Le Cantique de l'apocalypse joyeuse - Arto Paasilinna
traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
Editions Denoël - juin 2008 – 323 pages
Présentation de l'éditeur
Planète Terre, XXIe siècle. La fin du monde approche, le chaos est partout. Alors que l'économie s'effondre, le pétrole vient à manquer, les communications sont coupées, les villes croulent sous les déchets et la famine s'étend, aggravée par l'explosion d'une centrale nucléaire russe. Des hordes de miséreux sillonnent les continents. La troisième guerre mondiale est sur le point d'éclater... Pourtant, quelque part au fin fond des forêts du Kainuu, dans l'Est de la Finlande, un étrange havre de paix et de prospérité demeure. C'est là que, quelques années plus tôt, au seuil de la mort, un vieux communiste militant, grand bouffeur de curés, a chargé son petit-fils Eemeli Toropainen de construire sur ses terres, pour le rachat de son âme, une église en bois copiée sur un modèle du XVIIIe siècle. Autour d'elle, une communauté de joyeux et délirants Finlandais s'est peu à peu formée : ensemble ils revisitent les techniques de subsistance de leurs ancêtres et la vie en autarcie, loin d'un monde en déconfiture. Avec l'humour qu'on lui connaît, Arto Paasilinna plaide pour un certain retour au bon sens paysan, à une vie plus simple et plus proche de la nature, loin des diktats de la société de consommation.
Biographie de l'auteur
Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise en 1942. Bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il est l'auteur d'une vingtaine de livres, pour la plupart traduits en français et publiés chez Denoël. Citons entre autres Le Meunier hurlant, Le Lièvre de Vatanen, Petits suicides entre amis, Un homme heureux ou encore Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen.
Mon avis : (lu en septembre 2008)
J'ai bien aimé le début du livre mais comme le précédent livre « Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen », j'ai trouvé un peu de longueurs dans cette aventure écolo-pacifique.
Sinon, c'est du Paasilinna pur jus ! Une histoire loufoque : un vieux communiste militant, grand bouffeur de curés, qui charge son petit-fils de construire sur ses terres, une église en bois copiée sur un modèle du XVIIIe siècle. Des personnages originaux qui vont fonder une communauté et vivre en autarcie pour fuir le monde en guerre. Des situations décalées et cocasses et beaucoup d'humour ! Je reste cependant une inconditionnelle de Paasilinna qui me surprend toujours !
Prisonniers du paradis – Arto Paasilinna
traduit du finnois par Antoine Chalvin
Quatrième de couverture
Un avion qui fait un amerrissage forcé avec à son bord des sages-femmes et des bûcherons - à proximité quand même d'une île - cela n'existe que chez Paasilinna. Voici les naufragés qui s'organisent, chacun retrouvant vite ses habitudes : les Finlandais distillent de l'alcool et ouvrent le " Café de la jungle ". Les Suédoises mettent sur pied un centre de planning familial - n'oublions pas qu'il y a vingt-huit hommes et vingt-six femmes échoués sur la plage. Une plage de sable blanc bordée de cocotiers et où finalement, entre chasse, pêche et culture, la vie ne va pas être désagréable du tout. Au point que certains n'auront aucune envie de retrouver la " civilisation " quand un navire américain s'approche et que son commandant veut évacuer les joyeux naufragés. Des problèmes aigus vont alors se poser et il faudra tout l'humour de Paasilinna pour tenter de les résoudre.
Biographie de l'auteur
Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise en 1942. successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il est l'auteur d'une trentaine de livres, pour la plupart traduits en français et publiés chez Denoël où ils ont toujours rencontré un grand succès. Citons entre autres Le Meunier hurlant, Le Lièvre de Vatanen, Petits suicides entre amis ou encore Un homme heureux.
Mon avis : (lu en juillet 2005)
C'est peut-être le livre de Paasilinna le plus décalé... Les situations sont vraiment loufoques, les personnages sont nombreux et très bien décrits, on se laisse entrainer dans l'absurde. Comment organiser la vie d'un petit groupe d'hommes et de femmes sur une île déserte ? Quelle répartition des pouvoirs, des tâches, quels interdits, quelle moralité... Progressivement, ces naufragés vont se construire un monde débarrassé du superflu où le vrai bonheur semble possible... Ce livre est très facile à lire et j'ai beaucoup ri !
Extrait : "L’avion tanguait dans l’obscurité. Nous volions au-dessus de l’océan Pacifique, dans le secteur de la Mélanésie, après avoir franchi le trentième parallèle et le tropique du Cancer.
Nous nous trouvions dans la zone chaude du globe- là où, même pendant les mois les plus froids, la température ne descend jamais au-dessous de dix-huit degré. L’avion volait depuis trois heures. Nous avions décollé du Japon, de l’aéroport international de Tokyo.
Je suis journaliste. Un Finlandais tout ce qu’il y a d’ordinaire : un individu mal éduqué, avec des ambitions limitées, une veste usée et un caractère sans relief. J'ai dépassé la trentaine. Je suis d’une colossale banalité et il arrive que cela me chagrine."
Un homme heureux - Arto Paasilinna
Edition Denoël – septembre 2005 – 242 pages
traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
Présentation de l'éditeur
L'ingénieur Akseli Jaatinen a été chargé de construire un nouveau pont dans le village de Kuusmäki, à l'endroit même où, pendant la guerre civile de 1918, une sanglante bataille a opposé blancs et rouges - épisode dont la mémoire continue de diviser les habitants de la commune, par ailleurs peu enclins à se laisser bousculer dans leur train-train. Dans ce milieu fermé, Jaatinen aura vite fait de s'attirer des inimitiés par ses méthodes peu conformistes. De bisbilles en provocations, les relations se tendent entre les notables locaux et le nouveau venu, qui se fait non seulement rosser et humilier, mais aussi finalement renvoyer de son poste d'ingénieur. Mais Jaatinen n'est pas homme à se laisser faire. Méthodiquement, il met en œuvre une diabolique vengeance dont ses persécuteurs se mordront amèrement les doigts... Les ponts que construit l'ingénieur Jaatinen sont une métaphore puissante de la solidarité entre les hommes, et sa quête du bonheur laisse entrevoir ce que pourrait être une humanité ouverte et soucieuse d'autrui.
Biographie de l'auteur
Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise en 1942. Successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il est l'auteur d'une trentaine de romans dont Le Lièvre de Vatanen, Le Meunier hurlant, et Petits suicides entre amis, romans cultes traduits dans le monde entier.
Mon avis : (lu en octobre 2005)
C'est l'histoire toute simple d'une vengeance, l'ingénieur Jaatinen a été chargé de construire un nouveau pont dans le village de Kuusmäki. Mais les notables du village n'apprécient pas les méthodes peu conformistes de l'ingénieur et ils vont le renvoyer de son poste. Mais Jaatinen n'est pas homme à se laisser faire. Méthodiquement, il va mettre en œuvre une vengeance...
On retrouve l'humour décalé, des situations rocambolesques et une fine critique de la société finlandaise en dressant des portraits caricaturaux L'auteur décrit avec intelligence la difficulté de s'intégrer dans un petit village refermé sur lui-même et hostile à la nouveauté. On s'attache rapidement au héros qui veut être un homme heureux.
Extrait :
Une fois la paix revenue, le trafic s'était peu à peu accru sur le pont, tandis que la rivière, sous lui, continuait de charrier vers la mer d'infinies masses d'eau noire. Cette dernière, petit à petit, avait si bien rongé et fragilisé les structures en bois de l'ouvrage que seuls les camions mi-lourds pouvaient encore franchir sans danger son tablier pourrissant. C'est ainsi que l'on en vint à l'époque actuelle, en un jour de printemps où un individu de haute taille s'avança sur les vieilles planches.
C' était l'ingénieur des ponts Akseli Jaatinen.
Extrait :
L'ingénieur mangea par terre à croupetons et, après avoir passé encore une heure dans cette position inconfortable, il se releva enfin, s'étira, alla laver son visage fatigué. Puis il ramassa ses papiers, les fourra dans sa mallette, sauta dans un taxi et se fit conduire à la direction générale des Chemins de fer. Jaatinen déballa ses documents sur la table de la salle de réunion et se lança dans des explications :
'Je suppose qu'il faudrait installer ici un aiguillage, et là un quai de chargement... la voie devrait suivre ce tracé, les terres de ce côté m'appartiennent et je pourrais louer ou acheter les autres.
- C'est bien ça', concéda-t-on.
Puis Jaatinen fit une proposition :
'S' il vous faut vraiment trois ans pour faire ce bout de voie, que diriez-vous si je le réalisais moi-même ?
- Vous ?
- Oui. Il n'y a qu'à ouvrir une tranchée dans la forêt au bulldozer et amener du ballast, je n'aurai besoin que de quelques semaines pour construire une voie sur cet esker.