ants_p_trifi_s Dupuis – janvier 2006 – 64 pages

Présentation de l'éditeur :

Spirou et Fantasio accompagnent Martin, un archéologue aussi passionné qu'hystérique, dans ses recherches en Méditerranée. Grâce au sous-marin prêté par le comte de Champignac, ils découvrent une statue gigantesque provenant d'un navire naufragé et qui semble appartenir à une civilisation totalement inconnue à ce jour !

Auteurs : Yoann. D'origine basse-normande, Yoann fait une première rencontre décisive en la personne d'Eric Omond. Avec lui, il publie Phil Kaos, puis viendront Ninie Rezergoude, le fameux Toto l'Ornithorynque et La Voleuse du Père fauteuil. Il vit désormais à Nantes où il ne pleut pas toujours.
Fabien Vehlmann. En 1998, Fabien a commencé sa carrière dans le journal de SPIROU. Depuis lors, il écrit les scénarios des séries Green Manor, Wondertozun, Le Marquis d'Anaon, IAN et Samedi et Dimanche, abordant avec le même plaisir le policier, l'humour, l'aventure, la SF, l'historique ou le fantastique.

Mon avis : (lu en février 2010)

C'est le premier tome de la collection « Une aventure de Spirou et Fantasio par ».

Spirou et Fantasio participent à des recherches en Méditerranée avec Martin un archéologue passionné. Ils vont découvrir une statue gigantesque grâce au sous-marin prêté par le Comte de Champignac. D'où peut provenir cette statue ? Quelques temps après, le célèbre et richissime archéologue Bill Callaway débarque en hélicoptère à Champignac. Fantasio se laisse séduire par le milliardaire et sa jolie assistante. Mais Spirou refuse de collaborer avec Callaway et préfère aidé par Thian, une jeune universitaire indonésienne spécialiste et Martin rechercher la provenance de cette statue jusqu'en Nouvelle-Zélande. Là-bas, ils découvrent une cité engloutis gardé par les "Taniwhas"...

On retrouve vraiment dans cette album la richesse de l'univers de Spirou de Franquin. Une belle aventure de Spirou et Fantasio qui m'a fait passé un bon moment de lecture.

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6 février 2010

Perte et fracas – Jonathan Tropper

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (9/26)

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Fleuve noir – janvier 2008 – 369 pages

10x18 – février 2009 – 369 pages

traduit de l'anglais (États-Unis) Nathalie Peronny

Présentation de l'éditeur :

Doug a vingt-neuf ans et il est veuf. Sa défunte femme, Hailey, est morte dans un accident d'avion il y a deux ans. Depuis, Doug se noie dans l'auto-apitoiement comme dans le Jack Daniel's, et a pour seules activités le lancer de canettes de bière sur les lapins qui envahissent sa pelouse et la rédaction d'une chronique hebdomadaire " Comment parler à un veuf ". Nul doute qu'il se consacrerait à plein-temps à cette douleur si sa sœur despotique, son beau-fils en mal d'attention et son père sénile ne venaient le sortir de sa léthargie. Et que dire de sa voisine qui s'obstine à lui susurrer des mots cochons à l'oreille... Qu'il le veuille ou non, plus question de se couper des autres. Mais pour Doug, ce retour à la vie ne se fera pas sans perte et fracas.

Auteur : Jonathan Tropper est né et a grandi à Riverdale, dans l'Etat de New York. Son premier roman, Plan B, a paru aux Etats-Unis en 2001. Il a écrit par la suite Le Livre de Joe, actuellement en cours d'adaptation pour le cinéma par les studios Warner, Tout peut arriver et Perte et fracas. Jonathan Tropper vit aujourd'hui à Westchester (New York).

Mon avis : (lu en février 2010)

Après avoir lu et aimé « Le livre de Joe » et « Tout peut arriver », j'ai trouvé ce nouveau livre de Jonathan Tropper tout aussi plaisant. Doug est une jeune veuf de trente ans, sa femme est morte l'année précédente dans un accident d'avion. Il sombre dans la dépression. Grâce à sa famille un peu déjanté, son beau-fils et son entourage il va reprendre peu à peu goût à la vie. Le sujet est plutôt sombre mais le livre est à la fois émouvant et amusant. L'auteur nous brosse une galerie de personnages attachants et parfois cocasses : sa sœur jumelle Claire, son père qui perd la tête, son beau-fils Russ, sa voisine Laney qui lui apporte chaque mardi soir du hachis de bœuf... Le lecteur passe facilement des larmes aux rires, on s'ennuie pas un instant. Un livre qui se lit facilement, avec une écriture fluide et beaucoup de rebondissements. A découvrir sans hésiter !

Extrait : (page 32)

Comment parler à un veuf par Doug Parker

J'ai perdu quelque chose à la mort de Hailey. J'ignore, au juste, comment l'appeler mais il s'agit de ce mécanisme qui vous retient de dire la vérité quand les gens vous demandent comment vous vous sentez, de cette valve indispensable qui vous permet de garder vos vrais sentiments sous clé, bien à l'abri. Je ne sais pas exactement quand je l'ai perdu, ni comment le récupérer. Par contre, pour l'instant, en matière de tact, de politesse et de discrétion, je suis une bombe à retardementprête à exploser à tout moment.

Et, sur le plan des relations humaines, disons que cela a plutôt tendance à m'attirer des ennuis.

J'étais à la Pharmacie CVS l'autre jour, comptoir « ordonnances », pour venir renouveler mon stock de somnifères, quand je suis tombé sur une copine de Hailey.

« Doug », m'a-t-elle lancé en s'avançant vers moi pour me prendre par l'avant-bras, non sans m'enfoncer au passage les diamants de son alliance dans la peau comme les dents d'un petit animal.

« Je voulais te téléphoner. Comment vas-tu ? »

Là, je connais le script. J'ai étudié le dialogue. Je suis censé dire que « ça va », qu'il y a des hauts et des bas ou encore que je fais de mon mieux et je vous jure qu'au moment d'ouvrir la bouche c'est vraiment ce que j'ai l'intention de répondre. Pourtant, je brandis mon petit flacon orange en déclarant : « J'avale des putains de pilules pour dormir mais je ne dors pas, alors j'en reprends d'autres, et je fais des cauchemars de peur de ne pas me réveiller à cause de ces putains de pilules, et quand je me réveille je suis encore plus crevé que la veille, sauf que de toute manière je n'ai aucune envie de me réveiller car je repense aussitôt à Hailey et je me dis que je voudrais dormir. Et toi, ça va ? »

Mon interlocutrice a nerveusement balayé l'allée du regard, déjà en quête d'une sortie de secours, et je me suis senti désolé pour elle, mais encore davantage pour moi. Alors je me suis contenté de secouer la tête, de lui faire un geste de la main comme si elle se tenait de l'autre côté du trottoir et non à quelques centimètres de moi, si près que je distinguais ses pores sombres et dilatées juste en dessous de ses yeux. Puis je suis sorti du magasin.

Ce genre de truc m'arrive tout le temps, maintenant. D'après ma sœur Claire, il s'agit d'un acte délibéré de ma part, d'une façon de maintenir les gens à distance. J'imagine qu'il y a une part de vérité là-dedans, mais je jure que je ne le fais pas exprès. Les mots jaillissent de ma bouche sans prévenir, comme une envie d'éternuer.

Livre lu dans le cadre du logo_challenge_ABC- (9/26)

4 février 2010

In the air – Walter Kirn

Livre lu dans le cadre du partenariat Blog-o-Book et Michel Lafon

in_the_air Michel Lafon – janvier 2010 – 308 pages

traduit de l'anglais (États-Unis)par Nathalie Bru

Quatrième de couverture : Depuis des années Ryan Bingham ne touche plus terre : son boulot de consultant en management – il est chargé d’organiser des licenciements – le conduit d’entreprise en entreprise, de ville en ville, d’avion en aéroport, de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel. Il n’a plus de maison, plus d’épouse, plus d’attaches familiales : il ne se sent chez lui que dans le cocon d’une cabine pressurisée, face au sourire d’une hôtesse de l’air ou à un plateau-repas mal réchauffé. Son but dans la vie ? Accumuler un million de miles du programme de fidélité d’une compagnie aérienne. Il y est presque, mais brûle d’envie de démissionner…
D’une plume décapante qui excelle à dénoncer l’inhumanité croissante du monde du travail et ses effets délétères, Walter Kirn décrit avec le talent d’un Douglas Kennedy ou d’un Don DeLillo l’implacable descente aux enfers d’un homme qui a la tête dans les nuages.

Auteur : Critique littéraire à Time et Vanity Fair, WALTER KIRN a dirigé la rubrique littéraire des magazines Rolling Stone et GQ et écrit encore pour le New York Times. Le film tiré d’In the Air, son troisième roman, avec George Clooney dans le rôle principal, sortira en salles début 2010. Il est réalisé par Jason Reitman (Juno) et la distribution comptera entre autres Jason Bateman (Juno, Arrested Development) et Anna Kendrick (Twilight).

Mon avis : (lu en février 2010)

Je suis déçue par la lecture de ce livre dont j'attendais mieux surtout au vu de la quatrième de couverture et de la phrase en couverture « le roman culte qui a inspiré le nouveau film de Jason Reitman avec Georges Clooney ». J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, chapitre après chapitre je me disais « je n'arrive pas à rentrer dans ce livre ». « Quand ce livre va-t-il enfin démarrer ? » Nous suivons les états d'âme de Ryan qui passe sa vie entre les aéroports, les hôtels et dont la préoccupation principale est d'arriver à dépasser le million de miles offerts. Ryan est consultant en management, il fait « un peu de CEM (conseil en efficacité managériale) et beaucoup – énormément, hélas – de CTC (conseil en transition de carrière). Le nom savant de l'activité qui consiste à faire en sorte que les nouveaux chômeurs appréhendent leur licenciement récent comme une opportunité de développement personnel et spirituel. » Ryan n'aime plus vraiment son travail, il a quitté son logement, il n'a plus d'épouse et n'a que des contacts téléphoniques avec sa famille. On voyage aux États-Unis en passant par Denver, Salt Lake City, Vegas, Omaha... Mais j'ai trouvé plutôt ennuyeux ce voyage, le personnage de Ryan n'est pas antipathique, mais sans relief. Quand à la fin, je ne l'ai pas comprise... et je n'ai pas eu le courage de revenir en arrière pour essayer de comprendre... Dommage.

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Ce livre a été adapté au cinéma dans un film réalisé par Jason Reitman avec George Clooney, Anna Kendrick, Jason Bateman et qui est sortie en France en janvier 2010. En regardant la bande-annonce et en lisant le synopsis, je ne retrouve du livre que la vie entre les aéroports et la course aux miles. Je n'ai pas vu le film et j'attendrai la télévision ou le DVD à la Médiathèque pour le voir...


Merci à Blog-o-Book et aux Éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre.

Livre lu dans le cadre du partenariat logotwitter_bigger et michel_lafon

3 février 2010

Sans un cri - Siobhan Dowd

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sans_un_cri traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de La Rochère

Gallimard - avril 2007 – 357 pages

Présentation de l'éditeur :

Dans le petit village irlandais de Coolbar, Shell tente d'être un lycéenne comme le autres. Mais élever Trix et Jimmy, ses petits frères et sœurs, tout en les protégeant d'un père alcoolique et violent, n'est pas un quotidien ordinaire pour une jeune fille de quinze ans.
Pourtant, Shell ressent profondément la joie d'exister. D'où lui vient cette force incroyable qui la sauve, même quand l'Irlande entière la montre du doigt ?
Un roman singulier et fort, touché par la grâce. Comparée aux plus grands écrivains irlandais, Siohban Dowd signe une histoire poignante, tirée de faits divers réels.

Biographie de l'auteur :

Siobhan Dowd est née à Londres de parents irlandais. Elle a obtenu un diplôme de lettres classiques à l'université d'Oxford. Pendant sept ans, elle a vécu à New York où son travail sur la censure au sein de l'association d'écrivains PEN a été remarqué. Dans ce cadre, elle s'est rendue en Indonésie et au Guatemala pour enquêter sur l'application des droits de l'homme pour les écrivains. De retour en Angleterre, elle poursuit cette mission sociale en permettant à des écrivains d'aller dans les écoles défavorisées et les prisons. Siobhan Dowd vivait en Grande-Bretagne, à Oxford, avec son mari et retournait souvent en Irlande. Pour Sans un cri, son premier roman, la presse anglo-saxonne l'a comparée aux plus grands écrivains irlandais actuels. Elle est décédée en 2007 à l'âge de 47 ans.

Mon avis : (lu en février 2010)

Ce livre dans une collection pour adolescent est surtout destiné à de grands adolescents et aux adultes. Il raconte une histoire inspirée de faits réels. 1984. Un village dans le Sud de l’Irlande. Shell, une adolescente de 15 ans, sa mère est morte il y a un an et elle assume la responsabilité de ses jeunes frère et sœur Jimmy et Trix. Son père a été déboussolé par la mort de sa femme. Il ne travaille plus, il passe ses journées à faire des collectes pour les pauvres (dont il détourne une bonne partie de l’argent), il boit et est parfois violent. Dans le regard du père Rose, jeune prêtre nouvellement arrivé au village, Shell croit y voir Jésus, elle le considère comme un allié. Shell se laisse naïvement séduire par Declan Ronan lycéen et Don Juan en même temps elle se brouille avec sa seule amie Brixie. Lorsque Shell découvre qu'elle est enceinte, Ducan a quitté l'Irlande, il est parti aux États-Unis. Shell devient alors le centre d'un énorme scandale.

L'histoire est sombre et triste mais Shell est vraiment très touchante, elle est, malgré tout, une jeune fille pleine de vie qui vit au jour le jour avec ses rêves, le souvenir de sa mère et l'amour de ses frère et sœur.

Avec une écriture pleine de retenue et de sensibilité pour explorer la vie intérieure d’une adolescente confrontée à des responsabilités d’adulte.

Extrait : (page 18)
Toute la journée, Shell flotta sur le nuage du père Rose. Elle vit son visage - ou était-ce celui de Jésus ? -apparaître sous les épluchures de pommes de terre dans la cuvette. Elle le vit briller dans le miroir quand la lumière faiblissait, et scintiller dans l'obscurité quand elle sombrait dans le sommeil...
Le lendemain, les trois enfants se levèrent tôt pour aller ramasser les pierres dans le champ du fond. C'était une corvée que papa leur avait imposée au début de l'hiver, sans jamais leur donner d'explication. Peut-être avait-il l'intention de labourer le champ plus tard... en tout cas il ne leur en avait rien dit. Ils avaient déjà réussi à former un cairn important, qui grossissait de jour en jour du côté nord-est. Et presque tous les matins, ils y allaient, telles trois petites sentinelles grimpant la colline sous la lumière pâle, le dos courbé sous le poids de leurs ustensiles.
Ce matin, Shell prit le vieux fourre-tout qu'ils utilisaient pour transporter les pierres. Elle avait froid et elle avait faim. Il pleuvait comme vache qui pisse.
- Papa, demanda-t-elle, pourquoi est-ce qu'il faut qu'on retire les pierres ?
Il était assis dans son fauteuil près du feu, tenant mollement le tisonnier, le regard perdu dans les flammes comme si celles-ci détenaient la clé de l'énigme de la vie.
- Comment ça ? répondit-il en levant brutalement le regard.
- Pourquoi est-ce qu'il faut qu'on retire les pierres ?
- Parce que je vous l'ai demandé. Ça ne suffit pas ?

2 février 2010

Ru - Kim Thúy

ru Liana Levi – janvier 2010 – 143 pages

Présentation de l'éditeur :

Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l'enfance dans sa cage d'or à Saigon, l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d'un bateau au large du golfe de Siam, l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, ru dit le vide et le trop-plein, l'égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d'un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d'argent ou la puissance d'une odeur d'assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui avec la maîtrise d'un grand écrivain.

Auteur : Kim Thúy a quitté le Vietnam avec d'autres boat people à l'âge de dix ans. Elle vit à Montréal depuis une trentaine d'années. Son parcours est hors du commun. Elle confie avoir fait toutes sortes de métiers - couturière, interprète, avocate, restauratrice - avant de se lancer dans l'écriture (en français) de ce premier roman.

Mon avis : (lu en février 2010)

J'ai découvert ce livre et son auteur en regardant l'émission de télévision La Grande Librairie sur France 5 et j'ai eu très envie de lire ce livre.

Pour Kim Thúy, Ru est le premier de trois romans, les deux autres sont à écrire. « Ru est le roman de mes origines, un livre qui s'articule autour du mot survivre. Mon deuxième livre sera autour du mot vivre, et mon troisième, autour du mot aimer. Tu ne peux pas aimer pendant que tu essayes de survivre, ni même pendant l'apprentissage du mot vivre. »

Dès la première page du livre, on apprend que « En français, ru signifie «petit ruisseau» et au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d'argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie «berceuse» ou «bercer». » Dans ce livre Kim Thúy évoque avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité et de poésie ses origines. En 1968, Kim Thúy est née à Saigon pendant l'offensive du Têt. Elle a 10 ans lorsqu'elle fuit avec sa famille le Vietnam comme boat people. Elle vivra quatre mois dans un camp de réfugiés en Malaisie avant d'arriver à Grandy au Canada.

A travers ce récit, l'auteur rend hommage aux personnes qu'elle a rencontrées durant toutes ces années en tout premier lieu ses parents, mais aussi son oncle Deux, sa grand-mère, les habitants de Grandy, Johanne, Monsieur Ming… Les souvenirs sont multiples parfois drôles, tendres ou dramatiques, Kim s'attache à des petits détails qui donnent une grande force à son témoignage plein d’espoir et d’avenir. En citant un proverbe que Kim a appris de sa mère « la vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite », cela résume bien son envie d’aller de l’avant sans s’encombrer du passé « pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini. »

Un livre magnifique à découvrir sans tarder !

Extrait : (début du livre)

Je suis venue au monde pendant l’offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du Singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec le son des mitraillettes.

J’ai vu le jour à Saigon, là où les débris des pétards éclatés en mille miettes coloraient le sol de rouge comme des pétales de cerisier, ou comme le sang des deux millions de soldats déployés, éparpillés dans les villes et les villages d’un Vietnam déchiré en deux.

Je suis née à l’ombre de ces cieux ornés de feux d’artifice, décorés de guirlandes lumineuses, traversés de roquettes et de fusées. Ma naissance a eu pour mission de remplacer les vies perdues. Ma vie avait le devoir de continuer celle de ma mère.

Je m’appelle Nguyễn An Tịnh et ma mère, Nguyễn An Tĩnh. Mon nom est une simple variation du sien puisque seul un point sous le i me différencie d’elle, me distingue d’elle, me dissocie d’elle. J’étais une extension d’elle, jusque dans le sens de mon nom. En vietnamien, le sien veut dire «environnement paisible» et le mien, «intérieur paisible». Par ces noms presque inter changeables, ma mère confirmait que j’étais une suite d’elle, que je continuerais son histoire.

L’Histoire du Vietnam, celle avec un grand H, a déjoué les plans de ma mère. Elle a jeté les accents de nos noms à l’eau quand elle nous a fait traverser le golfe du Siam, il y a trente ans. Elle a aussi dépouillé nos noms de leur sens, les réduisant à des sons à la fois étrangers et étranges dans la langue française. Elle est surtout venue rompre mon rôle de prolongement naturel de ma mère quand j’ai eu dix ans.


Grâce à l’exil, mes enfants n’ont jamais été des prolongements de moi, de mon histoire. Ils s’appellent Pascal et Henri et ne me ressemblent pas. Ils ont les cheveux clairs, la peau blanche et les cils touffus. Je n’ai pas éprouvé le sentiment naturel de la maternité auquel je m’attendais quand ils étaient accrochés à mes seins à trois heures du matin, au milieu de la nuit. L’instinct maternel m’est venu beaucoup plus tard, au fil des nuits blanches, des couches souillées, des sourires gratuits, des joies soudaines.

C’est seulement à ce moment-là que j’ai saisi l’amour de cette mère assise en face de moi dans la cale de notre bateau, tenant dans ses bras un bébé dont la tête était couverte de croûtes de gale puantes. J’ai eu cette image sous les yeux pendant des jours et peut-être aussi des nuits. La petite ampoule suspendue au bout d’un fil retenu par un clou rouillé diffusait dans la cale une faible lumière, toujours la même. Au fond de ce bateau, le jour ne se distinguait plus de la nuit. La constance de cet éclairage nous protégeait de l’immensité de la mer et du ciel qui nous entouraient. Les gens assis sur le pont nous rapportaient qu’il n’y avait plus de ligne de démarcation entre le bleu du ciel et le bleu de la mer. On ne savait donc pas si on se dirigeait vers le ciel ou si on s’enfonçait dans les profondeurs de l’eau. Le paradis et l’enfer s’étaient enlacés dans le ventre de notre bateau. Le paradis promettait un tournant dans notre vie, un nouvel avenir, une nouvelle histoire. L’enfer, lui, étalait nos peurs : peur des pirates, peur de mourir de faim, peur de s’intoxiquer avec les biscottes imbibées d’huile à moteur, peur de manquer d’eau, peur de ne plus pouvoir se remettre debout, peur de devoir uriner dans ce pot rouge qui passait d’une main à l’autre, peur que cette tête d’enfant galeuse ne soit contagieuse, peur de ne plus jamais fouler la terre ferme, peur de ne plus revoir le visage de ses parents assis quelque part dans la pénombre au milieu de ces deux cents personnes.

1 février 2010

Carson McCullers (suite)

le_coeur_des_un_chasseur_solitaire Stock – mars 2007 – 530 pages

« Esquisse pour le Muet » traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Tournier

« Ecrivains, écritures et autres propos » traduit de l'anglais (États-Unis) par Françoise Adelstain

Quatrième de couverture : (...) Cette édition comprend également l'esquisse de ce grand roman ainsi que l'ensemble des essais et des articles que Carson McCullers a publiés de son vivant. Ces textes précisent les références de ce prodige de la littérature américaine tout en mettant en valeur sa sensibilité et son engagement.

Auteur : Née à Columbus, Georgie le 19 février 1917, dans le vieux Sud des États-Unis, l'adolescente Lula Carson Smith trompe son ennui entre le piano, qu'elle découvre à l'âge de 10 ans, et l'écriture. En 1934, elle délaisse ses ambitions de concertiste pour se rendre à New York. Là, elle se consacre à l'écriture en suivant des cours de création littéraire à la Columbia University. Un an plus tard, elle épouse le caporal James Reeves McCullers. Carson se consacre à l'ébauche du roman 'Le cœur est un chasseur solitaire' (1940) qui est un véritable succès. D'autres œuvres suivront parmi lesquelles 'Reflet dans un œil d'or' (1942) et 'La ballade café triste' (1943). Après avoir divorcé de McCullers, elle se remarie avec celui-ci bien qu'elle entretienne une relation amoureuse avec son amie Annemarie Schwarzenbach. Fascinée par Paris comme tous ceux de la 'Lost Generation', elle s'y rend régulièrement et se promène à Saint-Germain-des-Prés aux côtés de son mari. Malgré leur relation de plus en plus tendue, ils achètent une maison à Bachiviliers en 1952. Un an plus tard, Reeves se suicide et laisse une Carson de plus en plus fébrile. Les problèmes de rhumatismes aigus qu'elle connaît depuis ses 15 ans l'handicapent ; Carson se fragilisera d'année en année pour mourir à seulement 50 ans le 29 septembre 1967.

Mon avis : (lu en janvier 2010)

Dans l'édition du livre « Le cœur est un chasseur solitaire » que j'ai lu il y a quelques jours, il y a une suite : environ 130 pages supplémentaires...

Tout d'abord le chapitre « Esquisse pour le Muet » qui est une ébauche du roman « Le cœur est un chasseur solitaire », il y est décrit les personnages et les évènements du livre puis la structure générale y est décortiquée. Côté technique d'écriture, on apprend que le livre "obéit à une écriture en contrepoint", que "chacun des personnages représente un tout en lui-même - comme chacune des voix d'une fugue - mais sa personnalité s'enrichit chaque fois qu'il s'accorde ou s'oppose avec les autres personnages". En effet, chacun des quatre personnages principaux gravitent autour du muet, mais ce dernier est plus mystérieux, son mutisme l'empêchant d'être compris par les autres. C'est vraiment intéressant de découvrir un semblant de « making off» d'une œuvre.

Ensuite sous un chapitre « Ecrivains, écritures et autres propos », on trouve des articles de l'auteur autour des thèmes des écrivains et de l'écriture, puis d'autres articles écrits durant la guerre de 1940 à 1945 et enfin des articles autour de Noël.

En premier lieu, Carson McCullers nous parle de son approche de l'écriture, des livres qui l'ont marquée, des écrivains qui l'ont influencée. Elle évoque également «La solitude... une maladie américaine» qui est le thème central de son livre «Le cœur est un chasseur solitaire».

Ensuite durant la guerre, l'auteur évoque la guerre vue de l'Amérique, son quartier de Brooklyn mais aussi la nuit du Nouvel An 1941 «Cette nuit, il se peut que Londres soit grise sous le brouillard ou que, sous le clair de lune, la silhouette de la tour de l'Horloge se dessine contre le ciel. Mais, quand les cloches sonneront, on entendra battre le cœur de l'Angleterre en guerre – un battement lourd, sonore et assuré. Oui, Big Ben résonnera en ce nouvel an, et sur toute la surface de la terre il y aura des gens pour l'entendre.» ou la fête de Thanksgiving...

Enfin, autour de Noël, Carson McCullers nous conte un Noël en famille avec les préparatifs et la fête en elle-même, puis le Noël de ses cinq ans et pour finir une veille de Noël à l'hôpital.

Grâce à tous ces textes, on découvre un peu mieux qui est Carson McCullers, un auteur talentueux empreint de beaucoup de sensibilité. En conclusion, j'ai vraiment envie de découvrir prochainement un peu plus son œuvre.

Déjà lu du même auteur :

le_coeur_des_un_chasseur_solitaire Le cœur est un chasseur solitaire - Carson McCullers 

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