La petite cloche au son grêle - Paul Vacca
Philippe Rey - 6 mars 2008 – pages 182
Présentation de l'éditeur
" Un soir, tu entres dans ma chambre alors que je me suis endormi. Le livre m'a échappé des mains et gît sur ma descente de lit. Tu t'en saisis, comme s'il s'agissait d'un miracle. - Mais tu lis, mon chéri ! souffles-tu en remerciement au ciel. Incrédule face à ce prodige, craignant quelque mirage, tu palpes l'objet. Non, tu ne rêves pas: ton fils lie. Intimidée. tu ouvres le livre, fascinée à ton tour... ".
Quand la découverte de Marcel Proust bouleverse la vie d'un garçon de 13 ans, de ses parents cafetiers et des habitants de leur petit village du Nord de la France. Des jeux innocents aux premiers émois de l'amour, de l'insouciance à la tragédie: l'histoire tendre et drôle des dernières lueurs d'une enfance colorée par le surprenant pouvoir de la littérature.
Biographie de l'auteur
Paul Vacca vit à Paris. Il signe ici son premier roman.
Mon avis : (lu en avril 2009)
La petite cloche au son grêle est celle de la porte du café que tiennent les parents du narrateur qui est un jeune garçon de 13 ans qui va découvrir la lecture grâce à un livre « Du côté de chez Swann » de Marcel Proust oublié par une belle femme qu'il aime en secret. Ce livre va être à l'origine d'une belle complicité entre lui et sa mère. Ensuite, petit à petit, le père, les habitants du village vont apprendre à découvrir Marcel Proust et son œuvre. Le narrateur apprendra aussi que sa mère est malade et avec son père, ils vont s'efforcer de lui faire des surprises pour la faire sourire et garder le goût à la vie : un voyage à Cabourg, une rencontre avec Pierre Arditi, organiser et monter un spectacle avec les gens du village…
Ce livre est un hymne à la littérature et plus particulièrement à Proust. C'est aussi une belle histoire d'amour filial, et j'y ai ressenti beaucoup d'émotions en particulier lors de la fin du livre. C'est également un livre sur la famille, sur la maladie, sur la fin de l'enfance… La petite cloche au son grêle est la «madeleine» du narrateur... J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, il est plein de poésie et de tendresse ! Merci aux blogs qui m'ont incitée à lire ce joli livre, en particulier Bellesahi et Florinette...
Extrait :
- Eh bien, voilà, je voulais vous poser une question...Est-ce que c'est une lecture que... que vous conseilleriez... à un enfant de douze ans ? Enfin, presque treize...
La libraire marque un mouvement de recul. Un éclat de rire lui échappe.
- La Recherche du temps perdu à douze ans ? Quelle drôle d'idée ! C'est un peu dense, tout de même , un peu compliqué, il me semble. En tous cas, c'est la première fois que l'on me pose une question pareille ! Je connais tellement d'adultes qui y sont réfractaires...
Tes épaules s'affaissent. Quelle déception !
- Vous le déconseillez alors ? Dis-tu d'une voix blanche.
Mme Thibault, sentant ton trouble, se ressaisit aussitôt.
- Déconseiller ? Pourquoi déconseiller ? Au contraire. Qu'est-ce qui interdirait de lire Proust à treize , douze ou même sept ans ? Si votre fils ne comprend pas tout, quelle importance ? Est-ce que nous mêmes, nous comprenons tout ce que nous lisons ? Je n'en suis pas persuadée. Au fond, n'est-ce pas mieux comme cela ? Lire c'est aller vers l'inconnu, c'est chercher à découvrir de nouveaux mondes, à percer de nouvelles énigmes... Sans garantie de succès. D'ailleurs, on ne fait jamais le tour d'un livre, on n'épuise jamais la totalité de son mystère. C'est même peut-être ce qui nous échappe qui est le plus important...
Peu à peu tu souris de nouveau.
- Avec Proust, votre enfant va partir à l'abordage de l'un des plus magnifiques nouveaux mondes qui soient. Un monde aux ressources inépuisables qu'il aura l'occasion de redécouvrir encore et encore, avec d'autres yeux, plus tard. Quelle chance il a, et vous aussi ! Bonne lecture alors !