Buchet-Chastel – septembre 2009 – 539 pages
traduit de l'américain par Virginie Buhl
prix Fenimore Cooper de la meilleure fiction historique
Quatrième de couverture :
Au début du XXe siècle, la bonne société de Chicago resta foudroyée par le soufre d'un scandale sans précédent.
Pour l'amour éperdu d'un homme, une femme osa l'impensable et commit l'irréparable. Elle en paya le prix toute sa vie. Elle s'appelait Mamah Borthwick Cheney. Lui n'était autre que Frank Lloyd Wright, l'enfant génial et rebelle de l'architecture américaine à qui Mamah et son mari Edwin Cheney avaient demandé, en 1903, de construire leur nouvelle maison. En 1909, tombée entre-temps follement amoureuse du célèbre architecte, Mamah choqua une époque pudibonde et dévote en quittant son mari et ses deux jeunes enfants pour suivre Frank Lloyd Wright en Europe. Ce dernier, tout aussi épris, laissait derrière lui une Amérique stupéfaite, une épouse et six enfants... Enchaînés par la passion, mais hantés par une culpabilité intolérable, ils firent la une de la presse américaine durant leurs séjours en Allemagne, en Italie et à Paris, lors de la grande crue de 1910...
Mais aucun journal à sensation n'aurait pu prévoir ce qui adviendrait à ce couple maudit de retour aux États-Unis, en 1914. La violence du dénouement verra - au-delà du déchirement des familles Cheney et Wright - le monde pétrifié.
Pour la première fois nous est contée l'histoire de l'émancipation très en avance sur son temps de Mamah Borthwick, et de son amour pour l'un des plus grands maîtres de l'architecture moderne.
Auteur : Nancy Horan est écrivain et journaliste. Loving Frank est son premier roman. Elle vit en famille sur l’île de Puget dans l’état de Washington.
Mon avis : (lu en décembre 2009)
Ce livre est une fiction historique qui commence en 1903 aux États-Unis. Il raconte l'histoire d'amour entre Franck Lloyd Wright et Mamah Borthwick. Franck est un architecte américain connu, il est marié et a six enfants. En 1903, Edwin et Mamah Cheney font appel à lui pour construire leur maison à Chicago. Edwin et Mamah ont trois enfants. C'est à cette occasion que Frank et Mamah se rencontrent et tombent amoureux l'un de l'autre. En 1909, malgré l'Amérique puritaine et la presse à scandale, Mamah n'hésite pas à suivre Frank en Europe où ils pourront vivre plus tranquillement leur amour. En Europe, Mamah Borthwick cherche également à se réaliser par elle-même, elle va rencontrer Ellen Key féministe suédoise et devenir sa traductrice américaine officielle. Mais la presse les oblige à rentrer aux États-Unis en 1914, dans Taliesin leur nouvelle maison du Wisconsin. Ils ont fait l'un et l'autre preuve de liberté préférant sacrifier leurs familles pour se réaliser personnellement. Mais ce ne sera pas facile d'être à la une de la presse à scandale et d'être rejeté par une société très conventionnelle. L'amour de Franck et Mamah nous transporte et nous bouleverse, leur histoire est émouvante et attachante. J'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir, les personnages sont passionnants et j'ai beaucoup aimé découvrir cette période de début du siècle XXème siècle. J'ai été bouleversée par un épilogue inattendu et tragique.
Franck Lloyd Wright et Mamah Borthwick
la maison de Taliesin dans le Wisconsin
Extrait : (page 37)
Le sourire aux lèvres, Frank se leva pour scruter le contenu du carton. « Qu’y a-t-il d’autre là-dedans ?
- Oh, une partie de mes vieilleries. Des papiers… »
Il se rassit et la regarda : « Racontez, je veux tout savoir. »
Racontez, je veux tout savoir. Il aurait aussi bien pu dire : Enlevez votre robe.
L’un après l’autre, elle avait sorti tous les objets de la boîte. Elle lui avait montré son mémoire de maîtrise et la photographie de sa remise de diplôme. Elle lui avait parlé des années qu’elle avait passées à Port Huron comme professeur d’anglais et de français au lycée, avec Mattie, son amie de l’université. Elle lui avait montré des photos de sa famille, devant leur demeure d’Oak Park Avenue.
«Ce doit être vous, là.
- Mm-mmh. Voici ma sœur Jessie. C'était l'aînée. » en désignant la jeune adolescente qui souriait du haut de ses seize ans, Mamah sentit une tristesse familière lui serrer le cœur. « Et Lizzie. Elle n'a guère changé, n'est-ce pas ? La deuxième des trois sœurs. »
Frank avait reporté son attention sur la fillette aux cheveux noirs qui prenait la pose avec une si belle assurance, un maillet de croquet dans une main, une jambe crânement croisée devant l'autre. « Quel âge aviez-vous ?
- Douze ans.
- Quel cran pour une petite fille !
- Oui, je pense que c'était mon âge d'or. J'étais plus intelligente que je ne l'avais jamais été jusqu'alors ou ne le suis depuis. Rien n'était en demi-teintes. J'idolâtrais mon père. J'aimais follement mon chien. J'adorais lire. »