Lignes de faille - Nancy Huston
Actes Sud – août 2006 – 487 pages
Actes Sud – novembre 2007 – 488 pages
Mot de l 'éditeur : Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n’est le sang. Pourtant, de l’arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Porté par la parole d’enfants victimes d’événements qui les dépassent et de choix qui leur échappent – qui les marqueront pourtant toute leur vie –, ce roman se construit à rebours, de fils en père et de fille en mère, comme on suit en remontant le fil de sa mémoire. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l’époque où l’on vit, l’homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C’est contre elle pourtant que s’élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.
Auteur : Née à Calgary (Canada), Nancy Huston vit à Paris. Elle a publié de nombreux romans et essais, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996, prix Goncourt des lycéens et prix du Livre Inter) et L’Empreinte de l’ange (1998, grand prix des lectrices de Elle).
Mon avis : (lu en décembre 2006)
Un roman en quatre parties, quatre voix d'enfants : Sol en 2004 aux Etats-Unis, son père Randall en 1982 en Israël, sa grand-mère Sadie en 1962 au Canada, et son arrière-grand-mère Kristina en 1944 en Allemagne. Chacun ou chacune raconte sa vie, ses angoisses, son monde, sa famille du haut de ses 6 ans et petit à petit se dévoile un secret de famille.
L'originalité réside dans le fait de raconter cette histoire de famille avec le regard d'un enfant de 6 ans. Et... on s'attache à ces enfants et on est impatient de continuer l'histoire.
Extrait : « Je tiens la main de m'man, sa main est avec moi à New York mais sa tête sillonne encore la planète : sans même nous demander comment on va, elle se met à parler à toute berzingue. Sa voix ne promet rien de bon alors je laisse les mots se produire là-haut, au niveau de la bouche des grandes personnes, pendant que moi je reste près du sol à étudier les milliers de pieds qui courent dans tous les sens. Je pense à ce qui se passerait si une bombe était lâchée sur JFK et que tous ces gens étaient soudain morts ou démembrés en train de patauger dans des flaques de sang. Ma chauve-souris me dit de monter le son des avions bombardiers le plus possible dans ma tête...»