Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A propos de livres...
4 janvier 2009

Philippe Claudel – La petite fille de Monsieur Linh

la_petite_fille_de_monsieur_linh la_petite_fille

Stock – août 2005 – 160 pages

Livre de Poche - août 2007 - 183 pages

Présentation de l’éditeur
Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang Diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés.
Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un cœur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion. Ce roman possède la grâce et la limpidité des grands classiques.

Biographie de l'auteur
Philippe Claudel est né en 1962. Son roman Les âmes grises (prix Renaudot 2003, Grand prix littéraire des lectrices de Elle en 2004, consacré meilleur livre de l'année 2003 par le magazine Lire) a été traduit dans vingt-deux pays.

Mon avis : 5/5 (coup de coeur)

J'ai adoré ce livre, c'est un roman touchant et bouleversant.

Monsieur Linh quitte son pays avec une petite valise et sa petite-fille dans les bras, seuls trésors rescapés de son pays en guerre. Il n'a plus rien. Il arrive en France, reste dans un dortoir avec deux familles de son pays, mais il est seul avec sa petite fille. Il sort prendre l'air avec la petite et fait connaissance avec Mr Bark. Les deux hommes ne se comprennent pas, ne parlent pas la même langue, mais un sincère lien d'amitié les unit...

 

Ce livre est écrit avec beaucoup de simplicité mais les thèmes abordés sont très forts : l'exil, la solitude, le courage, l'amour et l'amitié. C'est presque un conte philosophique.

Dans l'écriture de Philippe Claudel, il y a beaucoup de sensibilité, de poésie, d'humanisme.

La fin du livre surprenante et inattendue donne au récit toute sa force, toute sa puissance. Et pour ma part, dès les dernières lignes lu, j'ai recommencé le livre pour mieux le savourer et le comprendre.

Extrait :
"C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul à savoir qu’il s’appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui.

Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l’enfant dort. Le pays s’éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.

Le voyage dure longtemps. Des jours et des jours. Et tout ce temps, le vieil homme le passe à l’arrière du bateau, les yeux dans le sillage blanc qui finit par s’unir au ciel, à fouiller le lointain pour y chercher encore les rivages anéantis.

Quand on veut le faire entrer dans sa cabine, il se laisse guider sans rien dire, mais on le retrouve un peu plus tard, sur le pont arrière, une main tenant le bastingage, l’autre serrant l’enfant, la petite valise de cuir bouilli posée à ses pieds.

Une sangle entoure la valise afin qu’elle ne puisse pas s’ouvrir, comme si à l’intérieur se trouvaient des biens précieux. En vérité, elle ne contient que des vêtements usagés, une photographie que la lumière du soleil a presque entièrement effacée, et un sac de toile dans lequel le vieil homme a glissé une poignée de terre. C’est là tout ce qu’il a pu emporter. Et l’enfant bien sûr.

L’enfant est sage. C’est une fille. Elle avait six semaines lorsque Monsieur Linh est monté à bord avec un nombre infini d’autres gens semblables à lui, des hommes et des femmes qui ont tout perdu, que l’on a regroupés à la hâte et qui se sont laissé faire.

Six semaines. C’est le temps que dure le voyage. Si bien que lorsque le bateau arrive à destination, la petite fille a déjà doublé le temps de sa vie. Quant au vieil homme, il a l’impression d’avoir vieilli d’un siècle.

Parfois, il murmure une chanson à la petite, toujours la même, et il voit les yeux du nourrisson s’ouvrir et sa bouche aussi. Il la regarde, et il aperçoit davantage que le visage d’une très jeune enfant. Il voit des paysages, des matins lumineux, la marche lente et paisible des buffles dans les rizières, l’ombre ployée des grands banians à l’entrée de son village, la brume bleue qui descend des montagnes vers le soir, à la façon d’un châle qui glisse doucement sur des épaules.

Le lait qu’il donne à l’enfant coule sur le bord de ses lèvres. Monsieur Linh n’a pas l’habitude encore. Il est maladroit. Mais la petite fille ne pleure pas. Elle retourne au sommeil, et lui, il revient vers l’horizon, l’écume du sillage et le lointain dans lequel, depuis bien longtemps déjà, il ne distingue plus rien."

Déjà lu du même auteur : 

les_ames_grises Les âmes grises

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
N
killijnnnnnhghgffdhvbn,;jkiuiyfgcbv
Répondre
M
j'ai bien aimé la fin de la nouvelle car c'est une fin innatendue mais il y a beaucoup de répétition c'est sa qui ma moin donnée envie de lire se livre mais la fin était une chute car on ne s'attendais pas à cette fin!
Répondre
B
Philippe Claudel est un auteur que j'aime beaucoup !
Répondre
A propos de livres...
Publicité
A propos de livres...
Newsletter
55 abonnés
Albums Photos
Visiteurs
Depuis la création 1 376 467
Publicité