La fille de l'Irlandais - Susan Fletcher
Plon - janvier 2006 - 310 pages
J'ai lu - mars 2008 - 318 pages
traduit de l'anglais par Marie-Claire Pasquier
Présentation de l'éditeur
Eve Green, huit ans, de père inconnu, sa mère subitement morte, se trouve renvoyée chez ses grands-parents dans un petit village du beau et sauvage pays de Galles. Un univers dur, où les mesquineries et le mépris jalonnent sa vie d'écolière. Un jour, la plus jolie fille de la classe disparaît, et le microcosme villageois se met en ébullition : enquête, soupçons, mensonges, faux témoignages, vengeance, culpabilité - à huit ans, c'est une drôle d'éducation à la vie qui lui tombe dessus. Seuls deux amis réussissent à gagner sa confiance, jusqu'au jour où l'un d'eux disparaît à son tour... Vingt ans plus tard, enceinte de son premier enfant, Eve remet en place, dans la sérénité et dans l'amour, le puzzle de sa vie ; et il en surgit ce magnifique conte d'innocence perdue, de paix et de bonheur retrouvés, de mystères résolus. Ce livre, couronné par les deux prix littéraires les plus prestigieux attribués aux premiers romans en Grande-Bretagne (le Whitbread et le Betty Trask Award), s'est déjà vendu à 200 000 exemplaires en Angleterre.
Biographie de l'auteur
Susan Fletcher est née dans les West Midlands en 1979. La fille de l'Irlandais est son premier roman.
Extrait :
"Sur une feuille blanche, ma mère a écrit : Hier soir, je suis allée sur le chemin, le sien. Mes jambes m’ont conduite là, à travers les fougères, et je me suis assise de nouveau sur la clôture. D’où viennent les taches de rousseurs ? Je lui demanderai. Les chauves-souris étaient sorties et j’ai passé près de deux heures à les regarder.
Je ne connais ni son nom de famille, ni son âge même. Mais c’est le début de quelque chose. Je suis juste au bord. Je l’écris et je le sais.
Elle avait raison, bien sûr.
Quand j’avais sept ans, il s’est passé trois choses.
Au printemps, j’ai appris à écrire mon nom en entier. Cela a pris des semaines, mais quand j’ai su enfin recopier les quinze lettres d’affilée, je les ai écrites partout – dans les livres, sur les meubles, sur mon assiette avec du Ketchup, sur mon bras avec un Bic, sur les fenêtres avec ma salive. Une fois j’ai gravé mon nom au-dessus de la plinthe dans les cabinets du rez-de-chaussée. Ma mère ne s’en est jamais aperçue, mais moi je savais qu’il était là. Je restais sur le siège, à balancer mes jambes et à admirer mon œuvre sous le lavabo. Tracée au pastel.
L’été, j’ai attrapé une insolation. J’avais passé l’après-midi dans le jardin à chercher des vers de terre. Les dalles étaient trop chaudes pour qu’on puisse marcher dessus et le toit de la remise devenait tout mou. Le soir, j’étais écarlate. Elle m’a plongée dans un bain froid et m’a badigeonnée de calamine, mais cela n’a pas suffi. Je n’ai pas pu dormir pendant trois jours. J’étais fiévreuse, grognon, et les draps collaient à mes cloques. Quinze jours plus tard, de nouvelles taches de rousseur sont apparues.
Et dix jours avant Noël, je l’ai perdue."
Mon avis : (lu en mars 2009)
Très belle histoire de cette petite fille de huit ans qui perd sa maman et qui va vivre chez ses grands-parents dans la campagne du Pays de Galles. Sa chevelure rousse ne lui attire pas que des amis, une petite fille du village va disparaître, elle-même recherche des informations sur son père…
Eve Green, enceinte, cherche à se souvenirs et à comprendre les faits qui se sont passés lorsqu’elle avait huit ans. Un récit fait avec l’œil d’un enfant de huit ans sur des histoires d’adultes. Ce livre est construit un peu comme un policier car on rassemble peu à peu les éléments de la vie d’Eve comme pour un puzzle pour comprendre les mystères qui entourent son enfance. Ce livre est très touchant tout comme Eve.